Le monde est plein d’ânes qui braient et qui ne braient que des mensonges.
Madame Marie,
Que tout contrarie,
Qu’avez-vous dans votre jardin ?
De la menthe, du romarin.
Et des soucis couleur chagrin.
- [...] Le monde est plein d’ânes qui braient et qui ne braient que des mensonges.
Comme cela pouvait changer quelqu’un à son avantage, un sourire !
- Là où tu cultives une rose, mon gars, un chardon ne saurait pousser.
Rien ne lui fera plus de bien qu’une corde à sauter. C’est le jouet le plus sensé qu’on puisse donner à un enfant. Qu’elle s’amuse à sauter en plein air : ça lui développera les muscles des bras et des jambes et les fortifiera.
...Tant et si bien qu'ils en vinrent à rire tous les deux pour des riens, comme seuls des enfants peuvent le faire quand ils sont heureux d'être ensemble. Ils riaient tellement qu'à la fin cette petite fille délaissée, fermée, incapable d'amour, et ce petit garçon malade, obsédé par la mort et la maladie, ne se montraient pas moins bruyants, pas moins gais, pas moins expansifs que n'importe quels autres enfants à qui la nature a donné la bonne humeur et la santé.
Un jeune garçon était assis par terre, adossé à un arbre et jouant d’un chalumeau en bois grossier. C’était un petit gars, d’une douzaine d’années, avec une figure singulière. Il semblait reluisant de propreté, son nez était retroussé, ses joues rouges comme des coquelicots, et jamais Mary n’avait vu d’yeux si ronds et si bleus dans un visage humain. Sur le tronc de l’arbre où il était appuyé, un écureuil marron était perché et le regardait, et, derrière un buisson tout proche, un faisan tendait son cou délicat pour voir aussi ; tout près du musicien deux lapins étaient assis, humant l’air avec des museaux frémissants, et il semblait réellement que tous s’étaient approchés pour entendre l’étrange et doux petit appel du chalumeau.
Si vous n'avez jamais eu de jardin, vous aurez de la peine à comprendre. Si vous avez la chance d'en posséder un, vous savez qu'un livre ne suffirait pas à décrire tout ce qui s'y passe.
p.253
- [...] Mère dit que les deux pires choses qui puissent arriver à un enfant, c’est de ne jamais faire ce qu’il veut, - ou de le faire toujours. Elle ne sait pas lequel est le pire.