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Critique de 5Arabella


Il s'agit d'un recueil de 11 nouvelles, d'une auteure macédonienne ; soit dit en passant c'est sans doute la première fois que je lis de la littérature de la Macédoine du nord.

Au centre de ce récit, le couple, la famille, tout cela vu du côté féminin. L'illustration sur la couverture pourrait laisser penser à quelque chose de léger, d'humoristique, de plein d'entrain. Mais s'il y a un certain humour dans ces textes c'est plutôt de l'humour noir. Car ces textes sont très sombres, donnent une image pas très réjouissante de la vie à deux, de la vie de famille en général. Les femmes sont infériorisées, niées en tant que personnes à part entière. Il s'agit surtout de donner naissance aux enfants et servir son mari. Beaucoup ne travaillent pas, sont des épouses et mères à plein temps. Les récits se déroulent dans des familles citadines, plutôt aisées, les personnages n'ont pas à proprement parlé de problèmes matériels, mais malgré cette situation privilégiée, les choses ne se passent pas très bien, et cela malgré de belles apparences. Quelque chose dérape à un moment ou un autre, faisant parfois verser le récit dans l'absurde.

C'est peut-être le dernier texte, le 8 mars, qui donne une sorte de clé à tous ces récits. Lors d'une fête donnée à l'occasion du 8 mars (le jour fêtant les femmes) le personnage principal et un de ses collègues, tentent de persuader une jeune femme qui travaille avec eux de tout ce qu'elle rate en étant pas encore mariée et nantie d'enfants, jusqu'au point de la faire éclater de colère. Les arguments sont passe-partout, d'une immense banalité, remplis de stéréotypes et de clichés. Et c'est peut-être avoir suivi tous ces clichés et stéréotypes sans se poser des questions qui plombe les personnages des nouvelles. Ils ont fait ce qu'on attendait d'eux, sans à aucun moment se demander pourquoi, et de quoi ils auraient vraiment eu envie. Ils se raccrochent à une vie terne et malsaine, sans tenter autre chose, sans jamais être sincère. Une vie de mensonge et de déni, avec le vernis de la réussite, qui les poussent vers l'alcool, l'adultère, la dépression, voire une forme de folie, qu'ils tentent de camoufler sous des oripeaux désirables socialement.

Ce n'est pas un livre optimiste, mais l'auteur a une belle plume, crée des personnages crédibles, narre des récits habiles, dont on ne devine pas l'issue avant la fin. Une découverte intéressante.
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