𝐀𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐣𝐞 𝐦𝐞 𝐝𝐢𝐬𝐚𝐢𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐜'é𝐭𝐚𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐫 𝐩𝐮𝐫 𝐡𝐚𝐬𝐚𝐫𝐝 𝐪𝐮𝐞 𝐥'𝐨𝐛𝐣𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐚𝐝𝐝𝐢𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐬𝐞 𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐚𝐢𝐭 ê𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐞𝐮𝐱 𝐪𝐮𝐢 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐚𝐜𝐜𝐞𝐩𝐭𝐚𝐛𝐥𝐞𝐬, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐚𝐩𝐫è𝐬, 𝐣'𝐚𝐢 𝐫é𝐚𝐥𝐢𝐬é 𝐪𝐮𝐞 𝐜'𝐞𝐬𝐭 𝐣𝐮𝐬𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐚𝐫𝐜𝐞 𝐪𝐮'𝐢𝐥 é𝐭𝐚𝐢𝐭 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐚𝐜𝐜𝐞𝐩𝐭𝐚𝐛𝐥𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐜'é𝐭𝐚𝐢𝐭 𝐥'𝐨𝐛𝐣𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐚𝐝𝐝𝐢𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧.
On sait tous qu’un problème partagé est à moitié résolu, mais n’est-il pas également vrai qu’un problème qu’on garde pour soi est largement multiplié?
les mères de Trinity Avenue disaient toujours que les garçons avaient besoin d'exactement la même dose d'exercice qu'un labrador
Écrire à leur sujet n'est pas comme être avec eux, en personne, dans la maison, mais c'est quand même du temps passé ensemble, n'est-ce-pas ?
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Non, pour elle, ce soir là, il s'était agi de faire quelque chose de dangereux pour créer de toutes pièces un moment de crise.
Pour se rappeler que son sang avait encore une raison de circuler, même si le corps qu'il traversait vieillissait plus vite qu'elle ne l'aurait souhaité. Pour rétablir sa conviction qu'elle avait encore quelque chose de bien à offrir.
J’ignorais encore à quel point la souffrance peut devenir noire et invalidante.
Il a toujours trouvé épuisante la façon dont les femmes de Trinity Avenue parlaient entre elles. Même quand on n'entendait pas ce qu'elles disaient, on pouvait voir dans leur gestuelle, dans leurs expressions, qu'il y avait tellement d'intensité dans tous leurs propos. À les regarder, on aurait cru qu'elles discutaient de génocide ou d'apocalypse économique, alors qu'en fait le sujet de leur conversation était la petite Emily qui avait été replacée dans un groupe de niveau plus bas en maths, ou Felix qui n'avait pas réussi à intégrer l'équipe première en foot. L'intrigue d'une série à la télé ou quelque scandale dont elles avaient entendu parler dans La Victime.
On sait tous qu'un problème partagé est à moitié résolu, mais n'est-il pas également vrai qu'un problème qu'on garde pour soi est largement multiplié ?
Si on ne peut pas tenir le bon pour acquis alors il en va de même pour le mauvais. (...)
Mais personne ne nous a prévenus que les pires désastres seraient ceux dont nous serions seuls responsables.
Les traumatismes de la vie de couple, comme ceux de l'enfance, sont un point de référence permanent, j'imagine. Ils s'amassent en nous, se fondent dans nos tissus.