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Citations sur Le maître dans la diffusion et la transmission du boudd.. (143)

Les relations de vassalité sont marquées par des formes particulières d'allégeance (impliquant la soumission) parfaitement codées. Dans le texte ci-dessus, le maître est comparé à un dictateur, un dictateur sympa mais toujours un dictateur. Projections, excès de légitimation de l'autorité du maître et idéalisation peuvent agir sur le comportement de ce dernier, mais jusqu'à quel point ? J'ai pu me rendre compte que certains maîtres tentaient d'imposer à leurs disciples une orientation complète de leur vie, en intervenant à tous les niveaux de celle-ci. Jusqu'à quel point le disciple fait-il offrande de son « corps, parole et esprit » à son maître et à ses différentes activités ?
La relation au maître est certainement celle qui fait couler le plus d'encre aujourd'hui, où les incompréhensions sont les plus manifestes. Sur plusieurs sites et forums bouddhistes*, dans des conversations informelles avec des fidèles mais aussi avec des maîtres, dans plusieurs ouvrages, comme celui de F. Midal, des critiques envers « les abus de pouvoirs et manipulations sexuelles » de nombreux maîtres et leurs incidences sont de plus en plus explicites. Parfois, sur quelques forums, des noms sont cités, les expériences des disciples racontées et détaillées. J'ai rencontré des adeptes, souvent des convertis de longue date, ayant eu des expériences très fortes avec un maître (ou plusieurs) dans un centre donné, en s'y investissant (tant physiquement que matériellement) et qui m'ont confié leurs critiques concernant certains maîtres qui se servent de leur position dominante pour « tromper » et « exploiter » les gens, selon leurs propres termes. D'autres encore ont vécu des relations difficiles et sont dans l'incapacité de les exprimer. Plusieurs m'ont raconté et détaillé des épisodes de leur vie en insistant sur le fait que je ne devais pas mentionner leurs noms ni le nom de(s) maîtres et organisations dont il était question. Souvent, une peur, liée à la fois à la pratique et à leurs croyances, les incitait à ne pas divulguer le nom des maîtres qu'ils incriminaient.
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* Par exemple, la plate forme multimédia de Marc Bosche (http://marc bosche.pros.orange.fr/) décédé, ses articles, forums et ouvrages. M. Bosche était professeur en SES (doctorat en sociologie des organisations) ayant eu une expérience de l'Asie (Corée du Sud) qui a écrit plusieurs ouvrages dont “Le Voyage de la 5ème Saison”, où il relate son expérience monastique au cœur du Bost (dont il tait le nom) où il a passé une année en tant que novice. Son ouvrage est un récit et une analyse anthropologique (dont il revendique d'ailleurs le statut, se nommant anthropologue) de son expérience. Ayant eu un échange cordial avec l'auteur qui critique des pans du bouddhisme tibétain en Occident, je n'utilise pas ses analyses, aussi pertinentes soient-elles sur le monastère en question, car les démarches qui ont poussé l'auteur à en faire une critique n'en font pas un observateur neutre. L'auteur a choisi la vie monastique par choix, l'idée d'en faire une étude critique est venue ensuite (après certaines déceptions) d'où les excès qui ressemblent à quelques règlements de compte. Connaissant quelques lamas dont il fait référence dans son ouvrage et ayant ainsi des données concernant son année passée au monastère, ceci m'interdit de prendre ses analyses en tant qu'informateur. Sur son site, il fait référence aux époux Trimondi, qui, anciens proches du Dalaï-Lama s'en sont séparés pour en faire la critique, notamment de Kalachakra, à travers d'un ouvrage disponible sur l'internet à l'url suivante: [http://www.iivs.de/--iivs01311/SDLE/Index.htm]. Cependant, les extrapolations et règlements de compte entachent le sérieux de l'étude bien documentée.
p. 403 et 404
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Un des traits saillants de fidèles fortement engagés dans l'activité d'un centre est un certain rejet des valeurs familiales et particulièrement à l'attachement qui caractérise ses relations : attachement systématiquement dévalorisé dans plusieurs textes*, qui empêche d'obtenir l'éveil. J'ai par exemple rencontré quelques disciples, souvent femmes, qui ont quitté mari et enfants pour s'investir dans un centre bouddhiste auprès d'un maître. Par exemple, Michelle, quarante ans, a quitté son mari et ses enfants pour venir vivre auprès de son lama, s'attirant ainsi les foudres d'une partie de sa famille, des complications et des incompréhensions de la part de ses enfants et de son mari. Cependant, son choix s'est opéré avec l'aide du lama et il était sans appel. Michelle précise que la séparation était inévitable et que son aspiration à venir sur le centre (à 200 km environ de son domicile) et s'investir dans l'activité du centre auprès de son lama était une conviction, « que le choix que j'allais faire était le bon, et que personne ne pouvait entraver ce choix-là ». Consciente que son départ entraîne une situation qu'elle qualifie de « tourmente », elle précise :
« En plus, je vivais dans ma ville de naissance, donc tous les gens me connaissaient. Au boulot, je réussissais, je faisais partie des gens qui réussissent, avec mon ami, on venait de se faire construire une maison etc. Et du jour au lendemain, je me suis retrouvé sans famille, sans maison, sans voiture, sans travail. » (2003)
Les fidèles qui sont allés jusqu'au bout de leur aspiration à vivre aux pieds de leur maître, même si cela a impliqué une séparation avec un conjoint et parfois avec leurs enfants, justifient souvent cette séparation par la vie même du Bouddha historique, qui a quitté femme et enfant pour partir à la recherche de la Libération. Le lama de Michelle en question est ainsi devenu la personne la plus importante pour plusieurs de ses disciples, surpassant les liens du sang. Pour Grégoire, par exemple, la relation au lama est plus importante que celle avec son amie ou encore que la relation qu'il entretient avec ses filles.
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*P. Rinpoché, “Le chemin de la Grande Perfection”, op.cit ; Gampopa Seunam Rinchen, “Le précieux ornement de la libération”, op.cit. ; Djamgoeun Kontrul, “Le livre des pratiques préliminaires”. Le Flambeau de la Certitude, op.cit,
p. 399
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La première rencontre avec son lama n'a pas été une expérience joyeuse, rencontre plutôt déstabilisante avec quelqu'un qui le met mal à l'aise. Au cours du temps, la relation s'est transformée en une relation de proximité et rapidement, Carl a été démasqué par son lama. À travers la pédagogie du lama cité dans ce récit, on note une alternance et une certaine souplesse à assumer des rôles qui s'apparentent au thérapeute, à l'éducateur et au père spirituel. Plusieurs de ses disciples actuels ont eu des complications avec la drogue et l'alcool, notamment de jeunes gens. Dans son étude, L. Obadia mentionnait qu'il avait rencontré 45 % des adeptes présentant des « traits anomiques » : « problèmes familiaux importants, divorce, séparation, abandon du foyer familial), problèmes économiques, auxquels il faut ajouter des problèmes d'alcoolisme ou de toxicomanie ». Il ajoutait que la « toxicomanie apparaît comme un des rares traits caractéristiques des premières communautés bouddhistes qui ait persisté jusqu'à aujourd'hui ». Je le rejoins entièrement, notamment sur la toxicomanie. Sur 60 fidèles (sta-pras, bénévoles, drouplas et lamas de tous âges) des centres Kagyü suivants (Dhagpo Kagyu Ling, Dhagpo Dargyé Ling, Bost et Montchardon) rencontrés entre 2001 et 2005 lors d'entretiens et d'entrevues (formelles et informelles), 42 d'entre eux ont eu une expérience significative78 avec la drogue ; 14 ont eu une expérience avec la drogue dite « dure » (héroïne, cocaïne, acide, etc.) à laquelle pouvait s'ajouter le cannabis (consommé sous la forme de marijuana 'herbe' ou de haschisch) et 28 ont eu des expériences avec la marijuana et le haschisch à laquelle pouvait s'ajouter une consommation importante d'alcool.
p. 396
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2. Des incidences sociales et humaines
Les pratiques informelles vécues avec ou sans la présence physique du lama mais qui sont toujours en lien avec ce dernier (par exemple, un fidèle va attribuer à son maître le fait qu'il ait échappé à une maladie, à un accident, à un mauvais coup, etc.) sont capitales pour de nombreux disciples (surtout ceux rencontrés dans les centres Kagyü) qui apprennent beaucoup plus que dans les pratiques dites formelles. Celles-ci peuvent avoir des effets notoires sur leurs comportements et les interactions qu'ils entretiennent envers les autres individus, bouddhistes ou non. Ce que j'ai pu observer, c'est que chez des adeptes qui vivent dans un centre ou qui fréquentent régulièrement un lieu, un lama particulier et une lignée particulière, suivant l'enseignement (au sens global, formel et informel) que prodigue ce dernier, ils tendent à réduire, du moins minimiser les relations avec les personnes qui ne sont pas bouddhistes. Ces comportements naissent de leur engagement religieux et d'une volonté de vouloir dissiper les obstacles, les non bouddhistes pouvant troubler et perturber leur foi et leur engagement. La lecture de textes traditionnels qui encouragent le dégoût du samsàra (afin de conforter les fidèles dans « l'idée que la Libération est le seul but valable ») et un des préceptes lié à la prise de refuge : « Ne pas s'associer avec ceux qui ne croient pas à la doctrine des Vainqueurs ni à son propagateur, le parfait Bouddha » et ne pas s'associer avec ceux qui critiquent ou insultent les maîtres et le dharma en encourage certains à éviter les relations avec les non bouddhistes, pouvant se révéler des « semeurs de doutes ». De plus, il est souvent déconseillé par plusieurs lamas de se fier à soi-même. Le disciple est alors invité à accepter les injonctions, recommandations et autres directives de son maître car il est dans l'impossibilité (eu égard à son état d'ignorance) de faire des bons choix.
Dans les centres Karma-Kagyü et notamment les centres du Dhagpo Mandala, de nombreux fidèles ne recherchent pas ou peu de relations avec des non bouddhistes. A Dhagpo Dargyé-Ling, j'étais pendant plusieurs années la seule non bouddhiste à pouvoir venir régulièrement sur les lieux et partager des moments de vie de la communauté. Ces derniers, même s'ils ont souvent eu des problèmes avec leur entourage proche (familial ou amical) quant à leur engagement bouddhiste se révèlent plutôt prosélytes et plusieurs ont fait prendre refuge à d'autres membres de leur famille (par exemple à leurs enfants) ou à des amis (et conjoints) qui souvent n'avaient aucune connaissance du bouddhisme avant de prendre refuge avec leur lama. Une certaine clôture est perceptible, souvent expliquée et justifiée par le fait qu'il ne faut pas se disperser ou bien parfois en « dénigrant » les personnes vivant dans le monde, notamment les « non bouddhistes ». Une disciple engagée depuis plus d'une quinzaine d'années s'exprime ainsi :
« Tu sais, les gens dans le monde ont des attitudes et des comportements complètement conditionnés par leur éducation, leur culture, leur religion. Nous ici, on a de la chance de travailler sur nous et de pouvoir tout déconstruire. Si je regarde en arrière, je vois que je n'ai plus du tout les mêmes amis qu'avant. En fait, j'avais les amis que je méritais. C'est-à-dire des amis sur des valeurs que j'avais auparavant, donc superficielles. Et en fait, c'est quelque chose d'inévitable. Ils en parlent dans les textes. C'est inévitable, tu n'es plus le même. [...] Avec le dharma, tu peux arriver à te libérer de tes conditionnements. Je ne dis pas que tu ne peux pas le faire autrement mais ce sera toujours partiel. Tu vois, si je ne cherche pas à fréquenter des gens qui ne connaissent pas le dharma, ce n'est pas parce qu'ils sont inintéressants ou quelque chose comme ça mais avec l'engagement que j'ai, les vœux et la pratique, je fréquente plutôt les gens qui sont dans cette même démarche, une démarche bouddhiste. » (2004)
Une autre, dont l'engagement est plus récent (8 ans) :
« J'ai très peu de relations avec les non bouddhistes. Je ne le recherche pas parce que ça me semble être une fuite. Mais je me rends compte que des fois c'est bien pour le bien-être de ne pas rester rigide sur un truc. J'essaie d'être plus souple. » (Paris, 2004)
Le caractère préférentiel des relations liées à un engagement religieux est commun et n'est pas réservé aux convertis au bouddhisme tibétain. Cette préférence peut être encouragée par les maîtres pour faire avancer le disciple sur la voie de la libération mais aussi à d'autres fins concernant l'activité du centre et la cohésion du groupe. Les affinités électives résultent d'un investissement dans un groupe aux intérêts, à l'idéologie ou aux croyances communes. Elles influencent la vie sociale d'une personne, qui, ne vivant pas dans un centre et ayant une activité professionnelle et familiale hésite à parler de sa pratique bouddhiste à d'autres.
p. 394 et 95
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Les interprétations personnelles, les reformulations et autres réinterprétations sont autant de caractéristiques nées de l'adoption d'une pratique religieuse née dans un contexte culturel étranger. Trungpa disait que les Occidentaux qui s'intéressent au tantra vont rencontrer des différences culturelles qu'ils devront dépasser et que la tâche des maîtres tibétains était celle-ci : « Nous devons essayer de ne pas leur imposer la tradition tibétaine mais de leur présenter les enseignements fondamentaux sur la nature de l'esprit ». Les interprétations erronées ou inexactes ne sont pas toujours le fait des disciples (celui ou celle qui est en position de « receveur », de « réceptacle ») mais également des maîtres, qui, même s'ils s'appuient sur un même texte, n'en font pas tous le même commentaire et le transmettent d'une manière différenciée.
p. 393
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III. TRANSFORMATIONS ET EFFETS
1. La pratique du « Gourou Yoga »
Les pratiques tantriques (qui contiennent des éléments psychologiques et physiologiques, notamment au travers des différentes pratiques méditatives et des visualisations), collectives et personnelles, peuvent donner lieu à des désordres psychologiques si la personne s'adonne sans conseils et suivi à certaines d'entre elles, mais il arrive également qu'un disciple ayant reçu des transmissions particulières pour une pratique précise sombre dans un état de type psychotique ou schizophrénique. Trungpa écrivait par ailleurs : « pratiquer la visualisation sans la comprendre correctement est extrêmement destructif, ceci est sûr ». Les maîtres, dans leurs discours, enseignements et textes qu'ils produisent, mettent en garde ceux qui souhaitent s'aventurer dans des pratiques tantriques sans l'aide d'un maître qualifié. « Essayer de faire des pratiques avancées sans avoir les fondements appropriés présente un certain danger ». Les dangers sont nombreux, le Dr J. Vigne mentionnait par exemple la nécessité d'être guidé par un maître pour la méditation de Tcheu (« trancher »), consistant à offrir son corps aux quatre, sortes d'hôtes, notamment les démons, aux risques de morcellement psychotiques. Les principaux phénomènes qui m'ont été donnés de rencontrer chez plusieurs disciples relèvent à la fois de la paranoïa (notamment liées aux pratiques de visualisation) et des phénomènes de croyances, bien plus, des certitudes d'être protégé par son lama, son yidam personnel et par les déités que l'on convoque lors de pratiques pouvant être quotidiennes. La pratique de visualisation, d'une importance capitale dans les pratiques tantriques est nommée kyé-rim, correspondant au stade de développement de la méditation.
p. 390
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D'une part, le disciple n'a pas forcément envie de se libérer de cet attachement (par sécurité, habitude, protection), d'autre part, le lama peut se retrouver partagé entre un excès d'infantilisation ayant pour corollaire que son disciple va rester auprès de lui, près du centre et de son activité et, à l'inverse, une responsabilisation accrue qui peut amener le disciple à s'éloigner du centre (donc de son maître) afin d'être autonome. Ce que j'ai pu observer est une certaine ambivalence entre ces deux orientations ou les besoins narcissiques, à la fois du disciple, qui, en idéalisant son maître, lui fournit l'idéalisation dont ce dernier a besoin et ceux du maître, qui fournissent à son disciple l'être idéalisé qu'il recherche, en lui proposant une union, un projet commun, un accompagnement.
p. 389
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Dans son essai “Le maître et le thérapeute”, le Dr Jacques Vigne, qui analyse la relation du disciple au guru indien, mentionne : « la rencontre du Maître agit comme une pilule d'opium qu'on donne chaque jour à heure fixe à un paon. Elle crée un besoin chez le disciple ». Cet attachement à la personne physique du lama n'est pas sans rappeler la relation amoureuse. L'attachement et la dépendance qui peut survenir dans ce type de relation dépendent cependant du lama et à sa manière qu'il a de briser cet attachement ou à l'inverse le nourrir. Les procédés d'addiction (en droit romain ancien, un « addictum » (addicté) était un esclave pour dette) qui peuvent surgir d'une telle dépendance suggèrent « une idée de “don de soi” », de jouissance, mais aussi de crispation, de centration et d'enfermement du sujet autour d'un être ou d'une chose.*
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*« Addiction est un vieux vocable français trouvant son étymologie dans le terme latin ad-dicere : “dire à” au sens de donner, d'attribuer quelqu'un à quelqu'un d'autre en esclavage, si bien que l'esclave était ad dictus, “dit à” tel maître. [...] « Addico, comme verbe, signifie adjuger la personne au débiteur créancier ». Femandez L., Sztulman H., Approche du concept d'addiction en psychopathologie, Annales Médico-Psychologiques, 155(4), 1997, p. 255-265 et aussi A. Ehrenberg, (1998: 145).
p. 388
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Berzin insistait sur le fait que les personnes qui s'engagent dans une relation au lama, contrairement à une relation de type thérapeutique, doivent avoir étudié les enseignements du Bouddha et commencer à travailler sur eux-mêmes. Ils doivent avoir un niveau suffisant de maturité psychologique et une certaine stabilité émotive pour s'engager dans une telle relation. Les disciples bouddhistes doivent déjà être relativement exempts des attitudes et comportements névrotiques Ces données issues de la tradition textuelle, d'une relation au maître telle qu'elle devrait être, font souvent défaut avec ce qu'elles sont dans la réalité empirique. Les textes qui vantent la maturité psychologique et mentale nécessaire et la connaissance requise des textes et des enseignements classiques n'ont pas forcément de fondements dans la réalité. Ces aptitudes sont présentes chez plusieurs adeptes mais, d'une manière largement majoritaire, il s'agit avant tout d'une relation basée sur l'émotion et l'affectivité. L'attachement et la dépendance sont alors des manifestations courantes qui peuvent être temporaires ou persistantes.
p. 386
Guendune Rinpoché rappelait l'importance de la foi, disant que « là ou il y a la foi, là est le lama » et qu'il est ridicule de rester auprès du lama s'il n'y a pas de foi.

Même si lama ne « laisse pas faire », il semble que cette dépendance persiste et soit même une caractéristique de son groupe de disciples. En ce qui concerne son activité et sa personne, les facteurs de dépendance à cette dernière se confirment, par exemple, à travers le fait que les disciples mettent tout en œuvre pour venir habiter près du centre.
p. 387
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Les comportements, actions et mises en scène des maîtres sont variables, ils répondent aux diverses situations qui s'offrent à eux, qui sont souvent amenés à construire, pour produire un effet sur un ou plusieurs disciples. Plusieurs maîtres se mettent en « représentation » et donne des « impressions » capables de susciter chez son (ses) disciple(s) les effets recherchés. Un regard insistant et persistant, un long et profond silence à une question d'un disciple, une indifférence totale face à un ou plusieurs d'entre eux ; des moqueries et plaisanteries visant la réaction d'une personne précise ; un ton et un discours provocant cherchant la déstabilisation.
La personnalité du maître, joue, bien entendu, un rôle décisif dans les interactions avec les disciples ; en ce sens, il est loin d'être seulement le transmetteur impersonnel d'une lignée donnée, mais toujours un être humain transmettant à un autre être humain, sans faire abstraction de sa personnalité ; l'insistance par les fidèles des énergies différentes des lamas est là pour en témoigner.
p. 377
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