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EAN : 9782493416018
750 pages
Open Strange Doors (01/01/2024)
3.03/5   51 notes
Résumé :
Europe, XVIe siècle : depuis mille ans, la magie est proscrite…

Angus Grey, l’héritier d’une lignée de sorciers anglais, est porteur d’un don rare et d’un mal mortel. La seule façon d’échapper à son sort et de se rendre digne d’une famille de goètes serait d’accepter un marché sans retour : un pacte avec un démon familier.

Bartley Blyth, le prieur vieillissant de l’abbaye de Westminster, damna jadis à la fois son âme et son pays. Il obt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (56) Voir plus Ajouter une critique
3,03

sur 51 notes
Un grand merci à Babelio et à Open Strange Doors pour cet envoi dans le cadre d'une mass critique privilégiée.
Une gros livre de plus de 730 pages sur une Europe uchronique du XVIe siècle dans laquelle la sorcellerie et ses différentes branches (dont la goétie) existent et est en guerre contre l'Église catholique.
La cadre général, cette lutte entre Eglise établie et sorciers n'est pas originale, mais l'univers ancré dans le temps européen est ici bien rendue, même si à mon goût pas assez utilisé (comme l'a fait Pierre Pevel par exemple).
Fin du XVIe siècle, Angus Grey, fils adoptif d'un goète anglais essaye d'évoquer un puisant démon mésopotamien pour le mettre à son service. de constitution fragile, il cherche à devenir immortel et à s'engager dans la lutte de la cabale (groupe de sorcier, aucun rapport avec la tradition juive!) contre l'Église catholique. Au même moment, Bartley Blyth, prieur de Westminster traverse les terres de son père. Les deux hommes vont ensuite se lier d'amitié et se rendre à Paris puis à Rome. A Paris, Angus qui dispose désormais d'un familier (un démon), Karb, rencontre les têtes pensantes de la cabale, dont son chef M le Maudit. Un complot est en branle pour mettre fin à la tyrannie de la papauté et ils doivent se rendre à Rome et profiter de l'interrègne qui sépare la mort du dernier pape de l'élection du nouveau pour mettre leur projet à exécution. Mais l'ordre de la Lance, bras armé de l'Église contre les sorcier veille...
D'abord un mot de vocabulaire. Je ne connaissais pas le mot « goètes » et j'ai donc chercher dans le remarquable dictionnaire historique de la langue française d'Alain Rey pour découvrir que la goétie est un mot apparu au XVIe siècle (venant du grec Goêteia) qui s'applique à l'évocation des démons (et autres mauvais esprits) par des rituels de magie noire. On comprend un peu mieux, car ces évocations sont centrales dans le livre de Searth Cabal (déjà le nom de l'auteur, c'est fait exprès!).
Ensuite, que penser de ce roman de fantasy historique ! Mon avis est contrasté.
L'intrigue est plutôt plaisante mais certains passages sont difficile à suivre. Au début, surtout, mais aussi à la fin, lors du combat dans la Rome éternelle, je n'ai pas toujours réussi à comprendre ce qu'il se passait, qui était qui, qui faisait quoi, qui disait quoi. J'ai eu l'impression de lire une épreuve non corrigée. Cela ne concerne qu'une petite partie du livre, heureusement mais c'est assez perturbant.
Pour le reste, le roman se lit avec beaucoup de facilité. Son style n'est pas si soutenu que ça et c'est assez fluide. L'histoire se laisse suivre avec plaisir mais sans réelle surprise.
Les péripéties nombreuses, les combats, les scènes de magie et de nécromancie sont particulièrement soignées.
Les personnages sont assez bien caractérisés et quelques retours en arrières (pas annoncés, donc il faut à un moment s'accrocher pour comprendre que l'on parle du passé de tel personnage!), on assiste à leurs histoires personnelles et à leurs motivations.
En revanche, ces personnages sont monolithiques et n'évoluent pas. Ni les circonstances, ni les discussions, ni les épreuves n'ont de prise sur eux et tels ils sont au début, tels ils finissent. C'est, à mon avis, un des défauts importants du roman, d'autant plus, qu'aucun d'entre eux n'a assez de charisme pour emporter notre sympathie ou notre bienveillance. Angus Grey, le personnage principal, agit assez souvent comme un adolescent irritant, que l'on a envie de secouer pour le faire gagner en maturité.
Seul le « personnage » de Karb, le démon familier, sort du lot et est plutôt bien mis en scène, apportant un touche d'humour bien venue. Et c'est le seul acteur majeur du roman à évoluer et à apprendre de ses erreurs.
Au final, des personnages un peu caricaturaux et des passages parfois un peu confus, mais un livre plaisant à lire, bien écrit et qui donne envie de lire une probable suite.
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Exigeant mais la récompense est au rendez-vous.

Dans une Europe en fin de moyen âge. La sorcellerie a toujours droit de citer, bien que combattue par l'Église. Nous vivons le roman du côté d'une cabale destinée à renverser Rome.

Le contenant tout d'abord. Un énorme pavé, une brique, mais un splendide objet. La couverture est magnifique. La qualité est manifestement au rendez-vous.

Le contenu. Comme l'indique mon titre, exigeant. J'ai mis beaucoup de temps à m'immerger dans l'univers de l'auteur. le style est accessible mais soutenu. le début est franchement nébuleux et le personnage principal n'est pas particulièrement attachant. J'ai attaqué le roman dans le cadre d'une masse critique et j'avoue humblement que si je n'avais pas eu un billet à produire, j'aurais abandonné ma lecture. Bien mal m'en aurait pris.
Une fois passé un douloureux départ, le plaisir est au rendez-vous. (Amis de la poésie, à vos plumes). Et j'irais même plus loin, peut être fallait-il cet ardu démarrage pour pleinement apprécier l'ensemble de l'oeuvre.
Une mise en place difficile, mais une fois les clés en main on peut apprécier notre voyage. Karb, le démon familier est particulièrement attachant. Valère est magnifique et à eux deux ils viennent contrebalancer les autres personnages un peu monolithiques et, je trouve, sclérosés.
L'action et la violence sont au programme. le propos est cohérent, intelligent, réaliste, cynique.

Une lecture exigeante (je l'ai déjà dit non ? ), adulte, puissante. La récompense est au rendez-vous.
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Angus Grey, un jeune homme qui a passé un pacte avec un démon, Bartley Blyth, un religieux en quête de pardon et M le Maudit, un sorcier qui veut détruire l'Église, vont cheminer ensemble entre l'Angleterre, la France et l'Italie, à une époque où les longs voyages étaient très dangereux.
Les faits se déroulent au XVIème siècle, dans une ambiance moyenâgeuse où la magie est encore très présente bien que totalement interdite par l'Église.
J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre cette épopée avec ces trois hommes aux ambitions bien différentes.
Les goètes, ces magiciens qui utilisent une ancienne magie noire sont au coeur de cette histoire palpitante.
Les descriptions sont nombreuses et l'atmosphère médiévale est remarquablement décrite, ce qui fait de ce pavé de plus de 600 pages un bon roman dans lequel on peut pleinement s'immerger.
J'ai parfois eu du mal à savoir qui parlait, car à de nombreuses reprises, il y avait plusieurs personnages présents et on ne sait pas qui parle.
Des scènes qui se passent parfois des années en arrière sont racontées comme si c'était un évènement du présent et cela m'a troublé.
Le vocabulaire est assez soutenu, mais c'était plutôt agréable et cela n'a jamais gêné ma lecture.
Malgré ces quelques défauts, j'ai beaucoup aimé cette plongée dans une histoire médiévale captivante avec une bonne grosse pincée de magie.
Je remercie NetGalley et les éditions Open Strange Doors pour cet envoi.
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Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Open Strange Doors pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.

Malheureusement, dès les premières pages j'ai compris que je n'allais pas arriver au bout de cet énorme pavé. J'ai lu la première partie qui pose les fondations de l'histoire mais je n'ai pas du tout accroché malgré l'univers uchronique qui m'avait attirée au départ.

Le seul point positif est de m'avoir donné envie de lire une biographie de Jane Grey (1537-1554) « la reine de neuf jours ».

J'ajouterai que le format n'est pas pratique (16.99 x 4.8 x 24.41 cm , 1,49 kg) impossible de l'emporter dans le train où je lis la majorité du temps.

Il fera probablement un heureux à la bibliothèque du coin.
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Au milieu du chemin de notre vie,
je me retrouvai dans une forêt obscure,
car la voie droite était perdue.
Ah dire ce qu'elle était est chose dure
cette forêt sauvage et âpre et impénétrable,
qu'y penser renouvelle la peur !

Ces mots, oh combien, connus de nombreux lecteurs auraient pu s'appliquer à cette lecture qui fut mienne pendant plusieurs semaines, et ce pour plusieurs raisons...

La première est toute simple : sortir de sa zone de confort. En effet, quand Babelio et les Éditions Open Strange Doors, que je remercie au passage, me proposèrent cette lecture aux antipodes de mes lectures habituelles. Mais le résumé proposé à de quoi séduire "Ce roman, à la croisée de la fantasy historique et de l'uchronie, vous emmène de Rome à Londres en passant par Paris dans un univers inspiré du Moyen Âge et de la Renaissance. Au programme de cette histoire dense (et longue ! le roman fait plus de 700 pages !) : vengeance, magie noire, immortalité, religion et pouvoir…"
La seconde la longueur de la lecture mais celle-ci ne me posant pas de problème, l'univers ayant de quoi me passionner,
il restait la troisième : cet aspect fantasy à dompter.
Mais après tout, Audere est facere – Oser, c'est faire, alors j'ai osé ce pas de côté.

Faire un pas de côté c'est parfois risquer la chute, prendre le risque d'un chemin inconnu, chemin dans lequel on trouverait une voie sans issue, chemin sur lequel les obstacles et embûches ferait renoncer...
Mais après tout, à quoi bon renoncer, à quoi bon faire demi tour, et se dire je me suis trompé...
On connaît tous cet adage Errare humanum est faussement attribué à Sénèque, on connaît moins les mots qui suivent sed perseverare diabolicum,...
Et n'en déplaise aux adeptes des aphorismes ou autres adages, ma persévérance ne fut point diabolique.... Mais magie diabolique
De la persévérance il m'en a fallu car le chemin fut, par moments, semé d'embûches : surtout le premier tiers, pendant lequel un temps d'adaptation est nécessaire tant au niveau de l'écriture qui parfois prend des détours inattendus, voire des circonvolutions qui semblent inextricables...
L'auteur m'a fait penser à celui qui dessinant un arbre commence par un tronc un peu massif, puis viennent les branches qui donnent naissance à des ramures. Au début, on a du mal à se représenter ce que donnera le dessin final, tant il faut faire preuve d'abnégation et une fois terminé ce dessin, et refermé le livre, on constate que tout ce travail fut fait tout en détails et finesse..

Le tronc principal est l'Europe au XVIe siècle dans laquelle depuis mille ans, la magie est proscrit...
De ce tronc, 3 branches : un sorcier ourdissant sa vengeance, un oracle assoiffé d'immortalité et un prêtre en quête de rédemption...
Les ramures vont être ce cheminement de ces trois personnages entre l'Angleterre, la France et l'Italie, à une époque où ces longs voyages étaient dangereux, le chemins mal fréquentés, et les forêts inquiétantes.
Dans cette ambiance moyenâgeuse crépusculaire et de Renaissance naissante (sans mauvais jeux de mots), on prend plaisir à cheminer avec ces 3 personnages dont les ambitions différent les unes des autres.
Une mention particulière pour les immersions dans la Cité Éternelle, absolument magistrales.

Alors pour reprendre, l'analogie du chemin, malgré les différentes péripéties qui ont émaillées ma lecture, je dirais que j'ai failli me perdre, j'ai hésité à revenir revenir à mon point de départ, je suis par moment revenu sur mes pas, mais j'ai tracé ma route pour au final, une fois arrivé au sommet de cette montagne de papier, je me suis posé, pour méditer sur ma lecture et au final me dire, comme l'écrivait Antonio Machado :
"Voyageur, le chemin
C'est les traces de tes pas
C'est tout ; voyageur,
il n'y a pas de chemin,
Le chemin se fait en marchant"
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'était pas lui qui pleurait. Il se le répéta en suivant la route inverse, s'efforçant de se distraire en observant les bourbiers et les clochers de Paris. C'était l'autre partie de son âme, issue du feu éternel, qui sanglotait...
Avait-on idée d'un démon malheureux ?
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Les sots se bercent d’amitié. Ils trompent leur solitude avec des étrangers aussi perfides et intéressés qu’eux-mêmes. Un ennemi mortel sera plus fidèle !
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Il pénétra le bois qui séparait la baronnie de la côte. Ses pas firent crisser un tourbeux tapis de feuilles. Il n'y avait pas de sentier dans ce creuset de végétation sauvage, embroussaillé de ronces, obscurci de branches enchevêtrées ; mais il en connaissait chaque ornière. Ce bosquet coupait les vents salés avant qu'ils n'atteignissent le fief, et c'était un refuge bienvenu après les aboiements de l'air marin. À travers son écharpe, il respira la fragrance de l'humus, l'effluve acide de la terre verglacée sous ses semelles.
De la moisissure s'y mêlait. Il ralentit. Non loin, des champignons infestaient les plaies d'un arbre dont la sève ne battait plus. Les yeux clos, il eût pu désigner le tronc vermoulu, repérer le cadavre entre ses semblables identiques...
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Wildmore Fens, Lincolnshire
29è Anniversaire du règne de
Marie Ire d’Angleterre

Manoir Grey, 1582

Lord Edward Anketell Grey, septième baron du fief marécageux de Wildmore Grey, seigneur et protecteur de centaines d’âmes vassales et chevalier de l’ordre de la Rose, par la grâce de Sa Pieuse Majesté ; lord Edward, détenteur de ces dignités terrestres et d’honneurs plus grands encore, quoique plus obscurs et moins vantés, tremblait devant la mort.
Il ne serait pas paralysé d’effroi avant une bonne minute.
Le déclin du dernier jour d’octobre éclairait l’étude où, assis à son secrétaire, il lisait à la loupe un livre prélevé sur ses étagères. Le trou sombre se détachait, dentaire, entre les autres reliures de maroquin. Si elles partageaient une même patine d’ancienneté, les pièces de titre de ces œuvres attestaient leur rare variété : l’alphabet latin côtoyait l’arabesque orientale ; le caractère copte succédait à la lettre grecque ; l’écriture cyrillique fréquentait le symbole cunéiforme.
(incipit)
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_ Ta santé empire. Cette année, tu dois prendre un familier. »
Le lord toussa. Sans doute, c'en était fini de la placidité ! Leur fils adoptif, qui n'avait rien de docile, allait se raidir, se renfermer davantage, protester à grand renfort d'arguments savants ; son épouse ne cèderait pas un pouce de terrain - et la lutte entre ces deux volontés s'annonçait longue et épuisante. Angus dressa le dos, posa son bol et s'essuya les lèvres.
« Vous avez raison. »
Au mur, un vieux tableau oscilla. Le baron en resta bouche bée.
« Que... qu'as-tu dit ?
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