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Critique de SBys


Dans mon souvenir, les personnages de Caldwell étaient toujours de drôles d'oiseaux, toujours à se mettre les pieds dans les plats pour une raison ou une autre, et souvent par simple paresse. Trouver la combine pour en faire le moins possible et gagner gros, voilà ce qu'il faut. Il y aussi toujours une beauté sublime, jeune, dévergondée par bonté/naïveté, qui fait perdre les pédales à tous les hommes du village. C'était l'image que j'avais des trois ou quatre romans que j'avais lus d'Erskine Caldwell.

On peut dire que dans toute la vérité, on retrouve tout ça. En revanche, dans mon souvenir, il y avait un côté rigolo, bon enfant, je dirais même ensoleillé, comique, même si le bon dieu ne facilitait pas toujours la vie des personnages, c'est le moins que l'on puisse dire. Des personnages à la Faulkner ou Steinbeck, dans un bled perdu, à trimer dur, mais à se tordre de rire pour un rien, à se taper sur les cuisses devant le malheur de son voisin, à crier des tirades sans queue ni tête. Mais rien de tout cela dans toute la vérité. Il n'y a personne qui rigole et on le comprend.

Chism, après la mort de sa femme, vend sa ferme et s'installe en ville avec son père et ses 5 enfants. Sur son lit de mort, la défunte voulait que ses enfants vivent des choses bien. Ce sera tout l'inverse qui se passera. Chacun d'eux, se trouvera pris au piège, avec personne à qui demander un peu d'aide. Au lieu de porter secours à ses enfants, Chism en ajoute une couche, sans que l'on sache trop pourquoi, comme s'il en voulait à la terre entière de son mauvais sort. La seule solution possible reste de faire un geste désespéré, partir avec le premier inconnu, même si celui-là est louche, ce sera toujours mieux que d'endurer cette famille qui est partie à la dérive et que rien ne pourra sauver.

Comme dans les autres romans que j'avais lu de Caldwell, des situations similaires, des personnages semblables, mais le côté comique n'y est plus, ce qui rend les choses beaucoup plus compliquées, dures et tristes. Les coups font beaucoup plus mal lorsqu'il ne reste plus aucune porte de sortie.

Peut-être que finalement les autres romans de Caldwell sont plutôt de cette teinte. C'est peut-être ça qui fait un grand écrivain, lorsque qu'après avoir lu 3,4,5 livres de lui, on ne sait toujours pas le fond de sa pensée.
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