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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je sais que lorsque Isabelle me dépose un livre dans les mains et m'ordonne de le lire , c'est que l'histoire est d'importance et refuser de la découvrir serait une terrible erreur .
La quatrième de couverture s'avère suffisamment explicite pour saisir l'ambiance générale et situer les faits dans le temps .Une catastrophe minière au Pays de Galles .La nécessité de redonner aux morts , des enfants pour bon nombre ,un bel aspect suffisamment humain pour affronter les derniers regards inondés de larmes des parents .Terrible épreuve morale pour le jeune embaumeur tout juste diplômé dont les convictions et la force de caractère se fissurent .
Dés lors , tout se trouble en William . Angoisses . Questions . Un travail de sape érode son esprit : le chemin vers la reconstruction va s'avérer lourd d'épreuves , de rencontres , de séparations ......
Isabelle , merci , vous avez eu raisoin de m'offrir ce long voyage bouleversant auprés de William .
Un style fluide et soigné adoucit la lourdeur du propos , les personnages , peu nombreux sont forts , et leurs oppositions et motivations sont à la fois implacables mais pudiques . J'entends par là que l'on n'est jamais dans le pathos , jamais dans le bien ou le mal , non , simplement dans la réalité d'une vie qu'un rien peut faire basculer à tout moment , là ou là .Tout " claque " à la figure , tout coule comme du sable entre les doigts , tout oscille entre pleurs et rires ou sourires .Une âme , celle de William , mise à nu jusqu'au dénouement qui ne surprend pas , certes , mais qui aurait pu être tout autre .
Maitrise - t -on son destin ? Choisit- on sa vie ? Seul , libre ou contraint ?
C'est un beau roman émouvant qui renvoie l'être en apprentissage à son passé , à ses certitudes , à ses faiblesses à ses atermoiements . Bref , un roman dont la superbe note moyenne attribuée par de nombreux babeliotes , est le meilleur garant et se passe de commentaires .
Allez , à bientôt , les amies et amis , les vacances sont terminées mais nous avons encore beaucoup de voyages en vue dans nos PAL . Alors , au boulot , pas une minute à perdre !
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Le roman s'ouvre sur un tragique accident, qui a eu lieu au Pays de Galles en 1966 : l'effondrement d'un terril a provoqué la mort de près de cent cinquante personnes, en majorité des enfants. William met en pratique les connaissances fraichement acquises de sa formation d'embaumeur. La tâche est éprouvante et hantera le jeune homme pendant des années.
Mais il semble que d'autres angoisses l'habitent, et que de nombreuses énigmes seront à découvrir sur son passé : la brouille avec sa mère, le refus de rencontrer son ami de collège, l'abandon du chant pour lequel il était si doué.

C'est peu à peu, en navigant dans le temps, que l'on découvrira le chemin particulier qui a conduit William à ce qu'il est aujourd'hui.

C'est passionnant à plus d'un titre. La construction habile fait qu'à chaque fois qu'un pan du voile se soulève , on a envie d'en savoir plus. La profession d'embaumeur est fascinante : à la fois répulsive pour ses liens avec la mort, mais aussi attirante, car n'y a t-il pas plus noble métier que de vouloir faire en sorte que les proches d'un disparu en gardent la plus belle image possible. D'autant que dans le cas de William, l'art s'accompagne d'un respect profond pour le défunt, qu'il accompagne véritablement, même si c'est à son insu.

La musique n'est pas oubliée et on peut accompagner la lecture de l'écoute du Miserere d'Allegri, chanté par des choeurs d'enfants…

Outre ce personnage central magnifique, les autres protagonistes ont également beaucoup d'intérêt.


Très belle lecture, émouvante, en compagnie de personnages remarquables !

400 pages Les Escales 25 Août 2022
Traduction (Anglais) : Carine Chichereau
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En ce soir d'octobre 1966, se tient la soirée annuelle de la branche des Midlands de l'Institute of of Embalmers, un grand bal donné par les dames de Nottingham. William Lavery, qui vient tout juste de terminer sa formation au Thames College of Embalming, avec des notes exceptionnelles, y assiste en compagnie d'oncle Robert et son associé, Howard, ainsi que la jeune Gloria, chez les parents de qui il a passé un an durant ses études et dont il est secrètement amoureux. Mais l'ambiance joyeuse, lumineuse et détendue tourne au drame dès lors que David Melling, le président qui venait tout juste de vanter le travail de William, annonce que l'accident tragique survenu à Aberfan, la veille, suscite l'aide et le besoin d'embaumeurs de toute urgence. En partant cette nuit-là, le jeune homme ne sait pas encore que de nombreux souvenirs vont lui revenir et que cette catastrophe bouleversera sa vie...

Le roman s'ouvre sur ce drame survenu à Aberfan, le 21 octobre 1966, où le glissement d'un pan d'un terril aura fait 144 morts, dont 116 enfants. Nombre de membres de l'Armée du Salut, de pompiers, de bénévoles ou d'embaumeurs (à qui, d'ailleurs, ce roman est dédié) se sont précipités sur les lieux pour aider, soutenir et faire aussi leur travail. Malgré son jeune âge et son manque d'expérience, William Lavery fait partie de ceux-là. Si l'épreuve est immanquablement difficile, parfois insoutenable, il y fera face, comme tant d'autres. C'est au cours de ces heures que résonnera le « Miserere » d'Allegri et que William chantera Myfanwy, le ramenant dans son enfance, lui rappelant sa jeune carrière d'apprenti puis de choriste, l'espoir de sa mère de le voir devenir un grand choriste et son ami, Martin, à qui il n'adresse plus la parole depuis 5 ans. Et l'auteur de nous plonger ensuite à la fin des années 50 et de parcourir l'enfance puis l'adolescence de William, entouré, tour à tour, de sa mère, Evelyn, qui lui voue un amour inconsidéré, de Martin à Cambridge, puis de son oncle Robert (jumeau de son père) et Howard et enfin de la belle Gloria. Jo Browning Wroe ainsi dévoile peu à peu les raisons qui ont conduit William à être ce qu'il est aujourd'hui, à abandonner certains rêves, à quitter et laisser derrière lui des êtres pourtant chers à son coeur, à ne plus pouvoir écouter le « Miserere » d'Allegri. Avec ce personnage sensible, touchant, cabossé et parfois maladroit, l'auteure tisse un très beau roman sur le pardon, la résilience, la fuite parfois nécessaire pour mieux se retrouver et retrouver les siens.
Un roman émouvant et d'une grande justesse...
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« Des corps en morceaux, des visages de parents entrant dans la chapelle mortuaire, leurs gémissements, leurs pleurs de douleur. Aberfan, comprend-il (...), s'est ancré en lui : Aberfan est derrière ses yeux, dans ses oreilles, son nez, sur ses mains, dans son sang »

William est embaumeur comme sa famille avant lui. Il vit avec Robert, son oncle et Howard, son conjoint, tous deux d'une rare bonté (à la mesure de la gentillesse de William). Alors qu'il vient d'obtenir son diplôme, il se porte bénévole pour intervenir lors de l'effondrement d'un terril sur une école à Aberfan où de nombreux enfants ont trouvé la mort. Son intervention dans cette tragédie va bouleverser sa vie et remettre en perspective ses choix passés…et futurs.

Les premières pages sur la catastrophe d'Aberfan sont à la fois terribles et parées d'une incroyable douceur. Elles donnent le ton, tout comme la musique omniprésente, de ce magnifique roman initiatique, de pardon et de rédemption, qui porte parfaitement son nom. Tout est raconté avec une belle délicatesse.
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Le roman s'ouvre, en 1966, sur la brillante réussite de William à son examen d'embaumeur alors que se produit la catastrophe d'Aberfan : un glissement de terre dans une petite ville minière vient achever sa course sur une école et quelques maisons avec des dégâts considérables, des enfants morts en grand nombre.

William s'apprêtait à entrer dans l'entreprise familiale de Pompes funèbres, son destin était tracé, mais en entendant la terrible nouvelle il décide de se porter volontaire, malgré les efforts de son oncle Robert, pour aller prêter mainforte aux embaumeurs déjà sur place.

Ceci va changer complétement sa vie : il met un point d'honneur à rendre hommage à ces enfants, qu'il est parfois difficile même d'identifier, en faisant son travail le mieux possible, avec des rencontres avec les mères, parfois à la limite du supportable : comment fait-on face à la mort d'un enfant, alors qu'il n'y a même pas de nom pour qualifier ce qui leur arrive. Il décide de se rendre ensuite aux obsèques, caché dans les collines, par peur d'être considéré comme un voyeur mais lorsqu'un hélicoptère survole les lieux des funérailles c'en est trop, il se met à chanter pour un dernier hommage et lutter contre ce bruit sacrilège.

Au retour, rien ne sera plus pareil, il prend ses distances, notamment avec Gloria sa fiancée qu'il envisage même de quitter car pour lui il est impossible désormais d'envisager d'être père un jour.

Donc une enfance sur fond de conflits, de non-dits qui le pousse à choisir un camp malgré lui. Alors quand survient à l'âge adulte la tragédie d'Aberfan, William va faire ce qu'il sait faire pour tenter de se protéger : fuir, ne pas parler pour oublier, pour mieux se fuir soi-même…

Joe Browning Wroe nous parle de fort belle manière de reconstruction, de résilience, de choc post traumatique avec les terribles cauchemars de William, les accès de panique ainsi que des bienfaits de la musicothérapie, avec le retour vers le chant. Elle parle très bien de l'importance du pardon, de l'effet dévastateur des brouilles familiales, et du droit de chacun au bonheur : on a le droit de vouloir être heureux alors qu'on se sent coupable d'être vivant quand des enfants sont morts tragiquement.

La manière dont l'auteure nous livre les éléments à la manière d'un puzzle est très intéressante car elle permet au lecteur de laisser libre cours à son imagination, entretenant un peu de suspense et construisant au passage la personnalité du héros.

Joe Browning Wroe décrit très justement le métier d'embaumeur, qu'elle connaît bien, ayant grandi elle-même dans un crématorium et auquel elle rend hommage avec ce roman.

Ce roman m'a énormément touchée, car il traite de thèmes que j'apprécie particulièrement et je pense qu'il est impossible de ne pas finir en larmes de certaines évocations. J'ai beaucoup aimé la sensibilité et la justesse du ton de l'auteure qui ne tombe jamais dans le pathos.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m'ont permis de découvrir ce roman et la plume prometteuse de son auteure.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Traduit de l'anglais par Carine Chichereau

J'eusse préféré ne jamais connaître les pratiques des embaumeurs. C'est un peu trash, même s'ils ont un grand respect pour les morts dont ils s'occupent.
Nous faisons connaissance avec William alors qu'il vient de recevoir son diplôme d'embaumeur. C'est un tout jeune homme qui va décider d'exercer immédiatement son art oui, c'est un art ) lors du terrible accident survenu dans la petite ville minière d'Aberfan où une école a été ensevelie par un glissement de terrain. C'est une expérience qui le marquera à jamais.
William, à l'âge de dix ans, aime trois choses par-dessus tout : sa mère, Martin et le chant.
Alors, que s'est-il passé pour qu'à dix-neuf ans ces trois amours aient disparus : il ne voit plus ni sa mère ni Martin et il ne chante plus, lui qui avait une voix magnifique.
C'est le thème de ce magnifique roman, bouleversant, avec des personnages auxquels je me suis attachée tellement ils paraissent exister "pour de vrai".
Une lecture que je conseille vivement.
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Rien, absolument rien ne m'attirait dans ce foutu livre qu'un ami m'a re-fourgué quasiment de force.
"Tu sais, j'ai un peu de mal avec les livres qu'on me prête, et puis un premier livre d'une vielle anglaise etc..."
Bref, je l'ai pris un peu de haut et puis des histoires de choeurs d'enfants et de croque-mort, non merci, j'avais décidemment mieux à faire.
J'ai accepté le livre malgré tout, mis un peu de temps à lui rendre et à le remercier.
C'est sans doute la couverture qui m'a décidé. Et puis j'ai été happé...
On plonge dans une littérature légèrement sirupeuse, au style un peu suranné, qui fonctionne merveilleusement bien. Les mots sont incroyablement justes, c'est limpide mais jamais facile, juste ce qu'il faut pour nous mettre à hauteur de personnage.
Après on est très vite immergé dans plusieurs univers successifs et dans différentes temporalités.
-Je connaissais la catastrophe d'Aberfan d'octobre 1966 au pays de Galle. J'avais été marqué par l'épisode 3 de la 3e saison de The Crown qui l'évoque magistralement : un glissement de terrain sur un terril, 144 morts dont 116 enfants et la reine qui met une semaine avant de débarquer.
Dans le livre on se retrouve littéralement à la place insolite d'un jeune embaumeur bénévole qui a une lourde tache devant lui: faire reconnaitre les petits corps et les rendre présentables. C'est assurément la partie du livre la plus réussie, inoubliable de réaliste et d'humanisme. Un choc aussi.
Boum, on ne s'en remet pas comme ça.
-Quelques années plus tôt un jeune garçon de 10 ans (William, notre héros, évidemment) intègre grâce à une bourse et à sa voix prodigieuse le choeur de Cambridge. On ne le quittera pas pendant ses 4 années d'internat.
Son compagnonnage avec Henri, les rituels d'une autre époque et le quotidien des garçons pré-pubères pagnolisent délicieusement le récit jusqu'à la chute finale. Celle-ci ne nous sera révélée véritablement que dans la toute dernière partie du livre. William, orphelin de père, réussira le tour de force de se brouiller à la fois avec sa mère et son meilleur ami, le fameux Henri.
Alors pas de panique, on se doute bien qu'on ne va pas en rester là.
Bingo: William a plusieurs cordes à son arc et un fabuleux tonton (le jumeau de son père!). Il rejoindra donc l'entreprise familiale de pompes funèbres où il excellera. le tonton a un petit copain et c'est l'occasion pour l'autrice (Jo Browning Wrow, impossible de retenir un nom pareil...) de déplier gentiment le statut des homosexuels en Grande-Bretagne, dans les années soixante.
Bon, je ne vais pas tout vous raconter non plus : sachez seulement qu'il va être encore question de chants, d'embaumements, de syndrome post-traumatique, de pardon, d'humour et bien sûr de beaucoup beaucoup d'amour.
Alors je vous vois sourcillez: oui c'est du filegoude très haut de gamme et ça fait un peu pleurer, rire et s'émouvoir. du coup ça fait un bien fou...
Une petite réserve sur le coté catho de gauche mais quoi, ne boudons pas notre plaisir. Tous ces chants religieux sont le fond de commerce de tous les choeurs du monde ou presque.
Et surtout il y a le Chant des chants: "Myfanwy".
Vous trouverez facilement sur Youtube une vidéo, une version galloise de ce chant païen, magnifique, terrible et délicat. J'en ai encore les poils du bras tout dressés !!!


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La puissance de la littérature est de mêler en un tout cohérent des thèmes qui n'ont à priori rien à voir entre eux : quel serait le point commun entre musique de choeur et embaumement ? « Une terrible délicatesse » propose un trait d'union avec le personnage de William Lavery, ce garçon si attachant, et par certains côtés, si énervant, tant il est confit dans ses traumatismes.

Octobre 1966, c'est la date de la catastrophe minière d'Aberfan, dans le pays de Galles, que ceux qui ont regardé « The Crown » connaissent déjà : l'éboulement d'un immense terril vient recouvrir les habitations de la ville, et surtout une école primaire, ce qui fera des centaines de victimes enfantines. William Lavery, tout juste diplômé de sa formation d'embaumeur, et du haut de ses dix-neuf ans, se porte volontaire pour s'occuper des dépouilles qui ont besoin de se faire inhumer en toute vitesse. Cette tragédie, dont il ressortira avec tous les symptômes d'un stress post-traumatique, sera la goutte d'eau pour William, en catalysant tous les souvenirs perturbants de son enfance : la mort de son père à huit ans, la relation difficile qu'entretiendra sa mère avec l'oncle de William, une expérience à l'école des choristes de Cambridge avortée, ce qui le rendra incapable d'écouter le « Miserere » d'Allegri, morceau qui a une signification si importante pour lui…

« Une terrible délicatesse » raconte donc le chemin de William dans l'acceptation des différents épisodes difficiles de sa vie, lui qui se rend si difficile à aimer par ses proches. le roman est vu sous le prisme de ce personnage plutôt narcissique, aux décisions parfois radicales mais qui malgré tout apparaît touchant dans ses vulnérabilités. le sujet était facilement casse-gueule, et il faut saluer la virtuosité de Jo Browning Wroe d'avoir réussi à construire un personnage malgré tout en nuances, qui essaie à toute force de se remettre en question pour l'amour de sa femme, aidé en cela par une galerie de personnages secondaires formidables : son oncle Robert et son compagnon Howard, et surtout cet ami inestimable, soutien de tous les instants (quand William le laisse faire) qu'est Martin, et Betty, cette habitante d'Aberfan qui épaulera William pendant la catastrophe et qui sera une voix formidable pour l'aider dans sa trajectoire finale de résilience.

Les thématiques traitées sont tristes et douloureuses, ce roman n'est pas gai. Mais pour autant, je l'ai trouvé très émouvant, et passionnant à lire. On en apprend plus sur l'embaumement (sans que ce soit non plus un traité ou un guide pratique), cette dernière étape pour un être humain sur terre, qui requiert technicité, délicatesse et empathie, aussi bien pour le défunt que pour les proches. Un très beau roman marquant.

Merci à NetGalley France pour eux éditions Les Escales – qui décidément publient de bien beaux romans – pour cette belle découverte littéraire.
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Il y a quelque chose de joliment suranné
dans ce premier roman très british.
Est ce le ton ? La construction théâtrale?
Les bons sentiments? le milieu des embaumeurs?
C'est un vrai plaisir de lecture
qui nous transporte dans cette Angleterre
des années soixante, qui semble bien lointaine.
Il y a le monde des pensionnats,
les querelles intestines des familles
Des personnalités fortes, rongées
par leurs démons , des conflits qui ricochent,
un très beau moment où des SDF forment un choeur
L'embaumement redonne bonne figure et dignité
pour partir dans l'au-delà ...c'est déjà ça.

Ce livre très particulier, terriblement délicat
surprend et séduit.
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Ce premier roman a un style très agréable, bien fluide. Sa construction a un côté brouillon au premier abord, ce qui m'agace quand ce n'est pas motivé (par l'intrigue, la psychologie des personnages, …) mais qui me plait de plus en plus quand il s'agit d'analepses justifiées, ce qui est le cas ici : un récit linéaire, de la catastrophe d'Aberfan (octobre 1966) jusqu'en 1974, entrecoupé de flashbacks plus ou moins longs, à peu près dans l'ordre mais pas tout à fait, qui permettent au lecteur de faire le même cheminement psychologique que William, pris dans un conflit de loyauté familiale depuis le décès de son père : dans les années 50 on n'envoyait pas un enfant voir un psy pour si peu ! Thanatopracteur tout fraîchement diplômé, il se porte volontaire à Aberfan ce qui ajoute à ses difficultés anciennes un stress post-traumatique. A notre époque c'est presque une évidence, mais en 1966 personne ne s'en souciait ! le chemin de William pour se reconstruire est complexe, d'autant que c'est un taiseux, un solitaire replié sur lui-même. Pour le lecteur c'est comme un puzzle dont les pièces se mettent progressivement en place. Les thématiques abordées par ce roman sont riches et multiples : d'abord Aberfan, la catastrophe vue par les secours et par les survivants ; ensuite le métier de thanatopracteur  ; sans compter la chorale d'enfants de Cambridge et son internat ; et puis aussi l'homosexualité (dépénalisé en Angleterre en 1967 seulement) qui était un délit lourdement sanctionné à l'époque de l'enfance de William. Tout cela fait que c'est à la fois un roman psychologique sur la résilience et le pardon, un roman d'apprentissage, et aussi un remarquable roman sur le deuil. Avec le chant comme fil rouge, que ce soit le Miserere d'Allegri ou la chanson galloise Myfawny ce premier roman tardif (d'après sa photo l'auteur n'est plus toute jeune) montre une écriture remarquablement maîtrisée, ce qui n'est guère étonnant vu que Jo Browning Wroe est titulaire d'une maîtrise en écriture créative. J'espère qu'elle utilisera à nouveau ses talents pour écrire d'autres romans !
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