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Critique de Ganistor


Tout d'abord je tiens à remercier Babelio et les éditions Pocket pour m'avoir envoyé le "Sans Dieu" dans le cadre de l'événement Masse critique!

J'ai aimé ma lecture. J'admets ne pas avoir beaucoup lu d'histoires sur les pirates et je reconnais mon manque de connaissance et de références dans la littérature sur le sujet. J'ai abordé ce livre comme un lecteur curieux cherchant à étendre ses lectures à de nouveaux types d'histoires.
Il me semble que ce livre est devenu un classique du genre et je comprends pourquoi! Très franchement, je n'ai pas de points négatifs à énoncer. J'ai été surpris au début par le style employé par Virginie Caillé-Bastide, mais je me suis très vite habitué (au bout de 4-5 pages) et j'ai même fini par réellement apprécier ce style si particulier pour moi. L'histoire en elle-même est simple mais efficace. le point le plus intéressant selon moi de ce livre est l'intérêt que porte l'autrice au passé des personnages principaux et aux événements qui ont amené ces hommes à se retrouver à servir sur le Sans Dieu ou en être prisonnier. On apprend au fil de l'histoire que beaucoup de pirates ont vécu des moments traumatisants, si terribles qu'ils ont décidé de quitter une vie "classique" pour la piraterie. En réalité, ce sont des hommes rejetés et abandonnés par la société. Pour la plupart, la piraterie permet de se venger et d'hurler leur haine, ainsi que leur colère face à cette cruelle injustice. Il est même abordé (sans mauvais jeu de mots...) tout au long du livre et de manière intelligente, le sujet très complexe qui concerne les souffrances des Hommes et le rôle de Dieu dans celles-ci. Dans cette histoire, le personnage principal, le capitaine Arzhur de Kerloguen, a perdu ses enfants les uns après les autres et a vu sa femme en perdre la raison. Il incarne la colère qui rejette cette fameuse phrase "les voies du Seigneur sont impénétrables" donnée en réponse aux interrogations légitimes "Pourquoi avoir laissé des êtres si innocents que des enfants mourir? Pourquoi Dieu n'a-t-Il pas agi pour protéger mes enfants de la maladie? Pourquoi infliger à des parents l'horreur et la souffrance de perdre tous leurs enfants? ". Pour le capitaine Arzhur, "Dieu est plus enclin au courroux qu'au pardon". Après le décès de son septième enfant, il décide de vivre pour continuellement provoquer Dieu en se transformant volontairement en homme cruel et sans pitié. Seulement, cette haine sera très vite contrebalancée par la foi du Padre Anselme, le père jésuite qui est capturé par l'équipage du "Sans Dieu" et devient le prisonnier du capitaine. Cet "homme de Dieu" apporte une énergie positive et permet de nuancer les propos emplis de haine d'Arzhur de Kerloguen, jusqu'à même déstabiliser ce dernier.
Par ailleurs, beaucoup de critiques mettent en avant le fait que ce livre est une véritable histoire d'aventure et je suis entièrement d'accord! On intègre très vite l'équipage du "Sans Dieu" qui doit faire face à plusieurs batailles navales, suivies par des abordages qui se terminent en combats au mousquet et au sabre sur le pont de superbes navires comme le galion espagnol, l'Urca de Sevilla. Cependant, pour moi, ce livre est bien plus qu'un roman d'aventure. Comme je l'ai déjà précisé, l'autrice apporte une réflexion intéressante sur la souffrance des Hommes, les décisions qui en découlent et le rôle de Dieu dans cet ensemble.

Je conseille fortement ce livre dépaysant qui sent bon le sable chaud, l'écume et l'océan. On peut même entendre, si on tend bien l'oreille, les chants marins de l'équipage du "Sans Dieu" qui est à la manoeuvre!
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