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Critique de SophieChalandre


Proche de la veine humoristique de Trois tristes tigres, Guillermo Cabrera Infante en emprunte également les excès langagiers, l'obsession lexicale associative et le brio. La Havane des années 1950 est le décor vivant de ce récit, une estampe à jamais saisie dans la fascination mélancolique qu'elle exerce sur l'auteur. La ville est reconstituée par la mémoire d'un homme en quête rétrospective de son enfance et de son adolescence, ainsi que de ses premiers émois aussi bien cinématographiques qu'amoureux. Roman délicieusement érotique dans un premier temps, La Havane pour un Infante défunt est aussi une chronique tendre et nostalgique d'une Havane surannée à jamais disparue. le protagoniste, narrateur à la première personne, y conte par le menu, tout au long des douze chapitre qui compose le livre, à la manière d'une carte du Tendre, son parcours amoureux semé d'allégresse, d'embûches et de défaites, autrement dit sa recherche effrénée de la femme idéale et de la félicité. Se succèdent, à un rythme parfois effréné, des saynètes charnelles et jubilatoires où un langage cru et dénotatif le dispute à une invention lexicale sophistiquée. Cependant, au-delà de cet apparent divertissement littéraire, ce livre aux nombreuses inspirations autobiographiques montre un auteur en rupture, rendant un émouvant hommage à l'amour, à la femme, à la sensualité et au désir.
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