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Critique de jcjc352


Buzzati nous convie dans les hauteurs, les crêtes et les pics, à l'attente comme Mario Rigoni Sterne avec ses alpinis ou Paolo Cognetti, plus récemment, et ses huit montagnes. Là-haut lorsqu'on est garde forestier il n'y a pas grand-chose à faire mis à part surveiller une poudrière et camper dans la maison forestière en assurant le quotidien ; les repas, l'entretien du feu , l'approvisionnement en vivres, les gardes; A part ça on attend la venue hypothétique des brigands qui sont là pas loin, la soupe et la relève. L'envie d'être en bas au chaud au village est grande, faire la fête ou passer sa journée à la buvette à regarder les filles.
Une vie militaire d'une très grande rusticité dans des décors somptueux avec des individus fortement imprégnés de cette vie sauvage et difficile. La montagne est là qui les attend, qui les coupe de tout, qui les provoque et les convie à se mesurer à elle et ceux qui l'écoutent partent la braver mais n'en reviennent pas toujours. Bien souvent il n'en reste quelques os blanchis sur une plateforme rocheuse. La montagne est une ogresse.
Chez Buzzati les personnages sont sobres guère plus évolués que la flore ou la faune qui les entoure et même le minéral sur lequel il vivent. Ils ont des pensées simples, vivent dans un temps qui n'en finit pas, aucune hâte, ils «passent leur temps à passer le temps» (dixit Polnareff) et c'est très bien (dixit J.Clerc).
Beaucoup de grâce dans cette histoire intemporelle où la montagne est le personnage principal entourée d' hommes, éléments d'un tout, mais qui comptent si peu; une friandise littéraire comme il n'y en a peu !
Dans le début de l' histoire suivante un colonel Procolo plutôt acariâtre qui prend possession de son domaine, s'offusque de la légèreté du chauffeur. C'est le début d'une mise au point: celle du Bosco Vecchio, forêt presque originelle un peu magique peuplée d'esprits. Une histoire où Buzzati part d'une situation bien réelle pour nous faire basculer dans un conte avec des esprits , Mattéo le vent et autres peuples de la forêt où humains réels mis devant l'évidence, la magie, l'acceptent et l'utilisent à des fins égoïstes sans état d'âmes
Un récit enchanteur qui pourrait être conté aux enfants sans problème ou être mis en images par Disney, Dreamworks ou autres studios d'animation il y aurait une qualité indéniable pour les enfants et accessible aux adultes sans être bêtifiant.
Ou il est question de volatile. Dans Barnabo c'est une corneille qui est blessée par le tir d'un homme dans le Bosco Vecchio c'est une pie. La corneille suit avec reconnaissance semble-t-il Barnabo mais la pie accable le colonel et pourtant elle lui récite un poème.
Procolo veut dire proculus c'est à dire usurpateur. Est-ce le sens que Buzzati a voulu lui donner?
Un ton dramatique mais non dénué d'humour et on se met à croire au père Noël ceci dit, car Buzzati a écrit des contes de Noël merveilleux ( c'est d'époque) et bien d'autres: Buzzati est un grand conteur.
Que se soit Barnabo ou le bosco Vecchio: une oasis de merveilleux.
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