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Critique de iris29


Coup de coeur absolu pour ce roman qui sous couvert de raconter l'histoire d'une famille guadeloupéenne sur deux générations, raconte aussi l'histoire de cette île des années 40 à nos jours.

Cette histoire placée sous d'autres cieux, pourrait être aussi la votre, celle d'enfants qui quittent le foyer parental pour aller à la ville, rêvant d'un meilleur avenir.
L'exode rural et le père qui ne comprend pas.
Ça pourrait ressembler aussi à la votre : celle d'enfants qui s'envolent pour la capitale, Paris, rêvant d'anonymat, de liberté, de culture.
Oui, mais voilà, Estelle-Sarah Bulle nous raconte celle d'une famille qui est certainement très largement inspirée de la sienne, les anecdotes émaillent ce récit comme autant de pépites, de diamants qui ont le goût de la vérité.
Beauté des mots, images venues d'ailleurs avec des insertions de créole, cette auteure saura vous emmener , dans le passé mais aussi au soleil, dans une Guadeloupe qui n'existe plus.
On est fin des années 40 et certains Antillais se souviennent encore des traces de fouet sur le dos de leurs parents…
On est fin des années 40, et Hilaire tombe amoureux d'Eulalie, une blanche. Ils auront trois enfants , des métis . Deux filles, Antoine et Lucinde et puis Petit-frère. C'est la fille de ce dernier qui rassemblera les souvenirs de cette fratrie pendant une dizaine d'années, et nous livrera ce récit.
Les hommes bien gentils mais en dessous de tout, les femmes un peu fofolles mais débrouillardes . Ceux qui avaient du bien et qui n'ont pas su le garder, ceux qui se retroussent leurs manches et qui vont chercher ailleurs ce qu'ils ne trouvent pas sous le soleil...
Sans bruit, et au delà de la famille Ezechiel, Estelle-Sarah Bulle parle aussi de l'histoire avec un grand H, de politique, d' incompétence politique, d'accaparation des richesses , de révolte de la jeunesse matée dans un bain de sang, de racisme .
Et j'ai refermé ce roman il y a quelques minutes , la tête pleine de réflexions diverses sur la famille, les barres d'immeubles, Paris, ce qu'on perd, ce qu'on gagne, le petit lopin de terre à avoir . La tête pleine d'images de 1940, de paysages qui n'existent plus, de mots créoles, de soleil et de personnes si résistantes .
Un roman réussi, c'est quand tu y penses encore, longtemps après …
Et j'ai refermé ces pages , le coeur un peu serré.
… ♫ le Coeur grenadine ♫


( Merci à Bookycooky et à son billet...)
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