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Maria Bejanovska (Traducteur)
EAN : 9782073043597
224 pages
Gallimard (08/02/2024)
3.2/5   120 notes
Résumé :
À tour de rôle, onze femmes se livrent sans tabou au sujet de leur époux. Adultère ou machiste, prétentieux ou destructeur, l’homme de chaque couple est décrit par sa compagne dans une situation quotidienne qui dévoile l’étendue de ses défauts, mais également à quel point il est difficile de vivre à deux. Car parler de son conjoint, c’est forcément révéler autant sur soi que sur l’autre…

Tableau à la fois désopilant et terrible des rôles attribués par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
3,2

sur 120 notes
Par pur hasard attirée par la photo de couverture, je viens de lire suite aux nouvelles de Franck Courtés sur le mariage , un autre receuil toujours sur le même thème d'une écrivaine macédonienne. Mais ici nous changeons d'octave, la finesse du propos disparaît, l'humour revêt un apparat cynique, les personnages deviennent peu sympathiques, souvent cruels et concentrés sur leur ego , c'est du brut ! Welcome to Macedonia ! Apparemment « les choses » du mariage changent de pays en pays 😁!
Le « cher mari » du titre en question , est ici traité sans ménagement à la limite du soutenable qu'amorce un humour assez morbide et parfois dirais-je cru, sans filtre (« cette bande d'amis affirme que leur fraternité est « au-dessus de tout » et qu'ils feraient tout, littéralement, les uns pour les autres. Parfois je me dis qu'ils sont homos. Que si nous n'existions pas, et s'il n'y avait pas de tels interdits sociaux, ils se feraient tous enculer à la queue leu leu » ). Si bien qu'on se demande parfois pourquoi ces femmes souvent infidèles, qui n'ont aucun égard envers leur compagnons , ni même envers leurs enfants, mères ou amies restent et vivent avec ces chers maris. Même l'ajout d'un mari gentleman n'arrive pas à sauver la donne, c'est tellement louche que notre malaise perdure ( Samedi, cinq heures de l'après-midi 😁). Je pense qu'instaurer justement ce malaise chez le lecteur ou lectrice est le but et l'originalité de ces nouvelles qui nous vient d'un pays dont je ne connaissais pas du tout la littérature.
Bref des récits crus, corsés, rudes, très slaves, du moins mon impression. Si vous n'êtes pas encore marié(e), ou vous le projetez dans un proche futur, je vous déconseille fortement la lecture aussi bien des nouvelles de Courtés que celles de ce recueil-ci 👹! Inutile de détruire vos rêves et vos espoirs 😁! A propos, savez-vous ce que signifie un homme deuxième main 😁?
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Onze nouvelles brillantes, piquantes, cruelles.
L'humour est très noir, décalé ; c'est une analyse très, très fine des rapports humains, au travers des pensées envahissantes de ces femmes.
Ces onze femmes sont des bourgeoises souvent, mais pas toutes, préoccupées de leur apparence, de leur réussite sociale, de leur vieillissement.
Ces onze maris sont gentils ou pas, aimés ou pas, éloignés ou pas. L'autrice aborde, ou pas, l'usure du couple, les petits défauts qui soudain prennent toute la place.
Il y a quelques amants, aussi ; des aventures exaltantes, ou pas - la dernière nouvelle est un véritable petit bijou d'humour noir.

Traduction impeccable de Maria Bejanovska.

Challenge Globe-trotter (Macédoine)
Challenge gourmand (Tarte au citron : Un livre étiqueté humour noir)
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Très intéressante découverte que ces nouvelles venues de Macédoine du Nord. (Bien préciser du Nord pour ménager la susceptibilité des Grecs). La plupart de ces intrigues se déroulent à Skopje, petite capitale où la partie la plus ancienne, le centre ville ottoman a, seul, résisté au tremblement de terre de 1963. La ville nouvelle reconstruite est radicalement différente, aménagée avec de grandes allées piétonnières très agréables. Pendant toute la durée de la lecture, j'ai revu cette ville passionnante pour son histoire ottomane et moderne qui était mon point de départ pour la remontée des Balkans jusqu'à Trieste. C'est cette ambiance balkanique que l'on retrouve souvent au fil des nouvelles, à travers la cuisine aux goûts slaves agrémentés d'apports orientaux, certains lieux comme la colline Vodno, rendez-vous des amoureux... mais aussi l'affreux machisme des hommes et l'asservissement des femmes. Nous sommes encore dans une société excessivement patriarcale, que fait bien ressortir l'auteure. La toute puissance des liens familiaux, de l'hérédité. N'oublions pas non plus les anciens conflits avec les voisins frontaliers, Albanais, Grecs, Bulgares qui ressortent souvent à travers le mépris à leur encontre et que l'auteure fait également ressortir dans une nouvelle. Tout cela pour dire, que c'est d'abord un certain exotisme qui m'a fait choisir ce recueil à la librairie. le contenu a été à la hauteur de mes espérances. Dans à peu près tous les récits, on retrouve les dissensions et les disputes dans les couples, les tromperies, la place accordée à la famille et aux enfants. On comprend aisément ce qui a poussé l'auteure à traiter ce thème. A notre époque de Metoo, Rumena Buzarovska a voulu apporter une note féministe, manière de faire sortir les ménagères macédoniennes de leur cuisine et favoriser leur épanouissement. le tout souvent présenté avec humour, voire même du cynisme et de l'hypocrisie et même un zeste de perversion tant des femmes et que des hommes. Les situations varient d'une nouvelle à l'autre, mais finalement se retrouvent sur ce thème commun de l'épanouissement des femmes. Les hommes sont souvent présentés comme des abrutis phallocrates dans la toute puissance. L'auteur nous donne à voir une société encore engoncée dans des carcans sociétaux archaïques où pointent une modernité dans les relations sociales qui peine encore à s'affirmer.
Le style est sans aspérité, peut-être même un peu fade, le vocabulaire simple mais Rumena Buzarovska parvient malgré tout à donner vie à ses personnages avec une certaine truculence tout méditerranéenne et orientale qui rendent ce livre vraiment très agréable. La dernière nouvelle est véritablement jouissive et m'a énormément fait rire. On y retrouve un peu de la comédie italienne. Donc vous aurez compris que c'est un livre que je conseille vivement. Et puis, ce n'est pas tous les jours que l'on peut lire une auteure macédonienne.
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Il s'agit d'un recueil de 11 nouvelles, d'une auteure macédonienne ; soit dit en passant c'est sans doute la première fois que je lis de la littérature de la Macédoine du nord.

Au centre de ce récit, le couple, la famille, tout cela vu du côté féminin. L'illustration sur la couverture pourrait laisser penser à quelque chose de léger, d'humoristique, de plein d'entrain. Mais s'il y a un certain humour dans ces textes c'est plutôt de l'humour noir. Car ces textes sont très sombres, donnent une image pas très réjouissante de la vie à deux, de la vie de famille en général. Les femmes sont infériorisées, niées en tant que personnes à part entière. Il s'agit surtout de donner naissance aux enfants et servir son mari. Beaucoup ne travaillent pas, sont des épouses et mères à plein temps. Les récits se déroulent dans des familles citadines, plutôt aisées, les personnages n'ont pas à proprement parlé de problèmes matériels, mais malgré cette situation privilégiée, les choses ne se passent pas très bien, et cela malgré de belles apparences. Quelque chose dérape à un moment ou un autre, faisant parfois verser le récit dans l'absurde.

C'est peut-être le dernier texte, le 8 mars, qui donne une sorte de clé à tous ces récits. Lors d'une fête donnée à l'occasion du 8 mars (le jour fêtant les femmes) le personnage principal et un de ses collègues, tentent de persuader une jeune femme qui travaille avec eux de tout ce qu'elle rate en étant pas encore mariée et nantie d'enfants, jusqu'au point de la faire éclater de colère. Les arguments sont passe-partout, d'une immense banalité, remplis de stéréotypes et de clichés. Et c'est peut-être avoir suivi tous ces clichés et stéréotypes sans se poser des questions qui plombe les personnages des nouvelles. Ils ont fait ce qu'on attendait d'eux, sans à aucun moment se demander pourquoi, et de quoi ils auraient vraiment eu envie. Ils se raccrochent à une vie terne et malsaine, sans tenter autre chose, sans jamais être sincère. Une vie de mensonge et de déni, avec le vernis de la réussite, qui les poussent vers l'alcool, l'adultère, la dépression, voire une forme de folie, qu'ils tentent de camoufler sous des oripeaux désirables socialement.

Ce n'est pas un livre optimiste, mais l'auteur a une belle plume, crée des personnages crédibles, narre des récits habiles, dont on ne devine pas l'issue avant la fin. Une découverte intéressante.
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Ne vous fiez pas au bandeau de couverture montrant une jeune femme qui fait un clin d'oeil et un geste équivoque avec" le cher mari "à ses côtés gribouillé au feutre noir.
Je m'attendais à des tranches de vie conjugale sur le ton de l'ironie et de la malice,mettant en avant les difficultés de la vie de couple et j'avais hâte de découvrir ces textes.
Mais non!
C'est un recueil à charge où personne n'est épargné, maris,femmes,famille,enfants.
Avec des mots crus,terribles parfois,Rumena Būzarovska nous fait entrer dans l'intimité de couples et décrit leur quotidien sans vergogne.
Le constat est accablant,malaisant,plus tragique que comique, et il faut s'accrocher car aucun détail n'est épargné au lecteur.
Alors oui,cela dénonce la place de la femme dans la société et le rôle qu'on lui attribue encore dans certains pays et de ce côté là c'est réussi.
Il n'empêche,ce fut trop pour moi,j'ai eu parfois plus d'empathie pour le mari que pour la femme et j'ai fini ce livre avec soulagement .
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critiques presse (1)
Lexpress
26 septembre 2022
Mon cher mari, son délicieux recueil de nouvelles sarcastiques sur le couple.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Mon mari a une maîtresse. Voici comment je l'ai découvert : avant de mettre son pantalon dans la machine à laver, je retourne toujours ses poches pour vérifier qu'il n'y a rien dedans. D'habitude je trouve de la monnaie, des petits papiers pliés avecc du chewing-gum déjà mâché, du tabac. Mais cette fois, il y avait aussi une facture froissée. Je l'ai dépliée. Marlboro, Orbit, Duredj. Duredj ? Je me demandais ce que cela voulais dire. Le montant était de de cent quatorze denars. Et là, j'ai compris avec horreur que ce devait être Durex. Les préservatifs.
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J'ai vu une de ses pièces dix-neuf fois. Au début cela lui plaisait. Puis ça l'a inquiété. Je sais que ce n'est pas normal, mais je ne pouvais pas résister. Non seulement je me sentais exaltée quand je le regardais, comme si mon âme s'envolait, et qu'un feu s'allumait en moi chaque fois que je me souvenais de nos ébats amoureux, et même ça se dilatait entre mes cuisses. Je ne lui ai pas dit comme ça. Mais je lui disais souvent qu'il m'excitait, que je devenais toute lustrée , comme un bourgeon de printemps, quand je le voyais ou pensais à lui.
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Pendant ma grossesse, Neno faisait semblant de ne rien voir. Quand on lui disait qu’il aurait bientôt un petit frère ou une petite sœur, il répondait simplement « bien ». « Qu’est-ce que tu préfères, un frère ou une sœur ? » lui demandions-nous. « Ça m’est égal », répondait-il comme un grand, ce qui nous faisait plus peur que rire. Et quand Božo est né, la merveille que je voulais, l’agneau à sa maman et à son papa, Neno nous a demandé combien de temps le bébé allait vivre avec nous.
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J’ai rencontré Goran à un festival de poésie. Ses cheveux commençaient à grisonner - maintenant ils sont complément gris, mais il pense que cela fait péri de son « nouveau sex-appeal », comme il m’a dit un jour. C’était soi-disant pour plaisanter, je crois qu’il le pense vraiment. Je voulais lui demander si son cheveu rare et son crabe à la texture de cire fondue faisaient aussi partie de son « nouveau sex-appeal », mais je me suis retenue - il n’accepte aucune critique.
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Je me suis demandé si elle ne me prenait pas pour une rivale. Elle semblait ne pas vouloir s’ouvrir à mon énergie, sentir la sincérité et la chaleur de mon œuvre afin de percevoir à travers mes tableaux la beauté du monde. Au lieu de cela, elle s’enveloppait des laideurs de son « art ». C’étaient toujours des figures décharnées, des femmes nues épuisées, dans les tons noir-blanc-gris nuancés de rouge. Toutes ces femmes criaient ou pleuraient en se tenant par le cou ou par leurs rares cheveux. Elles ressemblaient à ce tableau de Mantch Le cri. On ne pouvait jamais savoir si c’étaient des femmes ou des créatures.
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