AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le ventre de la péniche (13)

Le lendemain de l’arrivée d’Hannah, j’avais dormi quatre heures lorsque je me réveillai. En plus d’être épuisé, j’étais excédé par mon ex. Je n’avais aucune envie de la voir ou d’échanger quoi que ce soit avec elle. Je voulais juste qu’elle prenne son sac et qu’elle foute le camp ! Ça faisait bien longtemps que j’avais réglé mes histoires avec elle, j’avais enterré le passé au fond du jardin un jour de grand vent, et depuis, la végétation avait repris ses droits sans forcer, millimètre après millimètre.
Quand je suis descendu, elle fumait une cigarette dehors, pieds nus dans l’herbe mouillée du matin.
Elle m’a entendu brasser autour de la cafetière, elle a jeté son mégot sur mon parterre de menthe, et elle m’a rejoint. Ça m’a fendu en deux. Je me suis dit qu’avec des énergumènes pareils on n’était pas près de sauver la planète.
– Faut qu’on parle Jason.
J’ai soupiré sans le moindre regard pour cette femme en charpie.
– Je n’ai pas envie Hannah, j’aimerais que tu ramasses tes affaires et que tu me laisses tranquille, s’il te plaît.
– Tu plaisantes ? Je n’ai pas fait mille bornes pour me tirer sans toi Jason, sache-le !
Elle était grande, Hannah, élancée, ses jambes comme des échasses interminables, son ventre toujours aussi plat. Hannah n’a jamais été maternelle, elle n’a pas été construite pour perpétuer, juste vivre maintenant les émotions qui la traversaient aussi rapidement que des paysages d’autoroute. Ce qui m’avait frappé sur le coup lorsque j’avais ouvert hier, c’était de voir qu’à l’aube de ses cinquante ans, malgré les clopes et le reste, elle semblait toujours aussi fraîche qu’une laitue à peine cueillie, alors que je suis sûr qu’un paquet de nanas de son âge qui avaient fait bien plus gaffe et qui commençaient à virer fripées, n’attendaient qu’une chose : la voir se réveiller du jour au lendemain avec tous les excès de sa vie cisaillée sur son visage d’amour.
– L’enterrement de Gladys a lieu après-demain à Thionville, c’était là qu’elle vivait. Elle va être incinérée.
– Thionville ! Thionville ? Thionville, ah ben merde.
Elle a avalé une grande bouffée d’air comme pour expédier une coulée de sanglots prête à tout emporter sur son passage. Elle a plissé les yeux.
– Elle t’aimait énormément, tu sais. Tu as toujours eu une place particulière dans la vie de Gladys.
Cette fois c’est moi qui ai regardé ailleurs, ces satanés seaux de larmes qui voulaient se faire la belle. On voulait tous se faire la belle.
Commenter  J’apprécie          10
Je suis effrayée comme un moustique qui porterait la tour Eiffel sur ses épaules.
Commenter  J’apprécie          00
Dix ans de certitudes, dix ans d'autopersuation, où je m'étais convaincu dur comme fer, à force de jouer du marteau sous la forge de mes souvenirs, que cette folle ne mettrait plus jamais les pieds chez moi sans que je compose le 15, le 18, ou le 36 quai des Orfèvres.
Commenter  J’apprécie          00





    Autres livres de Fabrice Capizzano (1) Voir plus

    Lecteurs (94) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3724 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}