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Cette série de nouvelles n'a peut-être pas la saveur aussi prononcée que les nouvelles du recueil l'Écroulement de la Baliverna mais elles sont toutes aussi ciselées, fines, limpides en apparence ; avec toujours ces sujets récurrents chez Buzzati : le mal, le bien, la mort, l'étrange, le divin, l'absurde, le surnaturel ; je dirai presque dans certains cas un monde parallèle.
Il y a dans ce recueil des nouvelles délicieuses de quelques pages, tout un univers fantasmagorique à la fois troublant, parfois dérangeant et cruel qui pourrait nous faire observer le monde qui nous entoure d'un autre oeil. Des hommes et des femmes plongés, soudainement, dans un quotidien qui leur échappe, rattrapés par leurs obsessions, ambitions, peurs et espoirs.
Des mondes grotesques où le Mal se met en grève et disparait de la surface de la terre et finit par y revenir réclamé à corps et à cris par des humains désoeuvrés.
Des hommes et des femmes qui se transforment en cannibales par concupiscence. Des hommes qui sont hantés par l'idée de la mort et la maladie.
Des tribunaux condamnant des êtres qui aiment sans être aimés en retour ; des fantômes errant dans des maisons et des quartiers, vigilants et inquisiteurs.
L'envie, la convoitise, la jalousie, le manque d'amour, le mal d'amour, la solitude, tous les péchés et les maux humains sont représentés dans l'écriture de Buzzati, avec adresse, tendresse, sagesse et parfois un brin d'ironie ou de malice.
Les femmes, les hommes, les animaux, la nature, tous chez Buzzati sont empreints d'une grande normalité, presque banalité, mais tous peuvent, au détour d'une page, devenir imprévisibles, bizarres, parfois hostiles et même mortels, sans perdre leur benoîte façade.
J'aime le « hors champs » dans l'écriture de Buzzati ; ces nouvelles où la fin reste en suspens ; où la brume de l'imagination et du destin enrobe les personnages et l'intrigue et nous porte à la rêverie créative.
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Pour ceux qui ont lu et apprécié ''Le K'', je vous informe que le recueil ''Nouvelles inquiètes'' pourrait être considéré comme un tome 2. Environ cinquante pièces, environ 7 pages chacune, le fantastique et l'étrange comme genre, avec la même imagination fertile, sur un vague fond de réflexions philosophiques. Très agréable à lire. Il m'a même semblé y trouver plus grand plaisir qu'avec ''Le K'', dû au nombre plus élevé de nouvelles m'ayant vraiment allumé. Pour en citer quelques-unes : ''Hécatombe au Pentagone'', ''La farce du coffret'', ''Le prestidigitateur''. Mon désir de poursuivre avec Buzzati s'est sensiblement accru.
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Ces quarante neuf nouvelles de Buzzati compilées et parues en 2006 pour célébrer le centenaire desa naissance nous ouvrent encore une fois les portes d'une contrée située entre le réel, le rêve et l'irréel, où ce qui est vrai ne l'est pas forcément et où nos repères connus n'ont pas cours.
Ce recueil est une pure merveille dans laquelle on retrouve tous les ingrédients de l'oeuvre de ce remarquable auteur. La mort, la vie militaire, la vanité de l'existence, l'angoisse et la peur..
Je me plonge et me replonge régulièrement dans ces nouvelles inquiètes et, loin d'être angoissé, j'y retourne toujours avec un plaisir intense.
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De La Mort à la maladie, des fantômes de ceux qu'on a perdu aux affres du temps qui passe, Dino Buzzati nous entraîne ici dans un monde imaginaire dans lequel les manifestations de nos craintes sont bien réelles et se doivent d'être expliquées. Ceci donne une occasion de d'utiliser la poésie qui se dégage de nos peurs pour les sonder, en les sondant de s'interroger sur notre humanité.
Durant toute sa vie, Dino Buzzati a écrit de courts textes fantastiques dans divers journaux, dont ce recueil nous propose de découvrir une partie. Concentré d'imaginaire impressionnant, il nous montre le plaisir avec lequel Buzzati tordait la réalité pour nous la rendre plus palpable. Et même si certaines nouvelles sont un peu redondantes dans leur thème, on découvre aussi plusieurs petits bijoux qui valent largement la lecture.
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Ce recueil regroupe une série d'histoires qui explorent les thèmes de l'absurde, de l'angoisse et de la condition humaine.

Buzzati sait créer des atmosphères oppressantes et susciter chez le lecteur un sentiment de malaise.

J'ai toutefois trouvé ces textes assez souvent ennuyeux même si il faut reconnaitre leur symbolisme, leur richesse narrative et leur exploration des dilemmes universels de l'existence.

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La Feuille Volante n° 1093
Nouvelles inquiètesDino Buzzati – Robert Laffont.
Traduit de l'italien par Delphine Gachet.

L'univers de la nouvelle est particulier et réunir dans un recueil des textes écrits à des moments différents, sous des inspirations diverses tient parfois de la gageure. Ceux-ci ont en effet été publiés dans « Le Corriere della Sera », le célèbre quotidien milanais où Buzzati a occupé des postes différents de 1928 à 1972. Il a gardé de son ancien métier de journaliste son sens de la concision qui sied si bien à ce genre littéraire et qui en fait l'originalité. Il a le souci du petit détail qui tient lieu de longues descriptions, joue avec le suspense au point que le lecteur en vient à désirer ardemment l'épilogue, surtout quand il met du fantastique dans son texte.
Ici nous ne sommes pas dans « le désert des Tartares » (La Feuille Volante n°1076) qui lui valut sa notoriété, où il raconte une longue histoire, celle de ce capitaine Drogo qui attend quelque chose de la vie sans trop savoir quoi et qui finit par lui échapper, encore que le texte qui ouvre ce recueil en reprend le cadre, un peu comme si la vie militaire exerçait sur l'auteur une sorte de fascination. C'est le même Giovanni Drogo qui revient dans une de ces nouvelles mais sous la forme d'un jeune homme qui attend, lui aussi et qui finit par rencontrer la Camarde. Mais, revenons sur le titre. Il est parlant et c'est un thème qui convient parfaitement à notre auteur, au regard qu'il porte sur la vie. C'est vrai que si on se penche un tant soit peu sur notre condition humaine, si on accepte de l'observer, de l'analyser, de la disséquer, il y a bien de quoi être inquiet ! Notre condition d'homme implique la mort, même si en Occident nous faisons semblant de l'oublier et vivons sans y penser. Elle est présente dans tout ce recueil, encore évite-t-il la traditionnelle tartuferie dont parlait Brassens « Tous les morts sont de braves types depuis qu'ils ont cassé leur pipe ». Ainsi Buzzati remet-il les pendules à l'heure en évoquant les disparus tels qu'ils étaient vraiment de leur vivant. Cela fait parfois un choc. Non la vie n'est pas si belle que cela et quand elle peut l'être, nous avons cette bizarre volonté de nous la compliquer jusqu'à détruire ce que nous avions patiemment tissé. Quant à l'enfer, il n'existe pas dans l'au-delà mais bien ici, dans notre vie terrestre, et il ne cache pas sa conviction dans ce domaine. Notre vie est un perpétuel combat, contre nous-même et surtout contre les autres où chacun rêve d'éliminer son voisin pour s'approprier ce qui lui appartient ? N'est-ce pas une comédie qui tourne parfois à la tragédie entre flagorneries, compromissions, trahisons et simulacres. Chacun pour soi est le mot d'ordre, étonnez-vous qu'ainsi la solitude soit le résultat de tout cela !
Pendant qu'il y est, il règle aussi son compte à l'amour et aux amoureux qui choisissent de ne rien voir de la réalité immédiate. A la passion du début succède rapidement des espérances de pompes funèbres, quand on n'entretient pas artificiellement l'illusion qui cache désespérément les mensonges, les duplicités, les adultères. Les enfants perdent vite leur innocence et dès lors qu'ils entrent plus avant dans la vie ils apprennent tout le parti qu'ils peuvent tirer de ses hypocrisies et du jeu sur les apparences. Pendant qu'il y est, il n'oublie pas la fuite du temps qui nous rapproche inexorablement du terme et empoisonne la vie de ceux qui en prennent conscience et déplorent cette contingence. Encore faut-il qu'il ne se déforme pas mystérieusement et bouleverse le quotidien de notre vie en se peuplant de fantômes qui bien entendu se vengent. le temps lui-même dissout tout, la beauté, la jeunesse. Parce que, pour corser le tout, son écriture s'enrichit de mystère, les récits se font sibyllins, les dénouements énigmatiques, histoire de dire à son lecteur qu'il est, grâce à lui, dans un autre monde, une autre dimension où il faut faire abstraction de la logique, oublier le cartésianisme pour ne privilégier que ce qui échappe à l'esprit le plus rationnel, sans oublier de rire de tout !

© Hervé GAUTIER – Novembre 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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Oui,vraiment.Provenant d'une anthologie Cronache fantastiche di Dino Buzzati ces textes courts jouent sur l'ambiguïté sémantique et la dichotomie journaliste/écrivain.Je crois que Dino se définissait d'ailleurs plus proche du premier que du second.Et c'est vrai que bien des écrits dans ce recueil font penser à des articles. Concision, dérision, question, et au bout bien évidemment sourde angoisse, inquiétude, buzzatomanie chronique évolutive.On vit avec,mais tellement moins bien.Quelques titres déjà vous mettront mal à l'aise.Ce sera alors mal parti,donc bien:Le dernier combat,Une imprudence fatale,Un cas mystérieux,Un état alarmant.
Dans ces nouvelles vous rencontrerez de vieilles connaissances pour ceux qui sont de retour du Désert,des Nuits difficiles ou des Sept messagers.Voici le temps,omniprésent et qui va toujours dans le même sens,sens de l'aggravation.Voici le diable,qui n'apparaît jamais lui-même,le lâche,mais qui délègue à un livre disparu où à un téléphone dérangeant.Voici des notables souvent, notaire,entrepreneur, médecin,bien installés sur lequel va doucement s'immiscer la peur du lendemain,horrible puisque avec Buzzati demain sera toujours pire.Voici,inéluctable,tiutélaire et fascinante la première manifestation d'un mal,peut-être,pas encore sûr,d'un mal qui pourrait s'avérer éventuellement annonciatrice d'un début d'ébauche de dégradation de l'homme.Rassurez-vous...c'est bien le cas.Woody Allen en ses interrogations manhattaniennes serait-il un peu cousin?Allez!Vous prendrez bien avec moi un peu d'intranquillité?

P.S. Dans Nouvelles inquiètes il y a deux grèves,celle du mal et celle de la mort.Heureusement il y a des briseurs de grève.
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malheureusement les trois quarts des nouvelles traitent du thème préféré de l'auteur: la mort. Après la lecture de plusieurs recueils de ses nouvelles, je commence à constater que c'est redondant. Je crois que je vais prendre une pause car nous ne sommes dans une période très optimiste ( pandémie) pour se régaler de ce genre de lectures.
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