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Critique de Blok


Blok
12 novembre 2021
Quelle bonne surprise !
On croyait la source tarie, et il restait encore quelques aventures de Montalbano inédites en France. La traduction de ce recueil paru en Italie est vraiment bienvenue. Espérons sans se faire trop d'illusions qu'il reste encore quelques petites choses du même genre chez les éditeurs transalpins.
Sur le fond, que dire? Les afficionados feront comme moi et se precipiterons sur le livre. Ils constateront que l'auteur et son héros sont égaux à eux-mêmes.
Quant à ceux qui les connaissent pas encore, c'est peut-être une bonne occasion de les découvrir, et ensuite de lire le reste de l'oeuvre.
La préface de Quadrupanni, traducteur historique du versant Montalbano de l'oeuvre de Camilleri est une présentation du petit univers de Vigata, bien meilleure que je ne saurais le faire.
Hélas elle sonne comme un adieu.
C'est une occasion de rendre aussi hommage au travail exemplaire du traducteur. On souhaiterait que tous ses confrères fournissent un travail de même qualité.
Et pourtant l'oeuvre n'est pas des plus faciles à traduire.
On devrait lui confier une traduction de Gadda dont la lecture demeure malheureusement difficile, faute sans doute d'un traducteur de cette qualité.
Addendum pour les "obssessionnels" comme moi :
Il serait intéressant de savoir à quelle date la nouvelle "La Transaction" a été écrite. Elle pose en effet un problème de cohérence chronologique avec le reste de la série Montalbano. Je m'explique : le temps interne de la série est grosso modo parallèle au temps du lecteur, identique au temps du rédacteur. Montalbano et les autres personnages récurrents vieillissent donc au rythme du temps du monde " réel" ( pour ce que réel veut dire). Dans ses derniers enquêtes, qui ont été écrites et ont lieu dans à la fin des années 2010, Montalbano approche la soixantaine. le premier roman de la série "La forme de l'eau" date de 1994. On peut donc admettre qu'à cette époque, il a environ 35 ans, ce qui est cohérent. Mais d'après "La Transaction" il était déjà en poste au moment de l'attentat contre Jean-Paul Il soit en 1981, alors qu'à cette date il ne pouvait avoir plus de vingt ans, et était trop jeune pour être déjà en poste.
On doit en tirer la conclusion que Camilleri a été mal informé. L'enquête a eu lieu à une date ultérieure. Rien ne s'oppose à cette hypothèse dans le reste du récit.
Et certains vont me dire que "ce n'est qu'une histoire". Non, ce n'est pas " qu'une histoire", c'est une oeuvre romanesque, c'est à dire un récit où l'auteur, comme Balzac, se propose de " faire concurrence à l'état-civil" )et même dans une certaine mesure au Bon Dieu. Et si l'auteur n'a pas cette ambition, ce n'est pas la peine qu'il écrive ni que nous le lisions. Cette règle ne s'impose naturellement pas dans certains genres littéraires : il y a le conte, la SF, la Fantasy, l'ensemble des littératures de l'imaginaire..tous genres qui ont leurs propres contraintes externes.
Ajoutons que :
-tous les créateurs de personnages récurrents s'exposent à des problèmes de chronologie interne. Pour prendre l'exemple le plus connu, Hercule Poirot est âgé d'au moins 60 ans en 1916, date de l'action de "la mystérieuse affaire de Styles". Ses dernières enquêtes se déroulent dans le swinging London de la fin des années 70 ; on voit le problème.
-- je ne suis pas le seul obsessionnel à m'intéresser à la réalité des personnages de fiction. Voir par exemple les publications des Baker Street Irregulars et autres spécialistes de Sherlock Holmes, ils sont beaucoup plus atteints que moi.
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