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Critique de Loupiote91


Un lobbyisme tellement décomplexé, façonné à partir de contre-vérités si effarantes que le livre m'en est tombé des mains.
Je n'avais pourtant aucun a priori sur cet ouvrage trouvé en devanture de librairie. Je ne connaissais Sylvie Brunel que de nom jusqu'ici. Mais, dès les premières pages, les propos de cette autrice pro-pesticides à gogo m'ont scandalisée. Insultes multiples et variées envers les écologistes, défense plein pot du mal-être animal, négation totale des effets destructeurs des pesticides sur l'environnement… La coupe a bien vite débordé.
le plus gênant dans tout ça est que Mme Brunel va d'affirmation en affirmation sans jamais une seule référence à une quelconque source pour confirmer ses dires. Les chiffres donnés ne peuvent jamais être vérifiés et le lecteur est sommé de la croire. Cette dame est pourtant agrégée de géographie et professeur à La Sorbonne. Que reste-t-il de son parcours universitaire et de la rigueur qu'on serait en droit d'exiger ?
C'est ainsi qu'on trouvera affirmé sans aucune étude à l'appui (et pour cause) que la disparition des abeilles n'est pas due aux pesticides mais aux erreurs des apiculteurs amateurs (!!!), que l'Amazonie mérite d'être rasée car 1) on exagère son rôle de poumon vert 2) elle freine la croissance économique du Brésil et surtout 3) qu'elle n'aurait jamais dû exister puisque son expansion a été causée par l'effondrement des civilisations aztèques, mayas, etc lors de l'arrivée des Espagnols. Même si ce dernier point était vrai (pas de sources donc difficile à vérifier), il y a de quoi rester pantois sur l'utilisation d'un tel argument.
Avec Mme Brunel, vive la mondialisation, vive les centres commerciaux Leclerc, Intermarché, etc… (mise au pilori des chaînes Bio bien en règle) et à bas la moindre mesure environnementale. Empêcher les agriculteurs d'épandre leurs pesticides sous les fenêtres des riverains ? Une véritable honte. Nul autre métier n'est empêché de travailler ainsi.
Franchement, j'ai rarement lu un livre aussi écoeurant et aussi rempli de mauvaise foi. Au mieux, Mme Brunel reconnaît les maux dont souffrent les agriculteurs aujourd'hui sans sembler se rendre compte que c'est justement le modèle agricole intensif qui est la cause de cette souffrance.
En regardant la date, je me suis aperçue que le livre avait été publié avant la guerre en Ukraine. « Heureusement », chacun aura depuis vite constaté les risques de famine qu'engendre une agriculture mondialisée. Un pays producteur est en guerre ? Tous les autres qui en dépendent se trouvent en pénurie. Mais Mme Brunel aura-t-elle mis de l'eau dans son vin ? Certainement pas au vu de son actualité…
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