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Critique de Lamifranz


Fredric Brown, si vous voulez, c'est un peu le fils naturel d'Albert Einstein et des Frères Marx (tendance Groucho, bien sûr, pas Karl, Thierry non plus, d'ailleurs). Autant dire que la science, chez lui, elle passe sérieusement (enfin, quand je dis sérieusement…) à la moulinette. Ceux et celles d'entre vous qui connaissent le gars en question, qui ont lu quelques-unes de ses productions et n'en sont pas morts (de rire), voient de quoi et surtout de qui je veux parler : Fredric Brown est un dynamiteur : dans ses romans comme dans ses courts (et parfois très courts) récits, il vous embarque dans un histoire abracadabrantesque (et je suis en dessous de la vérité) dont vous ne revenez pas, où alors vous revenez dix jours plus tard, et dans quel état !
Nous sommes le 10 juin 1954. La première fusée décolle vers la Lune. Malheureusement une erreur de balistique la fait retomber sur Terre. Comme dans les dessins animés de Tex Avery, ça tombe toujours sur quelqu'un. En l'occurrence c'est un journaliste, Keith Winton, dont la fonction principale et de diriger un journal de science-fiction. Et d'un coup, il bascule dans un univers parallèle. de quoi être déboussolé, n'est-ce pas ? Mais Keith en a vu d'autres, grâce à la science-fiction, il maîtrise parfaitement les technologies les plus évoluées et les peuplades extraterrestres n'ont pas de secrets pour lui. N'empêche que ça fait un peu bizarre : apparemment on est toujours sur la Terre, mais on ne paye plus en dollars mais en crédits, les magasins sont envahies d'une clientèle touristique particulière : des monstres lunaires aussi pourpres qu'extravagants, des super nanas vêtues avec un brin d'herbe vous proposent le septième ciel, pour de vrai !... Bon, faut s'y faire, se dit Keith, je vais rentrer chez moi. Mais là il trouve son double installé auprès de sa femme et buvant son whisky. Là-dessus la police le prend pour un espion d'Arcturus, des aliens qui pensent rien qu'à envahir leurs voisins. Et ce n'est que le début. le reste n'est pas racontable. Non pas que ce soit inconvenant, mais c'est juste que c'est un peu difficile à croire : par exemple, on apprend que la conquête de l'espace a « té initiée en 1903 par un savant qui a construit les premiers astronefs à partir de… machines à coudre ! Les grandes villes sont « embrumées » la nuit pour éviter d'être repérées par hordes arcturiennes (avec évidemment un effet sur les activités nocturnes illicites) Et je ne vous parle pas de Mekky, l'ordinateur pensant qui a pris Keith sous son aile (si on peut dire).
Le titre original est « What mad universe ! » (Quel univers de folie !) Et croyez-moi, c'est peu de le dire ! En fait il y a deux façons de lire ce bouquin : comme si on visionnait un Tex Avery de derrière les fagots (la façon la meilleure, à mon avis), ou bien, comme certains spécialistes l'ont fait, en cherchant la critique sociale et politique de notre société et même notre civilisation, derrière cette hénaurmité. Je doute pour ma part que Brown ait eu une réflexion aussi poussée, il s'est fait plaisir, et nous, il nous fait marrer.
Fredric Brown est l'auteur à conseiller à tous ceux et celles qui croient que la science-fiction est un genre, froid, guindé, cérébral… Avec Robert SheckleyLa dimension des miracles ») un des rares auteurs de ce genre si particulier capable de vous faire rire aux éclats !
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