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Critique de Keikana


Je n'étais pas vraiment sûre de vous parler de ce livre. Rien ne me venait après avoir fini la lecture et je me disais que ce n'était pas vraiment grave si je n'écrivais rien. Sauf que cela fait quatre jours et que j'y pense toujours.

J'ai fini par croire que quelque chose m'avait touché dans ce roman, mais quoi ?

Je ne peux pas vraiment dire que les personnages soient particulièrement travaillés ou attachants. Je ne peux pas non plus dire que c'est le fol enchaînement de péripéties qui m'a tenue en halène jusqu'à la fin. Nous sommes ici dans le cas typique de monologue intérieur associé à une polyphonie : plusieurs narrateurs, plusieurs points de vue même si la voix reste celle de Nickolas Butler mais concentrés sur les ressentis, les émotions plutôt que sur l'action elle-même (même une blessure par balle ne vient troubler que de quelques vaguelettes supplémentaires le flot continu de pensées de nos protagonistes).

Alors quoi ?

En fait, ce sont les paysages enneigés du Wisconsin qui me restent en mémoire. L'atmosphère feutrée de cette petite ville vue à travers les yeux de ceux qui l'adorent, qui ne peuvent pas la quitter, qui y reviennent. La relation des personnages est aussi hypnotique : tout comme ils ne peuvent pas rester loin de Little Wing, ils ne peuvent rester loin les uns des autres trop longtemps.

Ça ne tient à vraiment pas grand chose, cet attachement. Quelques mots subtilement choisi par l'auteur qui décrit les ambiances plutôt que les lieux. Il les part des couleurs des saisons et des levers de soleil. Il décrit les émotions plutôt que les actions. Les souvenirs et les sentiments qui ressuscitent. Une proximité s'installe alors et le lecteur se laisse vivre au rythme de ces personnages, ces êtres humains attendrissants dans leurs maladresses et leurs défauts.

Mais toute cette douceur ne fait pas oublier le fait que Little Wing est une petite ville mourante de l'Amérique rurale consciencieusement religieuse et soucieuse du « qu'en dira-t-on » où tout le monde vous connais et vous regarde. Bref, on y passerait pas nos vacances. Il y a aussi peut-être une petite morale qui se dégage de cette lecture et qui me gène : celui qui part chercher la fortune loin de sa petite ville reviendra bredouille et malheureux. du moins, c'est ce que j'ai compris en lisant entre les lignes et en repensant aux destins des personnages présentés dans le livre. Et même si je suis une fan du consommer et travailler local, je ne jetterai jamais la pierre à ceux qui tentent leur chance loin de chez eux. J'extrapole peut-être un peu, la question reste ouverte. A vous de me dire ce que vous en avez pensé !

Un autre élément a aussi beaucoup joué dans ma perception de l'atmosphère de Retour à Little Wing. Avant de commencé ma lecture, j'ai lu quelque part (dans les commentaires de Goodreads il me semble) que ce livre racontait un peu l'histoire de Bon Iver. Appréciant quelques unes des chansons de ce groupe j'ai fait quelques rapides recherches et suis tombée sur une interview de Nickolas Butler dans le magazine en ligne Wisconsin Academy. Il y raconte que le leader de Bon Iver et lui sont allés au lycée ensemble dans une petite ville du Wisconsin et que, si l'histoire n'est pas vraiment basée sur la vie du chanteur, Butler s'est inspiré de ce dernier pour créer un de ses personnages.

Alors, forcément, j'ai un peu collé les chansons au texte et n'allez pas me dire qu'en écoutant Bloo Bank, vous ne vous retrouvez pas au milieu d'un champs, sous la neige, perdu quelque part aux States.
Lien : https://thebmuffin.wordpress..
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