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Critique de fabriceverdure


Une histoire palpitante, dès que l'on commence la lecture de ce roman, c'est obsessionnel, les pages tournent toutes seules.
Jessie Burton décrit une époque, 1686. Un mariage non consommé. Nella une héroïne si fragile de 18 ans découvre une grande demeure austère d'Amsterdam.
On découvre un lieu, non pas accueillant, ni triste, mais un endroit peuplés de non-dits.
Le maître des lieux « Johannes » (comme Vermeer), riche marchand, très occupé par tous ses voyages exotiques et autres secrets. Sa soeur « Marin », austère, gère la maison, les domestiques, les paperasses. Cache chez elle par ses amples robes sombres, ses goûts et ses sentiments. Otto, un esclave noir, jardinier, travaille les besognes complexes de ce petit monde et Cornelia, une jeune orpheline, très décomplexée, grande travailleuse, cuisinière, gère toute l'intendance journalière. Un vilain défaut, écoute et capte tous les allées venues de la maison. Une vraie source d'indiscrétion, mais un coeur tendre.

Bref un cadre bien défini de l'époque, où l'argent est déjà l'arme absolue du pouvoir. La Hollande et ses Provinces-Unies, républiques indépendantes et protestantes. Amsterdam est la capitale du commerce et d'un foyer culturel important. Ses quartiers, ses voiliers, ses auberges, ses croyances, la délation. La décoration reste très austère, mais on s'applique dans chaque pièce de ses demeures bourgeoises à mettre en avant ses tableaux, en particulier des natures mortes.

Mais ici, on mettra en évidence une toute nouvelle passion la miniature. Comme une maison de poupée, tous les détails sont représentés à une moyenne échelle permettant de poser et de déplacer les personnages à leur aise.
Toute l'intrigue de l'histoire est représentée ici, car c'est le cadeau de mariage de la jeune Nella par son mari. Montée comme une intrigue policière, avant chaque événement, Nella recevra d'une miniaturiste fantôme, des objets et des personnages pour compléter sa maison miniature.

Nella sera un personnage, arrivée de sa campagne, placée par sa mère comme le veut la tradition de ces belles familles. Au fil de son aventure, elle saura se faire apprécier par sa candeur. Mais sa hargne, son côté combatif, son esprit vif de déduction lui promettent du respect aux taiseux personnages de cette maison.

Il se passera beaucoup d'événements troublants et sur un très court moment. Des descriptions des lieux de vie, la pauvreté des habitants comme à son opposé la décadence de cette bourgeoisie. Avidité, tortures et crimes.

C'est bourré de détails, c'est vif et en même temps planant. C'est cette façon de narrer l'histoire comme sur les canaux de la ville. Peut-être un peu long comme un sermon de prête. Lugubre et sale comme les rues sombres et froides de la ville.
J'attends de lire la suite de cette histoire avec « la maison dorée » …

Un bel extrait :
« En règle générale, funérailles et processions adoptent un ordre précis, les édiles municipaux en haut et le petit peuple en bas, mais personne n'a pris la peine de mettre cette hiérarchie en place, aujourd'hui. La femme suppose que jamais un tel cadavre n'a pénétré dans une maison de Dieu au coeur de la cité. Elle apprécie ce rare défi. Fondée sur le risque, Amsterdam aspire désormais à la certitude, à une vie bien rangée, à conserver le confort de son argent en respectant une bienséance morne. J'aurais dû partir avant ce jour, songe-t-elle. La mort se rapproche trop. »
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