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Critique de Aquilon62


Au milieu du chemin de notre vie,
je me retrouvai dans une forêt obscure,
car la voie droite était perdue.
Ah dire ce qu'elle était est chose dure
cette forêt sauvage et âpre et impénétrable,
qu'y penser renouvelle la peur !

Ces mots, oh combien, connus de nombreux lecteurs auraient pu s'appliquer à cette lecture qui fut mienne pendant plusieurs semaines, et ce pour plusieurs raisons...

La première est toute simple : sortir de sa zone de confort. En effet, quand Babelio et les Éditions Open Strange Doors, que je remercie au passage, me proposèrent cette lecture aux antipodes de mes lectures habituelles. Mais le résumé proposé à de quoi séduire "Ce roman, à la croisée de la fantasy historique et de l'uchronie, vous emmène de Rome à Londres en passant par Paris dans un univers inspiré du Moyen Âge et de la Renaissance. Au programme de cette histoire dense (et longue ! le roman fait plus de 700 pages !) : vengeance, magie noire, immortalité, religion et pouvoir…"
La seconde la longueur de la lecture mais celle-ci ne me posant pas de problème, l'univers ayant de quoi me passionner,
il restait la troisième : cet aspect fantasy à dompter.
Mais après tout, Audere est facere – Oser, c'est faire, alors j'ai osé ce pas de côté.

Faire un pas de côté c'est parfois risquer la chute, prendre le risque d'un chemin inconnu, chemin dans lequel on trouverait une voie sans issue, chemin sur lequel les obstacles et embûches ferait renoncer...
Mais après tout, à quoi bon renoncer, à quoi bon faire demi tour, et se dire je me suis trompé...
On connaît tous cet adage Errare humanum est faussement attribué à Sénèque, on connaît moins les mots qui suivent sed perseverare diabolicum,...
Et n'en déplaise aux adeptes des aphorismes ou autres adages, ma persévérance ne fut point diabolique.... Mais magie diabolique
De la persévérance il m'en a fallu car le chemin fut, par moments, semé d'embûches : surtout le premier tiers, pendant lequel un temps d'adaptation est nécessaire tant au niveau de l'écriture qui parfois prend des détours inattendus, voire des circonvolutions qui semblent inextricables...
L'auteur m'a fait penser à celui qui dessinant un arbre commence par un tronc un peu massif, puis viennent les branches qui donnent naissance à des ramures. Au début, on a du mal à se représenter ce que donnera le dessin final, tant il faut faire preuve d'abnégation et une fois terminé ce dessin, et refermé le livre, on constate que tout ce travail fut fait tout en détails et finesse..

Le tronc principal est l'Europe au XVIe siècle dans laquelle depuis mille ans, la magie est proscrit...
De ce tronc, 3 branches : un sorcier ourdissant sa vengeance, un oracle assoiffé d'immortalité et un prêtre en quête de rédemption...
Les ramures vont être ce cheminement de ces trois personnages entre l'Angleterre, la France et l'Italie, à une époque où ces longs voyages étaient dangereux, le chemins mal fréquentés, et les forêts inquiétantes.
Dans cette ambiance moyenâgeuse crépusculaire et de Renaissance naissante (sans mauvais jeux de mots), on prend plaisir à cheminer avec ces 3 personnages dont les ambitions différent les unes des autres.
Une mention particulière pour les immersions dans la Cité Éternelle, absolument magistrales.

Alors pour reprendre, l'analogie du chemin, malgré les différentes péripéties qui ont émaillées ma lecture, je dirais que j'ai failli me perdre, j'ai hésité à revenir revenir à mon point de départ, je suis par moment revenu sur mes pas, mais j'ai tracé ma route pour au final, une fois arrivé au sommet de cette montagne de papier, je me suis posé, pour méditer sur ma lecture et au final me dire, comme l'écrivait Antonio Machado :
"Voyageur, le chemin
C'est les traces de tes pas
C'est tout ; voyageur,
il n'y a pas de chemin,
Le chemin se fait en marchant"
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