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Critique de Mioon


"Ça puait, là-dedans."
Ainsi commence ''La Chose'' de John W. Campbell, qui sera largement popularisé par le film de Carpenter bien des années plus tard (et qui servira de terreaux à bien d'autres films et séries, avec notamment un excellent épisode de la saison 1 de X-Files).

Quand la collection ''Une Heure Lumière'' du Bélial a ressorti cette novella, je me suis dit que ce serait l'occasion idéale d'enfin découvrir ce texte, et le premier paragraphe nous plonge directement dans l'ambiance lourde avec une description des odeurs désagréables qui planent dans la station. Les hommes viennent de découvrir un vaisseau et une créature pris dans les glaces, et la question se pose de savoir s'il faut s'en débarrasser ou alors laisser cette bête étrange se décongeler pour pouvoir l'étudier. Les arguments fusent, certains parlent de cauchemars étranges fait à son contact. Finalement, l'option décongélation est adoptée...

Ce texte date de 1938, et elle porte en elle un petit quelque chose très Lovecfratien qui m'a de suite plu. Campbell fait le choix de nous décrire les lieux, mais surtout ses odeurs, ses ombres, son ambiance, les réactions et les peurs de ses habitants. C'est un mode de description que j'apprécie beaucoup dans la littérature horrifique, même s'il aurait pu pousser encore un peu plus cet aspect.

Une fois la chose revenue à la vie, la paranoïa voire même la panique s'installe entre les hommes, chacun suspecte tous les autres, l'ambiance s'alourdit encore davantage. La suspicion s'installe, les hommes jaugent les autres tout en étant gênés de devoir supporter la même chose en retour. J'ai trouvé ça lourd et bien décrit !

Malheureusement, cette novella a un défaut : elle est un peu courte. Sans vouloir forcément un pavé de milles pages, j'aurais toutefois apprécié que le texte prenne davantage son temps, qu'on vive davantage avec la trentaine d'hommes. Les 6 jours qui se passent auraient par exemple pu être décrits à la place d'être éludés le temps de préparer l'expérience, je pense que ça en aurait gagné en épaisseur et en angoisse.

Au final, une très bonne novella mais qui va un peu trop vite à mon goût. Et une idée qui demeure en moi : ce texte aurait pu être un chef d'oeuvre si Campbell et Lovecraft y avaient uni leurs talents.
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