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Critique de CorinneCo


Cette série de nouvelles n'a peut-être pas la saveur aussi prononcée que les nouvelles du recueil l'Écroulement de la Baliverna mais elles sont toutes aussi ciselées, fines, limpides en apparence ; avec toujours ces sujets récurrents chez Buzzati : le mal, le bien, la mort, l'étrange, le divin, l'absurde, le surnaturel ; je dirai presque dans certains cas un monde parallèle.
Il y a dans ce recueil des nouvelles délicieuses de quelques pages, tout un univers fantasmagorique à la fois troublant, parfois dérangeant et cruel qui pourrait nous faire observer le monde qui nous entoure d'un autre oeil. Des hommes et des femmes plongés, soudainement, dans un quotidien qui leur échappe, rattrapés par leurs obsessions, ambitions, peurs et espoirs.
Des mondes grotesques où le Mal se met en grève et disparait de la surface de la terre et finit par y revenir réclamé à corps et à cris par des humains désoeuvrés.
Des hommes et des femmes qui se transforment en cannibales par concupiscence. Des hommes qui sont hantés par l'idée de la mort et la maladie.
Des tribunaux condamnant des êtres qui aiment sans être aimés en retour ; des fantômes errant dans des maisons et des quartiers, vigilants et inquisiteurs.
L'envie, la convoitise, la jalousie, le manque d'amour, le mal d'amour, la solitude, tous les péchés et les maux humains sont représentés dans l'écriture de Buzzati, avec adresse, tendresse, sagesse et parfois un brin d'ironie ou de malice.
Les femmes, les hommes, les animaux, la nature, tous chez Buzzati sont empreints d'une grande normalité, presque banalité, mais tous peuvent, au détour d'une page, devenir imprévisibles, bizarres, parfois hostiles et même mortels, sans perdre leur benoîte façade.
J'aime le « hors champs » dans l'écriture de Buzzati ; ces nouvelles où la fin reste en suspens ; où la brume de l'imagination et du destin enrobe les personnages et l'intrigue et nous porte à la rêverie créative.
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