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Citations sur Une soupe aux herbes sauvages (54)

- Quand tu désertes ou que tu refuses de te soumettre tu dis non à tout le système. Tu dis non aux richards qui ont décidé la guerre, tu dis non aux marchands de canons, tu dis non aux colonels qui sont les valets des premiers et tu dis non aux curés qui leur donnaient la bénédiction. La guerre c'est la sauvagerie étatisée et la première victime c'est celui qui s'en va la faire, les ouvriers et les paysans, ceux qui comme ton frère s'en vont se battre parce qu'ils ne savent pas.
(Joanès à Emilie)
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La Clarée, cette rivière bénie des dieux, coule à mes pieds. J'aperçois à travers les branches des arbres de mouvement de ses ondes transparentes qui varient en couleurs et en intensité, tour à tour tumultueuses ou calmes, grondantes ou monotones Autour de moi les oiseaux chantent. Je leur parle et ils me répondent et je prends ce concert pour moi seule. (...). Les gouttes de pluie de la nuit accrochées aux feuilles des saules irradient sous les rayons. c'est féerique, c'est paradisiaque. j'ai sous les yeux le plus beau chant du monde.
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Jean était pour la liberté, pour les gosses il disait : "Il faut les laisser vivre librement, les enfants ne sont pas une propriété sur laquelle on a le droit de décider", et il essayait de vivre conformément à ce principe. J'étais tout à fait d'accord avec ça, je peux dire que dans l'ensemble on a laissé nos enfants entièrement libres. Je sais que la plupart des parents - aujourd'hui encore - ne pensent pas ainsi, mais je crois qu'ils se trompent. Ils ont tort de vouloir imposer leur point de vue, d'autant qu'en général il s'agit pour eux de réussir avec leurs gosses ce qu'eux-mêmes n'ont pas été capables de faire. C'est fou ce que les parents peuvent se sentir vertueux à travers les enfants (...). Ça ne peut rien donner de bon, au contraire on a tout intérêt à les laisser vivre comme ils veulent en faisant confiance à notre propre vie. C'est ce que nous avons toujours fait mon mari et moi.
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Ce fut un été formidable, nous vivions simplement, nous étions très près de la nature, heureux et riches de ce que nous faisions.
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J'ai lu au fil des jours la vie d'abord de cet enfant confrontée aux duretés de la vie, au deuil , qui de plus doit affronter un climat rude , et qui pourtant deviendra une femme forte , a travers l'enseignement qu'elle donnera a des enfants un peu rustres et pourtant si désireux d'apprendre , ensuite viendra l'amour de son mari qui la conduira a son engagement politique et ses déboires . Elle se plaindra jamais . Une vie remplie d'amour envers sa famille et son entourage .Une femme sensée dans son raisonnement , humaine et qui quand elle nous quittera ne regrettera pas ses choix
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Dans ces conditions qui peut savoir comment voter et pour qui ? Celui qui le sait a bien de la chance, moi je n'y vois qu'un pis-aller. En définitive, les français n'ont d'autre choix que de voter pour le moins mauvais, chacun selon son coeur. Où est le progrès dans tout ça ? Où est l'ouverture ? Où est l'homme et la dignité de l'homme ?
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On parlait bien du temps d’avant 14 comme d’une époque révolue. Les anciens vieillissaient, les jeunes s’émancipaient et, insensiblement, les progrès techniques apportaient des améliorations dans les conditions de vie. Mais ce changement était difficile à percevoir dans le cours ordinaire de la vie. Les habitudes et les coutumes acquises au cours des siècles avaient la solidité des vieilles chemises de chanvre que nous fabriquions autrefois, elles résistaient à l’usure du temps.
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Aujourd’hui, on dit de Val-des-Prés, de la vallée de la Clarée : "Voilà le plus beau pays du monde !" C’est vrai, je ne connais rien de plus beau, la montagne, la rivière, les maisons même, tout a été préservé. Avant la guerre de 14, on ne se souciait guère de beauté, et ce pays était le plus dur du monde. C’est cette dureté que j’ai connue et c’est elle qui a compté pour tous ceux qui ont vécu ici. Les conditions de vie des paysans étaient vraiment très difficiles, à cause de de l’altitude, à cause du climat. Pendant six mois ou presque, le froid et la neige paralysent tout, la neige isole…
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C'était ça le résultat des élections démocratiques. Moi je n'étais qu'à moitié étonnée, je savais depuis toujours que les élections c'était du baratin et de la poudre aux yeux, une fois de plus j'en avais la preuve. Depuis l'école je gardais une méfiance instinctive pour ce que les manuels appellent le suffrage universel. Ce fameux suffrage orgueil de la république c'est quoi ? Moi je ne vois rien d'universel là-dedans, étant donné que la moitié plus un fait le compte de celui qui veut se faire élire et que l'autre moitié moins un se trouve grugée. C'est une forme d'injustice comme une autre, légale et acceptée, mais une injustice. Sans compter que dans des petits pays comme ici, les élections se préparent à l'influence.
A l'approche des élections on voyait arriver un Rothschild ou un Petch, qui venait faire son tour. Du jour au lendemain, ces hommes, qui étaient des crésus et des banquiers qui vivaient à Paris, débarquaient dans nos villages pour visiter les électeurs et les convaincre. Je m'en souviens, je l'ai vu de mes yeux, le futur député se baladait en donnant le bras au maire et tous les deux faisaient le tour des maisons en distribuant des billets de 50 et 100 francs aux paysans. Le maire indiquait les gens intéressants et la somme: "Celui-là vous lui donnez 100 francs, celui-là 50 suffiront." C'était simple, ils achetaient les voix. Après ils s'arrangeaient entre eux. Le maire aussi touchait des pots-de-vin et il avait des avantages. C'était ainsi que les choses se passaient. C'est pour ces raisons que je disais à mes gosses que le suffrage universel c'était une duperie et qu'il fallait s'en méfier comme de la peste. Aux paysans aussi j'essayais d'ouvrir les yeux, je leur disais : "Mais pauvres comme nous sommes, laborieux comme nous sommes, comment pouvons-nous voter pour des milliardaires, ils ne peuvent pas défendre l'intérêt des travailleurs."
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Lors d'un voyage que j'avais fait à Marseille, pour aller voir Marie-Rose à l'hôpital, j'avais rencontré un homme dans le train. Cet homme était ouvrier, il s'appelait Jean Carles et il avait onze ans de plus que moi. Nous avions bavardé de choses et d'autres et au moment de nous quitter nous avions échangé nos adresses pour correspondre. Cela ne voulait pas dire grand-chose, ça ne voulait rien dire du tout même ; tout nous séparait. Et pourtant cet homme m'écrivait, il m'envoyait des lettres de huit, dix pages, qui étaient de véritables discours sur des sujets qu'il choisissait. « Mademoiselle, si vous le voulez bien, aujourd'hui je vais vous parler du cœur humain… », ainsi commençaient-il ses lettres, la suite était un long développement de toutes les idées qui lui venaient su le sujet. Le style était simple, vigoureux, l'écriture élégante, les images poétiques… Le discours était parsemé de citations d'auteurs. C'étaient vraiment des lettres exceptionnelles qui bien souvent me dépassaient, mais aussi des lettres à travers lesquelles je reconnaissaient ma propre façon de voir le monde et de le comprendre.

21 - [Le Livre de poche n° 5226, p. 171]
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