AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de atchoumgirl


En lisant le témoignage d'Annie Butor, j'ai retrouvé le paradoxe qui m'anime lorsqu'il est question de Léo Ferré. Ayant découvert tardivement, adolescente, sa musique, ce fut pour moi un claque artistique, esthétique, poétique démente. J'ai baigné dans cet univers à la fois gouailleur, lyrique, exacerbé, puissant, machiste et j'en passe. Et puis, quand j'ai pu trouver des vidéos sur Léo (internet n'existait pas encore) eh bien, ce fut une terrible déception. le personnage était justement un personnage. J'ai vu un cabotin colérique, injuste, pleurnichard, très éloigné de sa musique. L'artiste m'avait ébloui, l'homme m'a déçu.
Le livre de sa belle fille éclaire donc de nouveau cette contradiction : un souffle musicale intense pour un homme souvent médisant, un poète grandiose, un anar revendiqué bien près de ses sous.
Même si ,comme le souligne une autre critique sur Babelio, il est bon d'avoir plusieurs sons de cloche, ce n'est pas en lisant les commentaires dithyrambiques parus en ce moment pour les vingt ans de sa mort que l'on peut se faire une image un peu plus juste (la palme revenant au critique Francis Dordor dans Télérama concernant les documentaires passés sur Arte et sur Europe 1).
Effectivement, c'est tout ou rien lorsqu'on parle de Léo Ferré. Cependant, le témoignage d'Annie Butor n'est pas le portrait à charge décrit dans la presse qui ne s'attarde que sur le meurtre de Pépée (en 40 ans, les journalistes ne changent pas...). Au contraire, ce bouquin nous montre bien comment l'amour et la haine sont les deux faces d'une même pièce et comment, encore une fois, les femmes restées dans l'ombre de l'artiste ont un rôle essentiel. Il est une évidence pour moi que suite à sa séparation , Ferré est retourné à ses défauts de débutant, ses défauts d'avant Madeleine : des textes à rallonge, une production chaotique, une orchestration souvent lourde et des concerts énervés où Léo chante de manière syncopée, se débarrassant de ses chansons.
A lire, malgré tout.
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}