Une histoire populaire de l'empire américian

p.123.

Toute sa vie, il travailla dur pour gagner très peu. Je n’ai jamais pu accepter les affirmations des politiciens, des commentateurs des médias, des dirigeants d’entreprises, qui disaient comment en Amérique, si vous travaillez dur, vous réussirez. Cela signifiait que si vous étiez pauvres, c’était parce que vous n’avez pas travaillé assez dur.

Je savais que c’était un mensonge, sur mon père et des millions d’autres, hommes et femmes, qui travaillaient plus dur que personne, plus dur que les financiers et les politiciens… Plus dur que quiconque si vous prenez en compte que, lorsque vous avez un travail désagréable, cela en fait un travail vraiment très dur.

p.113.

Emma Goldman :

« Une démocratie conçue dans la servitude militaire n’est pas du tout une démocratie.
C’EST DU DESPOTISME ! »

p.103.

« Les prisons du pays se remplissent de Wobblies « Anti-guerre ». À Sacramento, plus de 50 Wobs furent entassés dans une petite cellule dégoûtante. Certains sont morts avant le procès.
Et ce n’est pas juste nous, les Wobs ! Des milliers d’objecteurs de conscience sont emprisonnés dans un camp de concentration militaire appelé camp Fuston, près de Manhattan, dans le Kansas. »

p.102

La loi sur l’espionnage fut utilisée pour emprisonner des américains qui s’opposaient à la guerre, dont le chef du parti socialiste Eugene Debs. Après avoir rendu visite en prison à trois militants « Anti-conscription », Debs prit la parole lors d’un meeting contre la guerre de l’autre côté de la rue.

p.98.

Ce fut une faute coûteuse, le 6 Avril 1917, les États-Unis entraient en guerre.
Dix millions de soldats moururent sur les champs de bataille, vingt millions de civils furent emportés par la faim ou les maladies liées à la guerre, et personne n’a été capable de montrer que la guerre avait apporté un quelconque bénéfice pour l’humanité qui eût pu valoir une seule vie humaine.

p.90.

Et puis un jour, j’ai entendu une chanson que le chanteur folk Woody Guthrie enregistra en 1946, appelée Le Massacre de Ludlow. Elle raconte comment notre gouvernement utilisa l’armée pour protéger les profits dans le pays avec la même violence qu’il utilisa à l’étranger.

p.81.

Teddy Roosevelt, qui devint président après que William McKinley eut été assassiné en 1901, soutint lui aussi la guerre.

Teddy Roosevelt : Ceci est une guerre pour l’extension du progrès et des valeurs Anglo-saxonnes ! »

Howard Zinn : Le progrès et nos valeurs ? Les accusations de torture furent courantes pendant l’occupation des Philippines notamment l’infâme supplice de l’eau. Les officiers des services de renseignement Américains l’ont défendu comme étant nécessaire pour recueillir des informations.

p.80.

Au pays, d’éminents leaders noirs s’exprimèrent :
« Il est temps que les pasteurs de l’église A.M.E. disent aux hommes de notre race de rester en dehors de l’armée des États-Unis. S’il s’agit d’un gouvernement de l’homme blanc, et nous concédons qu’il l’est. Laissons-le s’en occuper. Le noir n’a pas de drapeau à défendre. »

Évêque Henry M. Turner, chef de l’église Épiscopale Méthodiste Africaine (A.M.E.).

p.80.

Ce fut une époque d’intense racisme aux États-Unis. Entre les années 1889 et 1893, en moyenne, chaque semaine, deux noirs étaient lynchés par la foule - pendus, brûlés, mutilés.

Les philippins étaient bruns de peau. Un soldat écrivit : « Notre instinct de combattant était en éveil, et nous voulions tous tuer, des nègres. Tirer sur des êtres humains l’emporte de loin sur la chasse aux lapins. »

Il était courant parmi les caricaturistes politiques américains de dessiner les philippins avec les mêmes stéréotypes racistes utilisés pour représenter les noirs américains.

p.75.

ARGH !
Les Américains sont les vrais oppresseurs des nations et les bourreaux de l’espèce humaine !