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Critique de Sabrina1988


Guerre des chrétiens contre les turcs.
Le vicomte Medardo di Terralba est sur le champ de bataille avec son écuyer Curzo. La guerre fait rage et décime les cavaleries.
Medardo se fait violemment tirer dessus par un canon turc. Il est alors coupé sec en deux parties : la partie gauche de son corps et la partie droite, restée intacte. L'histoire est contée par son neveu, qu'il a recueilli.

A la fin de la guerre, l'armée ramène la partie droite du corps du vicomte. Psychologiquement, tout comme physiquement, l'homme n'en ressortira pas indemne : il devient tyran auprès de son peuple, de son père Aiolfo, et même de sa nourrice Sebastiana.
Seule la bergère Pamela semble être épargnée du fait de l'amour du vicomte.

Mais lorsque tout semble compliqué pour le peuple, la partie gauche du vicomte refait surface. Comme le yin et le yang, celle-ci est l'opposée de son homologue de droite : elle multiplie les bonnes actions et répare les dommages causés par son double.
Ainsi commence la bataille d'ego entre le Piètre et le Bon pour s'attirer les faveurs de Pamela.

Italo Calvino a voulu "avant tout écrire une histoire amusante", tout en faisant passer un message fort :
"nous tous, nous nous sentons d'une manière ou d'une autre incomplets, nous tous, nous ne réalisons qu'une partie de nous-même et pas une autre."

Quoi de mieux que d'imaginer cette incomplétude en une seule et même personne, en la matérialisant par une fissure de son corps ?
Ce roman joue sur les contrastes constants : l'un est le bien, l'autre le mal, l'un est cruel, l'autre trop gentil.
Mais au fond, ils se rejoignent.
Le Mal est plus facile à faire que le Bien : la preuve avec le charpentier qui arrive plus facilement à construire un échafaud qu'un objet pratique ; ou avec le Bon qui, à force de vouloir faire trop bien les choses en devient irritant.

Ce roman est original, un peu fou de par son idée de départ, et il en devient philosophique en menant à la réflexion sur nos propres traits de caractère.
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