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3,22

sur 122 notes
Par pur hasard attirée par la photo de couverture, je viens de lire suite aux nouvelles de Franck Courtés sur le mariage , un autre receuil toujours sur le même thème d'une écrivaine macédonienne. Mais ici nous changeons d'octave, la finesse du propos disparaît, l'humour revêt un apparat cynique, les personnages deviennent peu sympathiques, souvent cruels et concentrés sur leur ego , c'est du brut ! Welcome to Macedonia ! Apparemment « les choses » du mariage changent de pays en pays 😁!
Le « cher mari » du titre en question , est ici traité sans ménagement à la limite du soutenable qu'amorce un humour assez morbide et parfois dirais-je cru, sans filtre (« cette bande d'amis affirme que leur fraternité est « au-dessus de tout » et qu'ils feraient tout, littéralement, les uns pour les autres. Parfois je me dis qu'ils sont homos. Que si nous n'existions pas, et s'il n'y avait pas de tels interdits sociaux, ils se feraient tous enculer à la queue leu leu » ). Si bien qu'on se demande parfois pourquoi ces femmes souvent infidèles, qui n'ont aucun égard envers leur compagnons , ni même envers leurs enfants, mères ou amies restent et vivent avec ces chers maris. Même l'ajout d'un mari gentleman n'arrive pas à sauver la donne, c'est tellement louche que notre malaise perdure ( Samedi, cinq heures de l'après-midi 😁). Je pense qu'instaurer justement ce malaise chez le lecteur ou lectrice est le but et l'originalité de ces nouvelles qui nous vient d'un pays dont je ne connaissais pas du tout la littérature.
Bref des récits crus, corsés, rudes, très slaves, du moins mon impression. Si vous n'êtes pas encore marié(e), ou vous le projetez dans un proche futur, je vous déconseille fortement la lecture aussi bien des nouvelles de Courtés que celles de ce recueil-ci 👹! Inutile de détruire vos rêves et vos espoirs 😁! A propos, savez-vous ce que signifie un homme deuxième main 😁?
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Onze nouvelles brillantes, piquantes, cruelles.
L'humour est très noir, décalé ; c'est une analyse très, très fine des rapports humains, au travers des pensées envahissantes de ces femmes.
Ces onze femmes sont des bourgeoises souvent, mais pas toutes, préoccupées de leur apparence, de leur réussite sociale, de leur vieillissement.
Ces onze maris sont gentils ou pas, aimés ou pas, éloignés ou pas. L'autrice aborde, ou pas, l'usure du couple, les petits défauts qui soudain prennent toute la place.
Il y a quelques amants, aussi ; des aventures exaltantes, ou pas - la dernière nouvelle est un véritable petit bijou d'humour noir.

Traduction impeccable de Maria Bejanovska.

Challenge Globe-trotter (Macédoine)
Challenge gourmand (Tarte au citron : Un livre étiqueté humour noir)
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Très intéressante découverte que ces nouvelles venues de Macédoine du Nord. (Bien préciser du Nord pour ménager la susceptibilité des Grecs). La plupart de ces intrigues se déroulent à Skopje, petite capitale où la partie la plus ancienne, le centre ville ottoman a, seul, résisté au tremblement de terre de 1963. La ville nouvelle reconstruite est radicalement différente, aménagée avec de grandes allées piétonnières très agréables. Pendant toute la durée de la lecture, j'ai revu cette ville passionnante pour son histoire ottomane et moderne qui était mon point de départ pour la remontée des Balkans jusqu'à Trieste. C'est cette ambiance balkanique que l'on retrouve souvent au fil des nouvelles, à travers la cuisine aux goûts slaves agrémentés d'apports orientaux, certains lieux comme la colline Vodno, rendez-vous des amoureux... mais aussi l'affreux machisme des hommes et l'asservissement des femmes. Nous sommes encore dans une société excessivement patriarcale, que fait bien ressortir l'auteure. La toute puissance des liens familiaux, de l'hérédité. N'oublions pas non plus les anciens conflits avec les voisins frontaliers, Albanais, Grecs, Bulgares qui ressortent souvent à travers le mépris à leur encontre et que l'auteure fait également ressortir dans une nouvelle. Tout cela pour dire, que c'est d'abord un certain exotisme qui m'a fait choisir ce recueil à la librairie. le contenu a été à la hauteur de mes espérances. Dans à peu près tous les récits, on retrouve les dissensions et les disputes dans les couples, les tromperies, la place accordée à la famille et aux enfants. On comprend aisément ce qui a poussé l'auteure à traiter ce thème. A notre époque de Metoo, Rumena Buzarovska a voulu apporter une note féministe, manière de faire sortir les ménagères macédoniennes de leur cuisine et favoriser leur épanouissement. le tout souvent présenté avec humour, voire même du cynisme et de l'hypocrisie et même un zeste de perversion tant des femmes et que des hommes. Les situations varient d'une nouvelle à l'autre, mais finalement se retrouvent sur ce thème commun de l'épanouissement des femmes. Les hommes sont souvent présentés comme des abrutis phallocrates dans la toute puissance. L'auteur nous donne à voir une société encore engoncée dans des carcans sociétaux archaïques où pointent une modernité dans les relations sociales qui peine encore à s'affirmer.
Le style est sans aspérité, peut-être même un peu fade, le vocabulaire simple mais Rumena Buzarovska parvient malgré tout à donner vie à ses personnages avec une certaine truculence tout méditerranéenne et orientale qui rendent ce livre vraiment très agréable. La dernière nouvelle est véritablement jouissive et m'a énormément fait rire. On y retrouve un peu de la comédie italienne. Donc vous aurez compris que c'est un livre que je conseille vivement. Et puis, ce n'est pas tous les jours que l'on peut lire une auteure macédonienne.
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Ne vous fiez pas au bandeau de couverture montrant une jeune femme qui fait un clin d'oeil et un geste équivoque avec" le cher mari "à ses côtés gribouillé au feutre noir.
Je m'attendais à des tranches de vie conjugale sur le ton de l'ironie et de la malice,mettant en avant les difficultés de la vie de couple et j'avais hâte de découvrir ces textes.
Mais non!
C'est un recueil à charge où personne n'est épargné, maris,femmes,famille,enfants.
Avec des mots crus,terribles parfois,Rumena Būzarovska nous fait entrer dans l'intimité de couples et décrit leur quotidien sans vergogne.
Le constat est accablant,malaisant,plus tragique que comique, et il faut s'accrocher car aucun détail n'est épargné au lecteur.
Alors oui,cela dénonce la place de la femme dans la société et le rôle qu'on lui attribue encore dans certains pays et de ce côté là c'est réussi.
Il n'empêche,ce fut trop pour moi,j'ai eu parfois plus d'empathie pour le mari que pour la femme et j'ai fini ce livre avec soulagement .
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Il s'agit d'un recueil de 11 nouvelles, d'une auteure macédonienne ; soit dit en passant c'est sans doute la première fois que je lis de la littérature de la Macédoine du nord.

Au centre de ce récit, le couple, la famille, tout cela vu du côté féminin. L'illustration sur la couverture pourrait laisser penser à quelque chose de léger, d'humoristique, de plein d'entrain. Mais s'il y a un certain humour dans ces textes c'est plutôt de l'humour noir. Car ces textes sont très sombres, donnent une image pas très réjouissante de la vie à deux, de la vie de famille en général. Les femmes sont infériorisées, niées en tant que personnes à part entière. Il s'agit surtout de donner naissance aux enfants et servir son mari. Beaucoup ne travaillent pas, sont des épouses et mères à plein temps. Les récits se déroulent dans des familles citadines, plutôt aisées, les personnages n'ont pas à proprement parlé de problèmes matériels, mais malgré cette situation privilégiée, les choses ne se passent pas très bien, et cela malgré de belles apparences. Quelque chose dérape à un moment ou un autre, faisant parfois verser le récit dans l'absurde.

C'est peut-être le dernier texte, le 8 mars, qui donne une sorte de clé à tous ces récits. Lors d'une fête donnée à l'occasion du 8 mars (le jour fêtant les femmes) le personnage principal et un de ses collègues, tentent de persuader une jeune femme qui travaille avec eux de tout ce qu'elle rate en étant pas encore mariée et nantie d'enfants, jusqu'au point de la faire éclater de colère. Les arguments sont passe-partout, d'une immense banalité, remplis de stéréotypes et de clichés. Et c'est peut-être avoir suivi tous ces clichés et stéréotypes sans se poser des questions qui plombe les personnages des nouvelles. Ils ont fait ce qu'on attendait d'eux, sans à aucun moment se demander pourquoi, et de quoi ils auraient vraiment eu envie. Ils se raccrochent à une vie terne et malsaine, sans tenter autre chose, sans jamais être sincère. Une vie de mensonge et de déni, avec le vernis de la réussite, qui les poussent vers l'alcool, l'adultère, la dépression, voire une forme de folie, qu'ils tentent de camoufler sous des oripeaux désirables socialement.

Ce n'est pas un livre optimiste, mais l'auteur a une belle plume, crée des personnages crédibles, narre des récits habiles, dont on ne devine pas l'issue avant la fin. Une découverte intéressante.
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Mojot maž, en version originale, My Husband ou Mein Mann dans les traductions anglaise et allemande mais Mon cher mari, en français, avec l'ajout d'un qualificatif à prendre avec toute l'ironie qu'il mérite, à l'image du clin d'oeil de la jeune femme sur la couverture du livre de la Macédonienne Rumena Bužarovska. 11 nouvelles constituent ce recueil qui décrivent le plus souvent des "ménagères de moins de 50 ans" aux prises avec un conjoint arrogant, lâche, infidèle, suffisant ou misogyne (liste non exhaustive). A quelques exceptions près, ces messieurs ont mal vieilli et leurs sentiments se sont émoussés, sans parler de choses plus intimes. Mais l'auteure va plus loin que ces portraits cruels et désenchantés, en disséquant sans aménité la fatale usure du couple et en s'en prenant à la place de la femme dans la société patriarcale de la Macédoine du Nord, sans oublier de s'attaquer parfois aux femmes elles-mêmes, qu'elles soient soumises ou rebelles. Quelques unes de ces histoires, aucune d'entre elles n'est anodine, sont comme des miniatures de romans, avec une clarté d'exposition, dès les premières lignes, qui témoignent d'une grande maîtrise. Mais attention, dans cet univers tragi-comique, si Rumena Bužarovska se montre très souvent irrésistible de drôlerie, sans lésiner sur la crudité dans certains passages, elle a aussi le chic pour créer le malaise (le rapport aux enfants) voire même des haut-le-coeur, comme dans le tout dernier récit, où elle ose tout avec un sens de la provocation digne du cinéma de Ruben Ôstlund. le style est sans fioritures, très visuel, diablement efficace et donne l'envie de tester l'écrivaine sur la longueur d'un roman. Mais selon sa biographie (Mon cher mari est paru en 2014 en Macédoine du Nord), elle semble s'être spécialisée dans l'écriture de nouvelles, ce qui laisse au moins espérer que Gallimard nous offrira dans le futur d'autres ouvrages de sa plume tout aussi percutants.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Cher mari pour cher mari, j'ai onze fois préféré cette lecture au cher mari de M.Ventura.
Onze courtes mais denses nouvelles qui mettent en scène des femmes macédoniennes qui ont à dire sur leurs maris et sur elles mêmes par contagion.
L'autrice est une quadra qui , il faut le croire a bien étudié la question , car ces messieurs sont épinglés tels des papillons, et d'après leurs chères épouses ce n'est pas toujours joli-joli : les manies, l'adultère et neuf autres défauts sont passés au scalpel; c'est subversif, parfois cru, ironique toujours , sucré-salé.
A la fin de chaque nouvelle, j'avais l'impression de rater une marche, tant la chute est brève et rapide.
Bref, j'ai beaucoup aimé , même si ce n'est pas le livre de l'année , mais un clin d'oeil de Gallimard.
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Voici un recueil de nouvelles qui nous vient de Macédoine.


Onze femmes vont raconter leur mari et par ricochet leur mariage.
Onze déclinaison du même sujet : l'assujettissement des femmes.

Pas simplement la subordination « classique » au mari comme le laisse supposer le titre, plutôt la subordination à l'institution du mariage.
Tantôt avec humour, tantôt avec gravité, l'autrice nous confronte de manière concise à la réalité de la plupart des unions : la fusion d'une femme avec son rôle d'épouse, la suppression de son identité, de ses particularités, de ses désirs et de ses besoins.
Chaque histoire se construit sur un détail de tous les jours, apparemment ordinaire.
Mais il y a toujours un petit quelque chose qui cloche.
Ces femmes sont confrontées à un scénario pré établi par la société, avec ce que le comportement que l'on attend d'elles. Il leur reste le sentiment que quelque chose dysfonctionne, et ce sentiment éveille en elles la culpabilité, le mal être. Les onze textes regorgent de douleurs inexprimées et de silences. Ce sont des vies prises au piège de la fausse sécurité que procure le mariage, ce sont des choix faits par peur du rejet et de la solitude, ce sont des stéréotypes bien trop tangibles.

Comme dans tous les recueils, il y a du bon, du très bon et du moins bon.

Bien évidemment, à déconseiller aux futures mariées.

Traduit par Maria Bejanovska
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La Macédoine n'est pas beaucoup représentée en librairie française, ce recueil était donc pour moi l'occasion de découvrir un pan de cette culture en immersion littéraire dans la vie quotidienne.
Ce recueil de nouvelles propose 11 points de vue différents sur la relation maritale par les Macédoniennes.
Chacune de ces femmes brosse le portrait de leur époux et aborde les thèmes propres au couple : l'infidélité, l'éducation des enfants, le poids de la famille, la violence mais aussi l'amour !
Comme souvent dans ce genre d'ouvrages, le contenu est inégal. Certaines nouvelles souffrent à la fois d'une absence de style et d'un traitement banal. D'autres m'ont touché, une m'a même fait rire !
Lecture globalement satisfaisante mais pas transcendante.
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C'est une belle découverte que ce recueil de nouvelles où Rumena Buzarovska questionne sur la place de la femme au sein du couple, de la famille et de la société dans son ensemble. Loin d'être une ode au romantisme mièvre que pourrait laisser supposer son titre, nous découvrons des femmes amères, déçues par des partenaires machistes, infidèles, baratineurs et j'en passe.
N'allez pas croire pour autant que des dames soient des saintes. Elles peuvent se révéler menteuses et manipulatrices.
Certaines rêvaient seulement au grand amour.
C'est drôle, caustique, cruel parfois mais j'ai adoré ces portraits au vitriol.
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