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Critique de Cathy74


Pavillon de femmes fait partie de mes lectures adolescentes et j'aurais pu l'inscrire dans la liste Babelio des six livres à emporter sur une île déserte. Ce roman fut pour moi une découverte totale sur la Chine, cet immense pays aux traditions ancestrales, fort éloigné encore, à l'époque où Pearl Buck écrivit ce livre magistral, des conceptions démocratiques, même si imparfaites, des populations occidentales.
J'aime tout dans ce livre : les descriptions minutieuses et vivantes de la maison familiale et le portrait des femmes.

Madame Wu bien sûr, cette femme qui doit vivre "ici et maintenant" dans la Chine corsetée des années 1930, où la place des femmes est contrainte sur le plan moral et physique. Petite fille, Ailien, future Madame Wu, a échappé à la torture des pieds bandés grâce à son père, grand voyageur d'esprit ouvert. (Y eu-t'il beaucoup de pères de cette trempe ?)

Mais aussi Ch'iuming, la jeune orpheline que Madame Wu achète pour son mari - sans concevoir à ce moment l'horreur de l'esclavage - car elle atteint 40 ans et il serait déshonorant qu'elle ait d'autres enfants tout en étant tenue d'obéir aux désirs de son époux. Et toutes les autres, les belles-filles ; Jasmin, la prostituée au coeur tendre dont Monsieur Wu tombe amoureux ; Madame Kang, l'amie d'enfance sauvée de la mort par Madame Wu lors d'un enfantement tardif, qui lui gardera rancune de ce qu'elle a vécu comme une humiliation.

Madame Wu est donc bien seule et son intelligence avide à besoin d'aliments. Frère André, prêtre missionnaire la met sur le chemin de l'auto-analyse, de la connaissance des êtres et de l'amour inconditionnel. Personnage hors-normes, il lui fera prendre conscience de ses actes et de sa valeur de femme.

Récit d'une civilisation, témoignage d'une époque, grand roman d'amour platonique entre deux êtres que tout réunit et sépare dans leur temporalité, Pavillon de femmes possède grâce et amertume mêlées.


Lien : http://doc.sciencespo-lyon.f..
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