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Critique de Kirzy


Je découvre cette auteure grâce à un concours remporté sur le blog Des livres et moi de la très généreuse Aurélie. Et j'en suis absolument ravie car j'ai vraiment accroché avec la plume ciselée d'Armelle Carbonel qui recèle une vraie personnalité pour raconter des choses très sombres avec des accents poétiques très évocateurs, qualité plutôt rare dans le monde du polar / thriller.

J'ai également apprécié la grande maitrise scénaristique dont fait montre l'auteure à enchâsser plusieurs arcs narratifs ( deux en simultané dans le présent, l'autre dans le passé en 1965 ) autour de deux parties radicalement différentes jusqu'à ce que tout fusionne avec une grande intelligence dans le propos.

La première partie reprend les codes du slasher movie : un lieu isolé très inquiétant, une maison dite hantée, un grenier et une cave plein de surprises, un huis clos, des personnages qui disparaissent les uns après les autres la nuit, une menace quasi surnaturelle, celle de l'Empereur blanc. Ce n'est pas forcément ma came, mais c'est très bien fait. L'auteur a un talent réel pour créer une ambiance oppressante tout en s'amusant avec ces personnages d'écrivains de polar qui se retrouvent dans cette Crescent House pour stimuler leur imagination. On retrouve là beaucoup de références, à commencer par Stephen King, et c'est plutôt réjouissant.

La deuxième partie, très psy, ça c'est ma came ! Elle m'a scotchée avec son changement de braquet radical. C'est là que la première prend tout son relief. Certains passages de la première m'ont chiffonnée, des détails m'ont laissé perplexe. Et là, j'ai compris là où Armelle Carbonel voulait amener son lecteur. le procédé n'est pas neuf en soi et on comprend assez vite la bascule mais la façon dont l'auteure la déploie, l'exploite à fond est très élaborée et au final assez brillant. J'ai eu souvent l'impression de toucher la vérité sans parvenir à appréhender totalement toutes ses facettes, comme si elle reculait à mesure que je m'approchais.

Et puis il y a cet arc narratif qui nous plonge en 1965, avec un Ku Klux Klan encore très actif en Arkansas qui pourchasse un écrivain noir venu se réfugier dans la fameuse maison de Crescent House. Ce sont sans doute les pages que j'attendais le plus pour l'émotion et l'effroi qui s'en dégagent. Ce traitement de la question raciale aux Etats-Unis à travers le thriller est vraiment très pertinent, très actuel aussi pour dire l'empreinte terrible du racisme qui pèse sur la société américaine encore aujourd'hui. Bref j'ai adoré cette maison aux interactions étranges qui déterre les secrets, les failles et la nature profonde de chacun comme lors du Jugement dernier.
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