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Critique de 5Arabella


Le roman commence dans un train, avec un couple d'Américains, habitants à New York. Nous ne saurons presque rien sur eux, même pas leurs nom ou prénoms. Ils sont « l'homme » et « la femme ». Ils viennent dans un pays très éloigné, au nord de l'Europe (là non plus aucun nom précis) pour adopter un enfant. Très vite nous comprenons que la femme est malade, très malade, et que cette adoption est peut-être la dernière chose qu'elle souhaite accomplir. le couple, après un périple épique arrive dans un étrange hôtel, en dehors du temps et des modes, avec un fonctionnement décalé. le lieu semble coupé de tout, pas de radio, de télévision, ni internet, à peine le téléphone fixe. Et les autochtones ne parlent pas tous l'anglais. le seul endroit qui semble fonctionner en permanence est le bar de l'hôtel, avec son barman Làrus, et les gens qu'on y croise dont Livia, une vieille artiste-chanteuse aux tenus hors du commun. En plus de l'orphelinat, la petite ville attire les visiteurs par la présence de son guérisseur, frère Emmanuel. Les relations dans le couple sont difficiles, tout semble compliqué dans la ville couverte de neige.

Peter Cameron crée un étrange lieu, en dehors du temps et de l'espace, en tous les cas de l'espace connu. le froid et la neige semblent l'isoler de tout, en faire un endroit à part, en dehors de la réalité telle que nous la connaissons, et qui fonctionne d'une manière radicalement différentes des lois qui ont cours dans notre monde. L'hôtel-monde dans lequel s'installe notre couple, à lui seul est un concentré d'étrangeté. Prendre un petit déjeuner devient une aventure, dont l'issue est incertaine. Mais ce nulle part permet finalement aux deux personnages principaux, en réalités les deux seuls personnages véritables, les autres étant juste d'étranges créatures, dont on peut mettre en cause la réalité, d'avancer dans leurs cheminements, qui se séparent à la fin du roman. Chacun trouvant, à sa façon, la route juste. Il ne faut pas dévoiler la fin, ce serait dommage, mais malgré un côté désincarné pendant une bonne partie du livre, l'auteur trouve moyen de donner du sens, et même de remettre d'une certaine manière la vie dans le froid et le non-être. .

J'ai trouvé ce roman très réussi, entre l'onirisme et l'étrangeté, et aussi une sorte de questionnement sur le sens, et au final une forme d'optimisme et d'apaisement. J'ai été complètement immergée dans le récit, et parfaitement bluffée et émue par la manière dont Peter Cameron le mène à son terme. Une très belle réussite.
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