AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LesProsesdumonde


C'est par la grande porte que l'on entre dans l'histoire, par une immersion directe et brutale puisque le petit Bruno, âgé d'à peine 6 ans, nous ramène au moment de l'enterrement de sa mère. C'est bien évidemment le moment fondamental, on se concentre bel et bien sur ce manque de la mère, sur cette disparition trop rapide (elle avait une trentaine d'années).
C'est la fêlure et on va s'attacher à nous raconter comment un jeune garçon qui a perdu sa mère voit le monde, comment il tente de continuer à vivre malgré tout. Des moments où sa mère était encore présente, on ne sait au final pas grand chose, elle nous est esquissée de manière assez intimiste, par pudeur peut-être.

Quoi qu'il en soit le but du livre n'est pas d'écrire une sorte d'éloge à sa mère disparue, enfin personnellement, je l'ai surtout vu comme une manière de lui rendre hommage évidemment, mais aussi peut-être d'exorciser une douleur contenue trop longtemps. L'homme qu'est devenu le petit Bruno a peut-être ressenti ce besoin d'enfin parler et de dire la douleur que c'est de perdre sa mère aussi jeune.

J'ai aimé cette façon de reprendre des interrogations enfantines en quelque sorte, de poser des questions telles que "Jusqu'à quand tu vas mourir ?", ça permet de rappeler que même si c'est un homme adulte qui s'adresse à nous, c'est sans aucun doute avec son regard d'enfant qu'il se remémore cette période et forcément, ça rend le récit plus poignant que si c'était simplement rétrospectif.

En revanche, j'ai trouvé certains passages assez longs, enfin disons plutôt que certains passages ne m'ont pas énormément passionné, c'est le cas par exemple des moments passés à l'école. Je comprends la nécessité de contrebalancer la mort de la mère avec le fait que malgré tout la vie continue, malgré tout un enfant qui vient de perdre sa mère doit bien retourner à l'école et accepter le regard des autres, c'est simplement que personnellement, j'ai pas hyper adhéré.

Et puis il y a ces autres passages, des fulgurances, des phrases, parfois des paragraphes qui sortent de nulle part et qui disent la douleur, qui sont des émotions à l'état pur et qui touchent, qui touchent d'une manière si brusque qu'on ne peut que souffrir un peu avec Bruno. Depuis que j'ai terminé le livre je pense beaucoup à ce moment où Bruno a un chat pour son anniversaire, et plus particulièrement à toutes les remarques qu'il fait quant à l'animal. J'y pense énormément parce que la finalité m'a déchirée le coeur, cette confirmation qui vient enfoncer encore plus un garçon qui doit faire face la tête haute et qui, en plus, se montre d'une lucidité extraordinaire.


Mon avis en intégralité :
Lien : http://allaroundthecorner.bl..
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}