Citations sur Retour à Little Wing (85)
J'aimerais vous faire voir un lever de soleil du haut de ce silo, de notre gratte-ciel des prairies. J'aimerais vous montrer de quel vert le printemps est fait, de quel jaune les barbes de maïs se colorent quelques mois plus tard et le bleu des ombres matinales ; j'aimerais vous montrer le cours tortueux et lent des ruisseaux, les vallonnements à perte de vue, parsemés de fières granges rouges, de fermes blanches et de pâles chemins en gravier. Le soleil qui apparaît à l'est, énorme, d'un rose et orange incroyables. Dans les ravins et les vallées, le brouillard qui flotte comme de lentes rivières vaporeuses attendant de se consumer.
Je me demande maintenant si la raison pour laquelle mon père n'avait pas d'amis et évitait les fréquentations, c'était parce que être proche d'un autre homme, inviter un autre homme chez soi, revient à tenter le diable. Car pour ce qui est des relations entre hommes et femmes, de leur sexualité, peut-être qu'on ne peut faire confiance à personne, qu'on est tous des animaux.
"La gauche, la droite, je me fiche de tout ça, c'est des foutaises. Tout ce que je demande, c'est d'être bienveillants. D'être honnêtes. De ne pas avoir les dents longues".
On croit connaître quelqu'un, mais on ne « connaît » jamais personne.
(connaît en italique)
Laisse la porte ouverte dans une grande ville et tu réveilles à poil, sans un meuble. Laisse la porte ouverte ici et un coyote vient de demander l'aumône.
Et dans les jardins, les vêtements sur la corde à linge claquent dans la brise rafraîchissante qui annonce l'automne, saison élégante, saison d'écharpes et de vestes, de récoltes et de fenêtres ouvertes la nuit, meilleur saison pour dormir.
Pour moi, c'est ça, l'Amérique : des pauvres gens qui jouent de la musique, partagent un repas et dansent, alors que leur vie entière a sombré dans le désespoir et dans une détresse telle qu'on ne penserait jamais qu'elle tolère la musique, la nourriture ou l'énergie de danser. On peut bien dire que je me trompe, que nous sommes un peuple puritain, évangélique et égoïste, mais je n'y crois pas. Je refuse d'y croire.
Dans les jardins, les vêtements sur la corde à linge claquent dans la brise rafraîchissante qui annonce l'automne, saison élégante, saison d'écharpes et de vestes, de récoltes et de fenêtres ouvertes la nuit, meilleur saison pour dormir.
On place tout dans un enfant, tout notre amour, toute notre attention, tous nos espoirs, les promesses de nos ancêtres, et pourtant on n'est jamais sûrs de rien. Ce n'est comme rien d'autre au monde.
Les cloches de l'église s'étaient mises à retentir dans les plaines et une cinquantaine d'étourneaux avaient soudain quitté l'allée de thuyas et s'étaient envolés dans le ciel. Je m'étais souvenu que notre instituteur de fin de primaire, M.Smith, nous avait dit qu'une volée d'étourneaux s'appelait un "murmure".