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Critique de Roggy


Chaque nouvelle année, je me donne comme objectif littéraire de découvrir l'oeuvre d'un grand auteur.
Charles Bukowski est "mon élu" de l'année 2024.

J'avais prévu de commencer en douceur, plutôt avec une sélection de ses poèmes les plus connus, histoire de me familiariser avec la plume de ce monstre sacré.
Mais heureusement la vie d'un lecteur n'est pas si prévisible que cela et voilà qu'en rentrant à la Médiathèque je trébuche sur un recueil de cinq livres de Bukowski en tête de gondole.

Le serial lecteur voit des signes de partout ;)

Je m'empare alors avec ferveur de ce sésame! J'y vais fort pour une néophyte, je le reconnais.
Arrivée à la maison, passée l'excitation de la découverte, je me mets dans l'ambiance en parcourant certains de ses plus beaux poèmes.
Et le choc est de taille!
Des envolées poétiques ensorcelantes, d'une sensibilité exacerbée qui dégoulinent en grosses gouttes de son âme, me frappent de plein fouet.

Et je découvre enfin pourquoi l'on parle autant de cet auteur, de son style unique et de son habilité particulière à scanner les âmes humaines.

Au fil de la lecture, je l'imagine, jeune homme paumé, partageant son temps entre les bars et les bibliothèques, passionné de musique classique, collectionnant les tournée des bars et écrivant frénétiquement.
Entre deux bouffées d'alcool et des réveils dans le cirage, Hank, Buk ou encore Henry Chinaski met son âme à nu dans des poèmes magiques tels Blue bird.

Dans les livres qui composent ce recueil c'est son alter ego qui prend le relais, dans une sorte de confession intime autobiographique appuyée surtout sur le chaos de sa vie sentimentale et de son rapport aux femmes.

L'ivrogne, obsédé sexuel, instable et menant une vie chaotique, considéré comme le poète des marginaux, qui a passé la moitié de sa vie à téter une canette, n'a certes pas un langage politiquement correct et les féministes de nos temps crieraient au scandale en lisant notamment Women.

J'aime penser qu'avec Charles Bukowski il faut essayer de lire entre les lignes, car si l'on y parvient à faire fi d'une certaine vulgarité qui peut choquer les âmes sensibles, on retrouve des mots tellement justes qui laissent entrevoir son être intérieur, celui qui est souvent mort de peur, faussement coriace, avec l'ivresse comme seule façon de fuir ce monde qu'il ne comprend pas et qui ne le comprend pas.

« Seuls les fous et les solitaires peuvent se permettre d'être eux-mêmes.
Les solitaires n'ont personne à qui plaire et les fous s'en foutent complètement de plaire ou pas »

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