J'exposais mon rêve. Puis nous nous taisions ( un long silence faisait toujours suite à l'exposé d'un rêve; parfois j'achevais mon récit en cinq minutes, après quoi nous n'ouvrions plus la bouche jusqu'à la fin de la séance, mais à la faveur de ce silence, le rêve se clarifiait dans mon esprit comme dans le sien. Le silence est à la communication ce que la chambre noire est à la photographie : le lieu où l'on développe la photo ).
En un sens, je découvris qu'on ne parle qu'en analyse : la situation analytique est la situation où l'homme parle. Dans le monde, l'homme parle pour se confirmer : il n'y a que lui. En analyse, l'homme parle pour se démentir : il y a autrui. Les mots que l'on prononce en analyse ne peuvent être prononcés en autre lieu.
Les questions sans réponse sont comme un portemanteau sans manteau : tôt ou tard on y suspend quelque chose.
Je voulais dormir, mais la volonté n’est pas la seule force qui veuille en nous.
L'histoire est un délit. L'homme est le corps de ce délit. L'analyse en est le procès.