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Critique de Tricape


Texte minuscule. Dense et profond. l'amitié et la recherche de la paix au centre du témoignage.

Pierre, c'est Pierre Claverie, l'évêque d'Oran assassiné en 1996 après les moines de Tibhérine. Mohamed est son jeune chauffeur. Ils se connaissent suffisamment pour partager une amitié que la dangerosité du climat de l'époque n'arrivera pas à entamer.

Pierre est libre de parler et ne s'en prive pas pour critiquer dans la presse, à la radio ou à la télévision le GIA, l'armée et le gouvernement de son pays de naissance et d'adoption. Il se sait menacé et a peur. Mohamed partage avec lui l'angoisse de la mort et en est parfaitement conscient. La preuve : comme en écho au testament de Christian de Chergé, on a retrouvé sur le corps de Mohamed un carnet avec testament-prière. Il n'avait que vingt-un ans.

Ce très court, mais essentiel dialogue entre le musulman et le chrétien est très puissant, précisément parce que chacun des deux protagonistes refuse de ne voir dans l'autre qu'un chrétien ou qu'un musulman.

D'un point de vue littéraire, le texte d'Adrien Candiard, est remarquable de concision. C'est une pépite de densité très élevée, qui fait immanquablement penser à la tragédie antique. Si ce dominicain prêche comme il écrit, avec des mots et des phrases très simples mis au service d'une solide conviction, il doit élever son auditoire.

le texte central de ce tout petit livre a été mis en scène au festival d'Avignon (2011) et joué des centaines de fois, en France et en Algérie, dans des églises et des mosquées. L'édition de 2018 est encadrée d'une préface de Jean-Paul Vesco, évêque d'Oran et d'une postface de l'auteur.

Ce livre n'est pas bienfaisant que pour les priants, mais pour tout être humain.
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