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Critique de Pois0n
Nicole de Buron, c'est la reine de la chick-lit à l'heure où le mot n'existait pas encore, mettant en scène le quotidien de sa famille sous prénoms d'emprunt dans une autobiographie à l'humour décapant. Ado, j'avais adoré « Chéri, tu m'écoutes ? Alors répète ce que je viens de dire » (beaucoup moins « Docteur, puis-je vous voir... avant six mois ? », nettement moins drôle avec sa succession de galères). le coffret France Loisirs me faisait de l'oeil depuis un bail, aussi, le voyant en soldes l'an passé, ai-je sauté dessus sans trop me poser de questions.
Un mot sur le coffret en lui-même, bien robuste, à des années-lumière de ceux en bristol qui se démantibulent facilement. Non, ce coffret-là, avec son rose fluo pétant, est fait pour trôner longtemps dans votre biblio sans craindre le passage du temps.
J'avais une crainte, cependant : les (més)aventures de cette tribu de riches parisiens ont-elles bien vieilli ? ... Alors certes, les bouquins sont dans leur jus provenance directe « années 80 » ; il y a à l'occasion des petites phrases qui ne passent plus aujourd'hui. D'un autre côté, on se rend compte, non sans une certaine stupéfaction, que c'est bien moins pire que prévu. Nicole de Buron se ferait traiter de gauchiste par la droite actuelle. Alors certes, ça reste l'autobiographie d'une autrice issue de la bourgeoisie. Mais pas déconnectée de la réalité.
Le premier livre du coffret, « Qui c'est, ce garçon », s'attarde, comme son titre le laisse deviner, sur les amours des filles de l'autrice : adolescence et premiers émois pour la cadette dans la première moitié, avant de revenir ensuite sur le mariage, les crises de couple et la maternité de l'aînée, survenus plus tôt. Quiconque a été ado (ou parent) sourira devant les frasques (finalement pas bien méchantes) de Petite Chérie. En revanche, l'éducation à l'ancienne de l'autrice, qui reconnaît heureusement n'être pas à la page, lui fait traiter les violences conjugales de façon beaucoup trop légère. Années 80 peut-être, mais quand même...
Le second livre, « C'est quoi, ce petit boulot ? » possède là encore un titre transparent et s'avère le plus drôle des trois volumes. Petite Chérie entre dans la vie active tandis que Fille Aînée décide d'y retourner. Concierge remplaçante (qui se blesse d'entrée de jeu, obligeant Nicole de Buron à endosser son rôle dans un chapitre hilarant), vendeuse de frites, distributrice de tracts, sondeuse... tout y passe. Et à travers cette succession de jobs (désastreux), on continue à suivre l'évolution de la famille.
Vient « Mais-t'as-tout-pour-être-heureuse ! », sorti plus tardivement. La dépression traitée par Nicole de Buron, a priori, ça avait de quoi être prometteur. Et le début l'est... mais rapidement, on décroche. le récit s'éparpille. Crise de la cinquantaine, crèmes amincissantes, jalousie, TCA, attente au restaurant... C'est parlant et familier, c'est vrai. Moins humoristique, plus sérieux, aussi. Normal, vu les circonstances. Mais plus décousu, moins accrocheur. J'en ressors avec exactement la même impression que « Docteur, puis-je vous voir... avant six mois ? », lu à sa sortie poche : ça fait plus de mal que de bien au moral. Ce qui n'est vraiment pas le but, quand on lit Nicole de Buron. Pourquoi l'éditeur n'a-t-il pas plutôt inclus « Chéri, tu m'écoutes... », au ton bien plus raccord avec les deux autres livres du coffret ? Mystère et boule de gomme...
Ce coffret demeure avant tout un bon moyen de découvrir la plume de la déesse de la chick-lit à la française, pour peu que l'on parvienne à outrepasser les défauts de son époque.
Un mot sur le coffret en lui-même, bien robuste, à des années-lumière de ceux en bristol qui se démantibulent facilement. Non, ce coffret-là, avec son rose fluo pétant, est fait pour trôner longtemps dans votre biblio sans craindre le passage du temps.
J'avais une crainte, cependant : les (més)aventures de cette tribu de riches parisiens ont-elles bien vieilli ? ... Alors certes, les bouquins sont dans leur jus provenance directe « années 80 » ; il y a à l'occasion des petites phrases qui ne passent plus aujourd'hui. D'un autre côté, on se rend compte, non sans une certaine stupéfaction, que c'est bien moins pire que prévu. Nicole de Buron se ferait traiter de gauchiste par la droite actuelle. Alors certes, ça reste l'autobiographie d'une autrice issue de la bourgeoisie. Mais pas déconnectée de la réalité.
Le premier livre du coffret, « Qui c'est, ce garçon », s'attarde, comme son titre le laisse deviner, sur les amours des filles de l'autrice : adolescence et premiers émois pour la cadette dans la première moitié, avant de revenir ensuite sur le mariage, les crises de couple et la maternité de l'aînée, survenus plus tôt. Quiconque a été ado (ou parent) sourira devant les frasques (finalement pas bien méchantes) de Petite Chérie. En revanche, l'éducation à l'ancienne de l'autrice, qui reconnaît heureusement n'être pas à la page, lui fait traiter les violences conjugales de façon beaucoup trop légère. Années 80 peut-être, mais quand même...
Le second livre, « C'est quoi, ce petit boulot ? » possède là encore un titre transparent et s'avère le plus drôle des trois volumes. Petite Chérie entre dans la vie active tandis que Fille Aînée décide d'y retourner. Concierge remplaçante (qui se blesse d'entrée de jeu, obligeant Nicole de Buron à endosser son rôle dans un chapitre hilarant), vendeuse de frites, distributrice de tracts, sondeuse... tout y passe. Et à travers cette succession de jobs (désastreux), on continue à suivre l'évolution de la famille.
Vient « Mais-t'as-tout-pour-être-heureuse ! », sorti plus tardivement. La dépression traitée par Nicole de Buron, a priori, ça avait de quoi être prometteur. Et le début l'est... mais rapidement, on décroche. le récit s'éparpille. Crise de la cinquantaine, crèmes amincissantes, jalousie, TCA, attente au restaurant... C'est parlant et familier, c'est vrai. Moins humoristique, plus sérieux, aussi. Normal, vu les circonstances. Mais plus décousu, moins accrocheur. J'en ressors avec exactement la même impression que « Docteur, puis-je vous voir... avant six mois ? », lu à sa sortie poche : ça fait plus de mal que de bien au moral. Ce qui n'est vraiment pas le but, quand on lit Nicole de Buron. Pourquoi l'éditeur n'a-t-il pas plutôt inclus « Chéri, tu m'écoutes... », au ton bien plus raccord avec les deux autres livres du coffret ? Mystère et boule de gomme...
Ce coffret demeure avant tout un bon moyen de découvrir la plume de la déesse de la chick-lit à la française, pour peu que l'on parvienne à outrepasser les défauts de son époque.
