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Critique de jamiK


jamiK
08 février 2024
Il aurait pu choisir d'écrire un livre sur Inès de Florès, la pirate et révolutionnaire brésilienne, ou raconter la vie de Diego, l'Angolais perdu à Lisbonne, qui à fui son pays, ou sa romance avec Julie. Les longues traversées, c'est tout cela, mais c'est surtout les ports, la mer, les départs à cause d'un amour impossible, les femmes des ports, c'est une histoire de fuites, de refuges, la prose de Bernard Giraudeau est chargée de mélancolie, d'horizons lointains, d'errances, d'oublis, le dessin de Christian Cailleaux nous offre des nuits lourdes mais apaisées, des vagues et des caresses, de l'exotisme et des quais embrumés.

On est parti de la Rochelle, faire le tour du monde, pour finir se terrer à Lisbonne… le début est en partie autobiographique, puis on s'égare pour le plaisir de la poésie. Ne vous détrompez pas, ce beau garçon qui jouait les jeunes premiers sur les planches et qui se baignait de succès dans des films parfois très futiles était un Corto Maltese dans l'âme, un baroudeur qui cachait bien son jeu, il puisait son inspiration chez London et Conrad bien plus que chez Delon et il nous laisse des écrits d'une belle sensibilité maritime, remplis de regrets et d'évasions, et Christian Cailleaux, par la simplicité de son trait, son naturel et sa légèreté transcende cette douce mélancolie.

Et encore un départ imprévu, Bernard Giraudeau n'aura pas vu de son vivant la sortie de cet album, en préambule, une dédicace qui noue la gorge :
À Bernard
Que la traversée lui soit douce…
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