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Critique de Thaddeus


Voici le premier roman dur et sombre d'Erskine Caldwell. Comme il le dit lui-même dans la postface de l'édition du Livre de poche, «Le Bâtard » « est tout simplement l'exercice littéraire d'un débutant, inspiré par ses errances et ses observations dans une région qui lui est familière, entre Baltimore et Philadelphie ». Nous y reconnaissons bien des traits de l'auteur de « La route du tabac » : réalisme brutal, érotisme cru et attention portée à la condition sociale et à la misère. Les personnages sont dévorés par une animalité sauvage. Hommes et femmes sont affamés et suivent leurs instincts dans une moralité absente. Meurtres, viols, vols : la décadence des bas-fonds de l'humanité. La particularité de ce premier roman c'est le manque de gaité, de burlesque et de tendresse, caractéristiques qui font tout le charme des autres romans de Caldwell. Indéniablement, le grotesque y est présent, mais un grotesque ténébreux, vaseux. Avant de lire « le Bâtard », je considérais Erskine Caldwell comme un fervent adepte de la « littérature de la célébration de la vie » et non de la « littérature haineuse », pour reprendre la terminologie de Michel Tournier. Sans vouloir dévaloriser l'oeuvre, loin de là, ce roman manque particulièrement d'amour (sauf peut-être vers la fin), et on le ressent à la lecture qui, par moments, nous afflige tant la cruauté est insoutenable, tant la violence est âpre et digne d'un émule de Sade. À ne pas lire en état de lassitude !
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