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Critique de Foxfire


Soit Charles Burns prend des trucs soit il est dingue (soit les deux). Parce que pour pondre une oeuvre comme "Toxic", il faut avoir la tête un peu à l'envers.

Si la couverture et certains autres éléments visuels font directement référence à l'univers de Tintin, ne vous attendez pas à une aventure ludique et amusante.
"Toxic" s'intéresse à Doug, un jeune homme, un peu artiste. Chez Burns, les jeunes gens ne débordent pas de joie de vivre, ils transpirent le mal-être. Doug est mal dans sa peau, mal dans sa tête. Déprimé, accro aux médocs, son esprit est empli de pensées morbides et glauques.

La narration fragmentée multiplie les ellipses, les allers-retours entre présent et passé, entre monde réel (même si je me demande s'il y a bien une réalité dans "Toxic") et monde onirique. Comme dans une sorte de décalque d'"Alice au pays des merveilles", Doug suit un chat noir (et pas un lapin blanc) qui l'entraîne dans un univers absurde et cauchemardesque (pas merveilleux du tout).

C'est peu de dire que "Toxic" ne respire pas la joie de vivre. Avec ses images qui m'ont fait penser aux univers sombres et torturés de Lynch et Cronenberg, Burns instille un sentiment de malaise chez le lecteur. Malaise qui n'empêche pas "Toxic" d'être addictif. J'ai été happée, hypnotisée par cette oeuvre alors même que je suis incapable de dire si j'ai adoré ou si j'ai détesté. Ce qui est sûr, c'est que "Toxic" m'a remuée, m'a troublée, m'a fascinée. Si c'était le but recherché par Burns, il est totalement atteint. Il y a même du génie là-dedans.
Je vais prendre une dose supplémentaire de cauchemars hallucinés en lisant "la ruche", la suite de "Toxic".

Challenge B.D 2017
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