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Critique de michel.carlier15
Pour décoiffer , ça décoiffe ! D'entrée de jeu , le héros de ce roman , Isaac Obermann , réalise un carnage : une diane chasseresse vient d'abattre une tigresse qui avait des petits dans le ventre et qui devait mettre bas . Sa réaction est immédiate , il la tue d'une seule balle et de sang-froid , ainsi que ses deux acolytes . C'est un sacré choc !
Dès le début de cette "guérilla" , j'ai pensé aux "racines du ciel" de Romain Gary , où le héros , Morel , prend la défense (!) des éléphants en Afrique , à une époque où la faune sauvage était encore relativement prospère , en dépit du braconnage . Mais Morel n'utilisait pas des méthodes aussi drastiques !
Après une campagne très violente avec Sea Sheperd , où Isaac finit par flinguer tout l'équipage d'un baleinier japonais , le héros disparaît , en même temps que le baleinier .
Le reste du roman est une fuite en avant , où Isaac et sa compagne Yumiko n'hésitent pas à massacrer des gens innocents , pour peu que leur cause avance .
Evidemment , ce bain de sang permet un battage médiatique énorme , mais le héros finit par être rattrapé par sa propre violence , et sombre dans le coma à la suite d'un choc avec un rhinocéros .
On parle volontiers de dystopie et d'animalisme à propos de ce roman original . Je comprends parfaitement le propos du romancier , il veut créer une sorte d'électrochoc pour nous sensibiliser à la cause animale et nous faire comprendre que nous pouvons nous passer de viande morte .
Après tout , qui sommes-nous pour prétendre disposer d'un droit sur la vie
et la mort de l'animal ? Jusqu'où sommes-nous prêts à aller , va-t-on faire disparaître tout le genre animal pour satisfaire notre besoin de protéines ?
Sommes-nous conscients que les espèces animales disparaissent les unes après les autres , et que nous continuons néanmoins à les manger ?
On découvre de jour en jour des scandales dans les abattoirs , avec de la maltraitance et des conditions d'abattage sordides , mais , heureusement , tout cela se passe à l'abri des regards , nous ne désirons pas voir comment finissent les volailles , les porcs , les moutons et les bovins . Et peut-être encore moins le produit de la pêche , qui oblige entre parenthèses à massacrer des centaines de milliers de dauphins et de requins .
On préfère s'en laver les mains et continuer à manger de la viande et du poisson .
J'ai ressenti ce roman comme un appel au secours , un cri de détresse pour nous faire prendre conscience de la cause animale , nous faire changer nos pratiques alimentaires .
J'adhère complètement à cette façon de penser , mais j'ai éprouvé un profond malaise en voyant le héros de ce roman ne pas hésiter à tuer ses congénères pour le triomphe de sa cause .
C'est peut-être pessimiste de ma part , mais le processus d'extinction des espèces animales est d'ores et déjà enclenché , plus de 60% des espèces sauvages ont disparu depuis 1970 , la biodiversité recule chaque jour .
Après tout , nous sommes dépendants de cette biodiversité . Quand nous aurons fait disparaître toutes les espèces animales , c'est la notre qui sera en sursis et qui risque de disparaître .
Dès le début de cette "guérilla" , j'ai pensé aux "racines du ciel" de Romain Gary , où le héros , Morel , prend la défense (!) des éléphants en Afrique , à une époque où la faune sauvage était encore relativement prospère , en dépit du braconnage . Mais Morel n'utilisait pas des méthodes aussi drastiques !
Après une campagne très violente avec Sea Sheperd , où Isaac finit par flinguer tout l'équipage d'un baleinier japonais , le héros disparaît , en même temps que le baleinier .
Le reste du roman est une fuite en avant , où Isaac et sa compagne Yumiko n'hésitent pas à massacrer des gens innocents , pour peu que leur cause avance .
Evidemment , ce bain de sang permet un battage médiatique énorme , mais le héros finit par être rattrapé par sa propre violence , et sombre dans le coma à la suite d'un choc avec un rhinocéros .
On parle volontiers de dystopie et d'animalisme à propos de ce roman original . Je comprends parfaitement le propos du romancier , il veut créer une sorte d'électrochoc pour nous sensibiliser à la cause animale et nous faire comprendre que nous pouvons nous passer de viande morte .
Après tout , qui sommes-nous pour prétendre disposer d'un droit sur la vie
et la mort de l'animal ? Jusqu'où sommes-nous prêts à aller , va-t-on faire disparaître tout le genre animal pour satisfaire notre besoin de protéines ?
Sommes-nous conscients que les espèces animales disparaissent les unes après les autres , et que nous continuons néanmoins à les manger ?
On découvre de jour en jour des scandales dans les abattoirs , avec de la maltraitance et des conditions d'abattage sordides , mais , heureusement , tout cela se passe à l'abri des regards , nous ne désirons pas voir comment finissent les volailles , les porcs , les moutons et les bovins . Et peut-être encore moins le produit de la pêche , qui oblige entre parenthèses à massacrer des centaines de milliers de dauphins et de requins .
On préfère s'en laver les mains et continuer à manger de la viande et du poisson .
J'ai ressenti ce roman comme un appel au secours , un cri de détresse pour nous faire prendre conscience de la cause animale , nous faire changer nos pratiques alimentaires .
J'adhère complètement à cette façon de penser , mais j'ai éprouvé un profond malaise en voyant le héros de ce roman ne pas hésiter à tuer ses congénères pour le triomphe de sa cause .
C'est peut-être pessimiste de ma part , mais le processus d'extinction des espèces animales est d'ores et déjà enclenché , plus de 60% des espèces sauvages ont disparu depuis 1970 , la biodiversité recule chaque jour .
Après tout , nous sommes dépendants de cette biodiversité . Quand nous aurons fait disparaître toutes les espèces animales , c'est la notre qui sera en sursis et qui risque de disparaître .
