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Critique de BlackKat


Tout d'abord, je remercie NetGalley et Les Presses de la Cité pour l'envoi de ce roman.

J'aime beaucoup ce style de roman, s'appuyant sur des faits avérés et des certitudes historiques tout en baignant dans le mythe et le mystère. Cela titille mes neurones et réveille mon âme d'enfant partant en quête d'un trésor!

La dernière licorne est un roman ambitieux et très bien documenté, basé sur le mythe de l'Arche de Noé ou, tout du moins du grand déluge. Si le premier se retrouve dans les textes de la Bible, le Coran et de la Torah, le second fleurit dans près de deux cents légendes à travers le monde en des termes souvent similaires.

L'anomalie Ararat existe réellement, repérée pour la 1ère fois en 1949, elle serait la preuve de l'existence de l'arche pour certains, et pour d'autres, juste un « caprice » géologique. D'ailleurs l'auteur nous prévient dès le départ, tout est vrai dans son roman, à l'exception du Parlement mondial des religions.

Il y a donc de quoi interpeller et questionner. La science évolue tous les jours et ce que nous tenions pour acquis hier peut être remis en question aujourd'hui. C'est une évolution constante de la vie et il semble logique de s'adapter sans cesse aux nouveaux éléments venus enrichir nos connaissances.
Mais les croyants de toute confession n'ont pas cette même ouverture d'esprit quand les scientifiques touchent à leur patrimoine.
Les religions sont basées sur des textes et des préceptes anciens qu'il est hors de question de modifier. Et démystifier certains « miracles » ou événements religieux est totalement inimaginable. La tolérance n'est pas de mise et l'Histoire nous a appris que les hommes des dieux ne reculaient devant rien pour préserver la suprématie de leurs dogmes.

Avec La dernière licorne, Zak Ikabi, une sorte d'Indiana Jones, Flynn Carson ou Benjamin Gates, au choix, est en bute au Parlement mondial des religions dont la seule préoccupation actuelle est de garder le secret sur l'Arche de Noé. Il est exclu que le réchauffement climatique mette en péril le secret que le mont Ararat garde jalousement en son glacier. Quitte à envoyer hommes, femmes, enfants et quelques chèvres ad patres.

Mais s'il n'était question que d'ébranler les fondations des religions… que nenni… ce qui est rare est précieux. La cupidité de l'homme n'est pas un mystère, un mythe ou une légende! Elle est là, bien réelle et occasionne bien des ravages au quotidien. Nous la connaissons bien la bougresse! de la base jusqu'au sommet!
La ligne entre collectionneur et protecteur est bien mince! Et pour un mécène, un protecteur des témoignages du passé, combien n'ont aucun scrupule à s'approprier ces artefacts rares et inestimables? Cortés est un de ces individus qui ne recule devant rien pour la création de la rareté en détruisant purement et simplement ce qui se trouve sur son chemin. Et quand ses hommes de main sont cruels et sadiques, gare aux êtres humains qui osent se rebeller.

L'existence de la licorne, associée à l'Arche de Noé, apporte une touche mystique et ésotérique supplémentaire à l'intrigue. Cet animal fascine l'humanité depuis des siècles et même si ce thème est moins détaillé que celui de l'arche, j'avoue que le lecteur a bien envie d'en croiser une en tournant les pages du roman!

Les vestiges de l'Arche de Noé sont au coeur de cette aventure qui nous fait voyager aux quatre coins du monde, sur les traces des artefacts capables d'éclaircir la légende. Une course au trésor, une course-poursuite pour sauver sa peau également! le rythme est enlevé, au gré de l'alternance des chapitres entre les différentes époques et protagonistes, titillant la curiosité du lecteur avec des fins tout en suspense. le voyage est truffé d'évocations théologiques, historiques et scientifiques.

Ce premier roman n'est toutefois pas exempt de maladresses. Quelques redondances et longueurs, un ton parfois trop professoral, Cortés et sa bande à la limite de la caricature. Et surtout un détail qui m'a super agacée! L'emploi de « Cécile » toutes les deux phrases de dialogue! Je ne peux plus voir ce prénom en peinture du coup! « Cécile, écoutez-moi… » « Cécile, comprenez… » Aaaarrrggghhh, Céciiiile!

Surtout que le personnage de Céciiiiile est assez insupportable! C'est une scientifique de haut vol mais alors son côté humain et relationnel est largement à revoir! Son pseudo-cynisme est à la limite de la bêtise et de la mauvaise foi, elle râle tout le temps et son scepticisme buté n'est pas une vitrine très flatteuse pour les athées. Bref, Céciiiile, tu es le portrait type de la fifille que j'aurais bien envie de claquer!

Par contre, j'ai apprécié le personnage de Zak, aventurieur, intellectuel, un peu la tête dans ses recherches tout en étant réactif aux événements. Érudit mais aussi casse-cou, il reste mystérieux une grande partie du roman et c'est un régal de douter de ses motivations.

Tout comme j'ai aimé la petite Aman, héritière d'un savoir ancestral, vivant sur les flancs du mont Ararat, dans son village kurde. Ce qui est d'ailleurs l'occasion de glisser quelques réflexions sur le contexte géo-politique de la région, avec les tensions entre arméniens et turcs et des rappels historiques attachés à cette région si particulière.

Malgré quelques petites maladresses de style, j'ai beaucoup aimé ce roman pour son intrigue, les anecdotes rassemblées autour de l'arche, la synthèse des principales croyances et légendes et, bien entendu, son côté aventure-chasse au trésor. C'est prometteur pour la suite… s'il n'y a pas Céciiiile!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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