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Critique de frandj


Non, je n'avais jamais entendu d'André Brugiroux, alors qu'il a réalisé quelque chose d'exceptionnel. Il a réussi le tour de force de visiter (vraiment) tous les pays du monde, y compris des petites îles perdues dans l'océan. Il a écrit un livre "La terre n'est qu'un seul pays" (1975) et donné d'innombrables conférences partout dans le monde; mais je l'ignorais.
Au départ, ce garçon issu d'une famille modeste de la banlieue parisienne a fait des séjours en Europe pour devenir polyglotte. Puis il part au Canada et y gagne pas mal d'argent. C'est en 1968 que son immense périple commence. le voyageur ne cherche pas à gagner des sous, il utilise uniquement le stop, refuse systématiquement de dormir dans des hôtels, obtient souvent (sans la demander) l'hospitalité de personnes qu'il rencontre et se débrouille avec seulement 1 dollar par jour; il s'abstient même d'avoir une gourde d'eau, même dans les déserts les plus chauds ! C'est ainsi qu'il traverse d'abord toute l'Amérique, de la Terre de Feu à l'Alaska. Puis l'Océanie, l'Extrême-Orient, le Transsibérien, tout le Moyen-Orient et l'Inde. Ensuite l'Afrique. Pour finir, arrivée en Europe via Israël, en 1973. Et son père l'accueille alors ainsi: « Ah ! te voilà. Tu te crois malin de faire le tour du monde ». Pourtant, il n'a pas atteint encore son objectif. Même si la partie la plus aventureuse de sa vie est déjà derrière lui, au fil des années André Brugiroux parviendra à réaliser son rêve. Il se mariera avec une femme, rencontrée au Surinam, plutôt casanière !
Dans ce livre, l'auteur ne détaille pas toutes ses pérégrinations, et c'est bien ainsi: dans le cas contraire, la lecture aurait été longue et fastidieuse. Ce qui est remarquable, c'est la simplicité de son aventure. Ici, pas de support logistique, ni de soutien à distance, ni de plan défini à l'avance. Certes, avec un tel défi, on pouvait craindre le syndrome de la "recordite", l'envie de faire du chiffre. En fait, le voyageur veut surtout prouver – à lui-même et aux autres – qu'il ne faut jamais avoir peur d'autrui et qu'il y a toujours une bonne étoile qui nous sortira des situations les plus compliquées. Bien sûr, il a frôlé la mort plusieurs fois; il a attrapé en Inde une gravissime dysenterie, dont il subira les séquelles toute sa vie. Mais rien n'entame son optimisme foncier. En chemin, il trouve un idéal dans la religion baha'ie, qui a la particularité de n'exclure aucune religion et qui professe que la terre n'est qu'un seul pays, et tous les hommes en sont les citoyens. André Brugiroux a voué sa vie à un seul projet, et il a réussi.
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