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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette histoire de voyage dans le temps est surtout un prétexte, qui ne trouve pas vraiment son explication. Un prétexte pour imaginer ce qu'une femme vivant en 1976 pourrait ressentir face à l'esclavage. Un prétexte pour jeter un coup d'oeil contemporain sur cette période d'horreur et tenter de comprendre, tenter de mettre des noms, des visages, des histoires sur ces pages du passé.

C'est un roman prenant, très immersif. La plume (en version traduite) est simple et accessible mais pas dénuée de finesse. C'est un roman passionnant, pour son intrigue et sa dimension historique en partie, mais surtout pour ses personnages.

La grande force de ce roman, à mon sens, c'est le talent de l'autrice pour construire des personnages très nuancés. Ils entretiennent entre eux des relations souvent profondes mais aussi complexes et ambivalentes. L'autrice interroge ces paradoxes de l'enfant des maitres qui grandit en jouant avec les enfants d'esclaves ; de la mammy, cette femme noire, maitresse de maison, gouvernante, sur laquelle on s'appuie pour faire régner l'ordre. le paradoxe de ces femmes noires, amantes des maitres, mères de leurs enfants, aimées parfois, mais jamais considérées comme des égales. Malgré la proximité, malgré l'affection, malgré que les blancs ne soient pas toujours des sadiques, à partir du moment où il existe un rapport de domination, alors les relations sont forcément détraquées et malsaines. Il ne peut en être autrement.
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Voilà une autrice que je ne connaissais pas, elle a pourtant gagné de prestigieux prix (Hugo, Nébula,...).
Ecrit dans les années 70, Liens de sang traite de la question raciale aux USA, de l'esclavagisme et du féminisme. Des questions qui encore aujourd'hui sont d'actualité au pays de l'oncle Sam (et ailleurs bien entendu).
On est donc plongé dans une exploitation du Sud des USA dans les années 1800, à une époque où les noirs n'ont pas voix au chapitre. Violences, abus, humiliations, tout y passe. Une immersion particulièrement réussie et à ce titre le roman est particulièrement intéressant, on est loin "D'autant en emporte le vent".
Il y a néanmoins deux petites choses qui m'ont gênées. Tout d'abord, l'utilisation du fantastique dans ce récit. L'héroïne, une femme noire de New-York des années 70, se retrouve en effet propulsée à l'époque de ses ancêtres. Sur ce phénomène "spatio-temporel", aucune explication ne sera donnée. C'est un fait qu'il nous faudra accepter. Je ne suis pas certain d'en avoir saisi l'utilité outre le fait que l'héroïne se retrouve en présence de ses aïeuls.
Autre élément, l'écriture qui parfois m'a semblé être un peu à la limite d'un style de littérature Young Adult. Notamment dans certains dialogues qui me paraissaient un peu anachroniques étant donné l'époque à laquelle ils se tenaient.
Roman historique à la thématique encore bien actuelle, une "découverte" intéressante.
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L'originalité de Kindred vient du fait que son personnage principal, Dana, peut voyager dans le temps. Elle nous présente alors la vie dans la plantation avec le point de vue d'une personne noire, libre, habituée à être considérée comme un être humain à part entière et non comme un bien meuble dont les propriétaires peuvent décider du sort à leur guise. Cette particularité va lui attirer la réprobation de ses “maîtres”, mais aussi de ses compagnes et compagnons d'esclavage, qui n'apprécient pas cette noire qui se prend pour une blanche. Par ce trope, l'autrice peut alors expliquer comment et pourquoi les propriétaires d'esclaves faisaient en sorte que les noir⋅es n'aient pas accès à l'éducation. Pour le reste, c'est un roman qui est assez classique dans le traitement qu'il propose de la vie d'esclave dans une plantation du sud des USA.

Au-delà du suspens qui sous-tend l'intrigue [Dana parviendra-t-elle à survivre dans ce milieu ? A quel prix ? Pourra-t-elle retrouver son époque ?], ce qui m'a particulièrement intéressée, c'est l'évolution de la relation qui unit Dana et Rufus [le petit garçon blanc qu'elle sauve]. On voit ainsi qu'enfant, même s'il répétait ce qu'il pouvait entendre dire les adultes au sujets des noir⋅es, il n'éprouve pas de sentiment de supériorité par rapport à la jeune femme, ni même par rapport aux autres enfants, esclaves, avec qui il joue régulièrement. Dana l'intrigue car elle ne lui parle pas de la même manière que les autres, c'est tout. Mais, au fur et à mesure qu'il grandit et vieillit, il devient de plus en plus conscient de son rôle de “propriétaire” par rapport aux esclaves, ce qui déteint sur son comportement avec Dana.
Le personnage de Rufus est assez peu aimable. Même si on comprend d'où proviennent ses comportements, il est parfois impossible de les excuser. Il est profondément jaloux, habitué à obtenir ce qu'il veut, par la ruse ou par la force, s'il le faut. Il est souvent violent et colérique. Et comble de son malheur, les deux femmes qu'il aime le plus au monde sont noires : Dana et Alice, une voisine née libre. Son comportement avec elles est particulièrement ambigu. Il s'inquiète énormément pour elles, tente de les protéger des autres blanc⋅hes, mais ne supporte aucun refus de leur part. Dans ce cas, il peut se montrer terriblement violent et cruel.

Là où Kindred a pu me laisser quelque peu frustrée, c'est sur tout son aspect “surnaturel”. En effet, l'autrice ne nous donne aucune réponse concernant le phénomène qui lie Rufus à Dana [si ce n'est qu'on sait comment il se brise]. J'ai trouvé que c'était un brin facile de nous laisser ainsi dans l'ignorance.

Maintenant, j'essaie de la replacer dans le contexte de son époque. Ce livre a été écrit il y a déjà une quarantaine d'années, quand ce type de récits était plus rare. Je compte donc me pencher sur ses autres romans, notamment La Parabole du semeur, car j'ai passé un bon moment de lecture.
Lien : https://www.maghily.be/2021/..
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Ayé j'ai terminé Liens de Sang de Octavia Butler, elle l'a publié en 1979 et je trouve que le livre a pas du tout vieilli si tu veux tout savoir.

J'ai pas vraiment les mots adéquats alors plutôt que d'être maladroit je vais pas faire trop le mariole et je vais juste te raconter l'histoire et aussi que j'ai vraiment mais vraiment vraiment beaucoup aimé.

Y'a Dana et Kevin tu vois c'est un couple mixte (elle est afro-américaine et lui c'est juste dit qu'il est blanc) et ils vivent en Californie à la fin des années 70 et à un moment y'a Dana qui jump dans le passé sans qu'on sache vraiment pourquoi mais elle est balancée à l'époque de l'esclavagisme et des plantations dans le Sud des États-Unis tu vois ?

En fait pas longtemps après tu percutes qu'elle « est envoyée » dans le passé à chaque fois qu'un de ses ancêtres est en danger de mort. Et elle aussi elle revient dans son époque à chaque fois que sa vie est menacée dans le passé.

Et tu vois aussi à un moment y'a Kevin qui se jette sur elle au moment où elle est happée dans le passé et du coup il part avec elle. Comme ça même lui en tant que blanc de l'époque contemporaine il se rend compte de tout ce qu'on a pu faire comme merdes et tout. Et ça va même mettre leur couple à rudes épreuves et tout. Mais quand même c'est un roman ils s'aiment et ils aiment aussi leurs défauts parce que ça les aide à survivre ensemble.

Et Octavia Butler elle a des phrases qui marquent bien la tête si tu veux tout savoir.

Anyways, c'est un livre à lire pour sa richesse historique, sa justesse d'esprit (tant sur la condition des esclaves mais aussi de la condition des femmes esclaves et des femmes d'aujourd'hui - même si ça se passe à la fin des 70's).

Les réflexions menées sont habiles (« qui t'es pour me juger sur mon époque avec tes concepts du futur ? ») et les clivages entre les différents personnages gavé constructifs.

Voilà moi je connaissais pas Octavia Butler et j'avais jamais rien lu d'elle mais je pense que si je trouve d'autres bouquins y'a grave moyen que je m'en grignote un par envie subite.

Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Un roman conseillé par une amie, et que j'ai lu très rapidement, espérant, vainement, y trouver la résolution des nombreuses interrogations ouvertes par le prologue, et particulièrement sa première phrase.
Dana, une jeune femme noire américaine d'aujourd'hui, récemment mariée à un blanc, se retrouve à faire des allers et retours entre le présent et l'époque de l'esclavage dans une plantation du Sud.
La vie contemporaine occupe peu de place dans l'ouvrage, sinon pour affirmer davantage le fossé entre passé et présent.
Dana, avant sa rencontre avec Kevin, s'est construite en jeune femme émancipée, refusant un destin d'employée de bureau, d'infirmière ou d'institutrice pour gagner sa vie comme intérimaire, et avoir du temps pour écrire, sa passion.
Quand elle est catapultée pour la première fois dans le passé pour porter secours à Rufus, un jeune garçon qui se noyait, l'épisode ne dure que quelques secondes, mais elle en revient mouillée et boueuse.
Les épisodes suivants verront le temps se distordre puisque, même lorsqu'elle aura passé plus de temps dans le passé, son absence n'aura que peu duré. de même, chaque fois qu'elle retournera dans le passé, s'il ne s'est passé que quelques jours pour elle, quelques années auront passé pour l'enfant qu'elle a sauvé.
La confrontation de cette jeune femme noire éduquée, habillée de jeans, avec une famille propriétaire d'une plantation et d'esclaves ne peut être qu'explosive. Toutefois, son étrangeté la protège un peu.
La trame romanesque permet une immersion critique dans la vie de la famille, mais aussi des serviteurs et des esclaves, au fil du temps. Rufus, dont Dana comprend vite qu'il est son ancêtre, noue avec elle une relation complexe au fur et à mesure qu'il grandit, devient adulte et a conscience que Dana vient régulièrement à son secours, mais n'hésite pas à lui parler clairement alors qu'il est le fils du maître, puis le maître.
La tension croît encore lorsque Dana emmène Kevin dans un de ses voyages... et en revient seule!
En bref, une alliance réussie et originale de page turner et de manifeste féministe!

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Ce livre fut une très belle découverte, je suis toute de suite entrée dans l'histoire et j'ai apprécié le style de l'autrice que j'ai trouvé très fluide.

1967, en Californie, Dana est noire Kevin et blanc. Ils se sont récemment mariés et s'installent dans leur nouvelle maison en Californie. Mais, Dana est prise de malaise et d'évanouissement. Elle disparait alors du salon pour quelques instants et se retrouve transporté en au XIXème siècle en pleine Amérique esclavagiste. Petit à petit au fil, de ses disparations, elle va comprendre qu'elle est envoyée dans le passé pour sauver un de ses ancêtres, un blanc nommé Rufus. Dana va alors se retrouver à vivre en esclave à la manière de ses ancêtres. le choc et l'adaptation ne seront pas aisés …

L'écriture fluide et douce contraste avec les horreurs vécues par Dana, j'ai trouvé que cela apporte un vrai plus à l'histoire. C'est entre autres grâce à cette fluidité que j'ai eu envie de connaitre la fin et c'est ce qui m'a rendue la lecture si intéressante.

Un livre qui interroge sur les liens que nous entretenons avec nos ancêtres, l'héritage culturel et social inconscient que nous partageons avec eux. Quelle influence cela peut avoir sur nos vies ?
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Coup de coeur des lecteurs
Science fiction - Originalité - Historique - Souvent dérangeant.
Un coup de coeur qui nous porte à la réflexion.
A découvrir la version BD qui vient de paraître.
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( Lu en anglais) C'est un roman contemporain contenant des éléments de fantastique, (un peu comme "Dorian Gray" pour le genre), puisque l'héroïne du livre, Dana, jeune femme noire de 26 ans voyage involontairement dans le temps entre la Californie de 1976 et le Maryland de 1830.
Elle disparait un jour quelques minutes dans le passé, où Rufus, 5 ans, manque de se noyer. Elle parvient à le sauver, sous les yeux des parents horrifiés. Il semble qu'il "l'appelle" depuis son époque lorsqu'il est en danger.
Il s'avère
La vie des esclaves n'est que malheur, violence et souffrance et il est très intéressant de lire comment Dana est perçue par eux, comment ces visites dans le passé la font passer de la sensation d'être juste actrice à celle d'être chez soi.
La lecture n'est évidemment pas toujours très agréable, mais cela m'a donné envie d'en savoir davantage sur le sujet de l'esclavage, les conditions, les points de vue dans la communauté-même entre ceux qui travaillent au champ, à la maison.
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Dana vit en 1976. Elle est épanouie aux côtés de Kevin et mène une vie ordinaire aux États-Unis lorsqu'un jour, sans en comprendre ni la raison, ni le procédé, elle se retrouve propulsée en 1815 dans le sud du pays. Époque où ses ancêtres étaient esclaves, et où elle-même va être confrontée à la cruauté (le mot est faible) des Blancs envers les Noirs.
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Voilà une lecture singulière !
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Les personnages sont charismatiques et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ne sont pas manichéens. C'est d'ailleurs assez perturbant et cela induit des sentiments ambigus à leur égard, mais il me semble que c'est l'un des buts de cette histoire…
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Le récit est très rythmé grâce aux dialogues qui occupent au moins 60% du texte. C'est un procédé très dynamique que j'adore retrouver dans mes lectures, car cela permet un attachement tout particulier aux protagonistes et une immersion dans l'intrigue.
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L'utilisation du voyage dans le temps m'a toutefois quelque peu surprise. Je m'interroge encore sur sa vraie utilité… Bien sûr, il est intéressant de confronter une femme « moderne » à ses ancêtres. Cela crée des situations d'incompréhension et renforce le sentiment d'injustice. Mais je me demande si l'effet n'aurait pas été le même sans le côté fantastique. Cette question n'a pas encore trouvé de réponse…
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Ce roman fut passionnant et révoltant à la fois.
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Octavia Butler aborde la question de l'esclavage mais aussi de la place des femmes dans la société à notre époque mais surtout au 19e siècle. En effet Dana L héroïne voyage dans le temps. Elle rencontre un de ses ancêtres et va essayer d'influer sur le cours de l'histoire de sa famille. Un roman bien construit, très prenant dès le début par les thèmes abordés mais aussi le fait qu'on se demande combien de fois Dana va voyager, si elle va rester coincée dans le passé. Une belle découverte !
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