Une histoire populaire de l'empire américian

En Amérique, si vous travaillez dur, vous réussiriez. Cela signifiait que si vous étiez pauvres, c'était parce que vous n'aviez pas travaillé assez dur. Je savais que c'était un mensonge.

Avoir de l'espoir dans les mauvaises périodes n'est pas juste bêtement romantique. C'est fondé sur le fait que l'histoire humaine n'est pas seulement une histoire de cruauté, mais aussi de compassion, de sacrifice, de courage et de bienveillance.
Si nous nous souvenons de ces époques et de ces lieux, et il y en a tant où les gens se sont comportés de manière magnifique, que cela nous donne l'énergie d'agir. L'espoir est l'énergie du changement.
L'avenir est une infinie succession de présents ...
... et de vivre maintenant comme nous pensons que les êtres humains devraient vivre, défiant le pire de tout ce qui nous entoure, est une victoire merveilleuse.

L'Amérique se réjouit de la fin de la guerre avec le Japon, mais nous ne savions pas à quel prix. Hiroshima fut une atrocité commise par nous ...
... où des civils hébétés, brûlés, leur chair à vif ...
... les yeux hors de leurs orbites ...
... les membres arrachés de leurs corps ...
... marchaient, stupéfaits, à travers les restes sinistrés de leur ville rasée ...
... sous une pluie de vapeur radioactive.
Nous avions amélioré le rapport coût-efficacité du massacre au-delà de l'imagination de quiconque, où que ce soit.

"J'ai été accusé de faire obstruction à la guerre. Je l'admets. Je déteste la guerre. Je m'y opposerais même seul.
J'ai de la sympathie pour les gens qui souffrent partout. Cela ne fait aucune différence de savoir sous quel drapeau ils sont nés ou bien où ils habitent.
Votre honneur, il y a des années, j'ai admis ma parenté avec tous les êtres vivants.
Et j'ai résolu que je n'étais pas meilleur d'une once que la plus pauvre des personnes sur terre.
Tant qu'il y a une classe inférieure, j'en suis.
Tant qu'il y a une classe criminelle, j'en fais partie.
Tant qu'il y a une âme en prison, je ne suis pas libre."
Eugène Debs à son procès

Le Journal se joint à la tristesse générale pour la perte du Maine et regrette que tant de vies, qui dans des conditions naturelles auraient été employées de manière bénéfique, aient été perdues avec le navire. Et tandis qu'il exprime de la tristesse, il exprime aussi l'espoir que le jour n'est pas trop loin où il sera généralement considéré que perdre la vie dans l'industrie de la production ou de la distribution est tout aussi noble et héroïque que de la perdre par accident à bord d'un vaisseau de guerre. Que perdre la vie noyé comme un rat dans une mine n'est pas moins grave que d'être noyé comme un rat dans la cale d'un cuirassé. Que perdre un membre à cause d'un obus explosif n'est pas plus digne de la considération du pays que d'en perdre un dans un laminoir. Que mourir déchiqueté par une torpille ne crée pas plus de chagrin dans la famille du malheureux que mourir déchiqueté par l'explosion d'une chaudière. Que l'un ne soit plus le héros d'une apothéose tandis que l'autre s'en va dans l'Eternité sans hymne ni honneur.

Nous pouvons tous éprouver une abominable colère contre ceux qui, selon l'idée démente que cela aiderait leur cause, ont tué des milliers de personnes innocentes. Mais que faisons-nous de cette colère ? Devons-nous réagir avec panique, frapper violemment et de façon aveugle juste pour montrer à quel point nous sommes durs ?

Je n’ai jamais pu accepter les affirmations des politiciens ,des commentateurs des médias, des dirigeants d’entreprises, qui disaient comment en Amérique, si vous travailliez dur, vous réussiriez. Cela signifiait que si vous étiez pauvres, c’était parce que vous n’aviez pas travaillé assez dur.

L'Angleterre, les Etats-Unis et l'Union soviétique, ce sont tous des états corrompus, que l'hitlérisme n'inquiète pas moralement, et qui veulent juste gouverner le monde eux-mêmes. C'est une guerre impérialiste.

Le spectacle du carnage qui a lieu chaque jour, mois et année dans le royaume de l'industrie, les milliers de vies utiles qui sont sacrifiées annuellement au Moloch de la cupidité, le tribut de sang payé par le travail au capitalisme, n'entraînent ni cris de vengeance et réparation, ni pleurs, sauf ceux de la famille et des amis des victimes.

(Monthly Journal, Avril 1898)

Nous pouvons tous éprouver une abominable colère contre ceux qui, selon l'idée démente que cela aiderait leur cause, ont tué des milliers de personnes innocentes. Mais que faisons-nous de cette colère ? Devons-nous réagir avec panique, frapper violemment et de façon aveugle juste pour montrer à quel point nous sommes durs ? (p. 13)