AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Derrière la gare (9)

Par la fenêtre, on regarde dans la rue si le Samicolaus arrive enfin. Il va arriver sur une luge, tiré par son âne aux oreilles trop longues, et il aura apporté un grand sac plein de noix, de cacahuètes et de mandarinas pour nous parce qu'on a pas fait de fariboledingues de toute l'année. Il arrive sûrement bientôt, dit la Maman. Par la fenêtre, on voit une auto s'arrêter devant la boulangerie. C'est la subaru rouge du Gion Baretta. Le Samicolaus descend de la subaru avec son habit rouge, sa barbe blanche à la main et une belle canna. Il a un chapeau sur la tête.
Commenter  J’apprécie          10
Quand je m'écorche le genou à vélo ou au foot, la Maman m'amène chez Fraurorer. C'est une samaritaine et elle me peint le genou en rouge, elle met un paradra avec des images par-dessus ou elle fait un bandasch. Tu reviens demain et on regarde, hein choupi. Je fais oui avec la tête et elle me fait un bisou sur la joue. La monture de ses lunettes me cogne le front. Je m'essuie la joue. Après la Maman lui apporte des cerises du jardin.
Commenter  J’apprécie          10
Le Gion Baŕetta attrape les deux lappis par les oreilles pour les sortir du carton. Il lâche les lappis dans le jardin. Et ben vualà, il dit. Les lappis sautent dans tous les coins du jardin. On leur saute après. Le Gion Baretta dit à notre Fatre qu'il faut attendre quelques semaines epi c'est bon, vous pourrez les laisser couvrir.
Commenter  J’apprécie          10
Voulez-vous pas venir chouer un chtibou chez nous, demande Fraurorer, le Philipp est là. Mais vous chamaillez pas, hein. Le Philipp sort de la maison. C’est le neveu de Fraurorer. Il a deux ans et une tête de plus que mon frère. Le Philipp habite aussi à Coire, comme les Rorers. Quand on joue avec le Philipp, on se chamaille. Si on se chamaille et que le Fatre voit ça, il va nous rôtir nos lappis. Le Philipp nous dit crétins dezalpes et alors il s’en prend une sur le caillou. Vous promettez de pas vous chamailler, demande Fraurorer. Je ne peux rien promettre parce que si le Philipp dit encore une fois ça, il va y avoir de la bataille.

Nous allons taper des dents pour les râteaux jusqu’à ce qu’on soit vieux et qu’on ait une peau comme le Victor. Le Nono est derrière la sciaruban à côté de la porte et surveille qu’on s’évade pas. Nous sommes les Daltons qui tapons des pierres. Nous avons des habits rayés jaune et noir, et une grosse chaîne accrochée à la cheville gauche avec un boulet noir. Le boulet est lourd comme une bonbonne de gaz. Le Nono c’est Lukiluc. Il a un brin de paille dans la bouche et des bouchoreilles. Son chapeau de coboï, il l’a laissé au biro dans le coffrofort. Sous son tablier avec POSTE cousu devant, il a un revolver. Il porte son revolver très bas. Le Nono est plus rapide que son ombre. Impossible de le feinter. Alors on va taper des dents jusqu’à être tout gris et avoir des bosses comme des dromedars à force de taper. De temps en temps une dent se casse. On la jette dans la sciure et on continue de taper. Le soleil couchant disparaît derrière les muntagnas.
Commenter  J’apprécie          00
Herrorer lui n’est pas conductor de pelmécanic. Il a l’air d’un contrôleur de train. Quand le soleil brille, il s’assoit avec Fraurorer dans le jardin. Ils sont couchés sous un parisol sur des chaises longues blanches qu’on peut plier en deux, les visages tournés en direction du chemin de fer, et ils comptent les trains qui montent et qui descendant dans la vallée. Aux seize pile, un train descend dans la vallée. Aux cinquante-deux pile, un train remonte de la vallée. Herrorer a les cheveux blancs. Il a aussi une barbe blanche et des lunettes. Il me donne ses lunettes pour que je puisse voir dedans. Dans ses lunettes, tout est un petit peu différent. Il fait une photo de moi avec ses lunettes. Il trouve ça rigolo. Herrorer trouve toujours tout rigolo. Il rigole tout le temps. Il est où le chat, je demande. Il est allé attraper des souris. Et il rigole de nouveau. Reviens cet après-midi, il sera sûrement de retour, et jusque-là peut-être que je trouve encore des zückerli pour toi va.
Commenter  J’apprécie          00
Derrière la gare sont garées les autos des soldats. Nous, on regarde les soldats qui partent le samedi matin et reviennent le dimanche soir et se parquent derrière la gare. Ils ouvrent les coffres des autos, ils sortent leurs sacs et leurs sacoches et leurs fusils. Les fusils ont pas de chargeur. On les regarde qui nouent leurs cravattas et ferment les boutons de leur chemise. Ils mettent des vestes avec des décorations sur les épaules et des képis, ils discutent en passant devant la gare et disparaissent dans le virage de la route de la gare.

Le Gion Baretta attrape les deux lappis par les oreilles pour les sortir du carton. Il lâche les lappis dans le jardin? Eh ben vualà, il dit. Les lappis sautent dans tous les coins du jardin. On leur saute après. Le Gion Baretta dit à notre Fatre qu’il faut attendre quelques semaines epi c’est bon vous pourrez les laisser couvrir. Ils trinquent. C’est le Fatre qu’a fait la cage. Nous, on a mis la paille. Les lappis vont dans la cage. On fera une plus grande cage après pour que les lappis ils aient de la place quand ils auront des pitis. Et si vous vous occupez pas d’eux comme il faut et que vous changez pas la cage régulièrement, on les zigouille. Et hop, à la casserole, capito. On fait oui avec la tête. Le Fatre dit mersi toi hein au Gion Baretta, ouais y a pas de quoi. Le Gion Baretta passe par-dessus la barrière, monte dans sa subaru, lève la main et zou.

Le Giacasepp vit au-dessous de chez nous. Il a un magasin et une moustache. Il vend des vis. Il vend des clous et des tronçonneuses. Il vend des marteaux, des tourne-les-vis, des pinces, des haches, des bonbonnes pour le gaz, des mètres, des perceuses et des perceurs. Il vend aussi des caissaoutis, des mars et des glaces. Et si on commande, on peut aussi acheter des vélos chez le Giacasepp. Mais ça met long avant que les vélos arrivent et après il faut encore les construire. Et le Giacasepp dit qu’il va faire après, que là il a pas le temps. L’a jamais le temps. Il doit porter des vis à la cave et il doit faire des clés. Dans le magasin il a une tour, il peut s’asseoir devant sur un tabouret et faire des clés. Dans le magasin il a une tour, il peut s’asseoir devant sur un tabouret et faire des clés. Il met des lunettes pour ça. Pendant que le Giacasepp fraise ses clés, on se promène dans le magasin et on s’accroche des hameçons dans les pulls, comme des médailles. Vers la porte de derrière, il y a des boataclous. Dans ces boataclous, il y a des clous longs comme des crayons. Les clous ont des têtes plates, et les têtes sont larges. On en fourre dans les poches de nos pantalons.
Commenter  J’apprécie          00
On a fini les dernières tchupatchups quand on entend le Fatre crier, buobs l'hélicoptère arrive. Mon frère me regarde. Il a des yeux de poisson derrière la vitre bleue de son masque de ski. J'y crois pas, je dis, le Fatre fait sûrement des blagues parce qu'il s'ennuie, y a pas d'helioctober chez nous. Mon frère dit peut-être qu'un helioctober va vraiment arriver, il va nous jeter des sacados avec des tchupatchups et des sandouichs au salami et au concumbre, pour pas qu'on ait faim pendant la nuit.
Commenter  J’apprécie          00
Le Giacasepp vit au-dessous de chez nous. Il a un magasin et une moustache. Il vend des vis. Il vend des clous et des tronçonneuses. (...) Il vend aussi des caissaoutis, des mars et des glaces. Et si on commence, on peut aussi acheter des vélos chez le Giacasepp. Mais ça met long avant que les vélos arrivent et après il faut encore les construire.
Commenter  J’apprécie          00
Inventoriage, dit mon frère. Jusqu'au bout du village nous comptons vingt-cinq maisons, huit granges à foin, un garage d'autos, un garage de motos, la gare avec la poste, deux fontaines avec la date, la réserve de bois et la rastellerie du Nono, une cabina da telefon, le kiosk de la Mena et quatre bennes à ordures. Une fois arrivés de l'autre côté du village, on repasse dans l'autre sens et on compte les gens qui habitent dans le village. (...) Il y a quarante et un ou quarante-deux habitants. On sait pas si le Tini Tounu est une ou deux personnes. Ça reste encore à établir. Dans le village il y a le restorant Crusch Alva, là où Silvana habite, le restorant Bahnhof au milieu, qui est fermé, et le restorant Helvezia. L'Helvezia est à ma Tata. Il y a l'épicerie de la Marionna, l'Usego du Gion Bi, la quincaillerie du Giacasepp, la boulangerie et le salon de frisure.
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (40) Voir plus



    Quiz Voir plus

    ROBINSON CRUSOE

    Vie et aventures étranges et surprenantes de Robinson Crusoe, de York...

    Matelot
    Capitaine
    Marin
    Officier

    10 questions
    232 lecteurs ont répondu
    Thème : Robinson Crusoë de Daniel DefoeCréer un quiz sur ce livre

    {* *}