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Critique de Efery


La Guerre des salamandres est une histoire à la fois atypique, surprenante, drôle (de cet humour cocasse, souvent pince sans rire) et, osons le dire : visionnaire !

Cette satire sociale, condamnée à sa parution (ndlr : en 1936), reste d'une incroyable actualité. Si vous lisez bien entre les lignes, chacun en prend pour son grade : du capitalisme aux régimes totalitaires, en passant par la ségrégation ou encore la mondialisation… Et tout le monde y joue son rôle : du m'as-tu vu, du blanc bec, du profiteur ou bien du tire au flanc, il y en a pour tous les goûts. Mais pourquoi diable ce titre ? Eh bien ! Pour les salamandres, pardi.

Andrias Scheuchzeri est une race de salamandres géantes aux écailles noires luisantes. Si, au premier abord, elles semblent être des démons tout droit sortis des flots, ces lézards aquatiques s'avèrent bien vite davantage que cela.
Dotées d'une intelligence prodigieuse, les salamandres apprennent (très) rapidement. Elles développent ainsi une faculté du langage, mais disposent également d'une capacité à l'apprentissage — quel qu'il soit.
La particuliraté de cet ouvrage (et ce qui en fait toute son incongruité) c'est la pluralité des voix et sa chronologie. Car nous ne suivons pas un personnage en particulier — le marin aux airs de Capitaine Haddock qui découvre ces bêtes phénoménales, par exemple — mais toute une ribambelle de personnalités, qui relatent l'arrivée puis la propagation des salamandres à travers le monde et au fil du temps.

Les chapitres sont entrecoupés non seulement de pensées, de souvenirs ou de correspondances entre plusieurs individus mais également de coupures de presse, de traités scientifiques, de discours politiques etc. etc. Chaque document "retranscrit" à ses propres codes typographiques, de manière à ce que le lecteur soit toujours agréablement surpris, mais jamais perdu dans les innombrables fils de cette histoire hors du commun (faisant écho à plus d'un épisode de notre propre Histoire).

C'est un livre multiforme sans doute aussi malin que ses salamandres savantes dont il se fait le porte-parole, et qui pose cette grande question : l'homosapiens est-il maître de la Terre ?
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