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Critique de tristanledoux


Oui, Fabrice Caro est sans doute "le mec le plus drôle de la littérature française contemporaine", comme le dit la 4ème de couverture. Mais Broadway est moins drôle que les précédents, et moins réussi que "Journal d'un scénario". On y voit transparaître un système, une manière d'accorder et de raccorder les éléments du récit en les télescopant habilement pour produire un effet de décalage ou d'effondrement cocasse. Exemples : tout ce qui vient s'agglomérer autour de l'enveloppe bleue du dépistage colorectal par dérivations successives, ou autour du barbecue obligatoire avec les voisins, ou autour de la rupture amoureuse de sa fille, le poussant à prier à l'église pour que les choses s'arrangent, etc. Ainsi, les réflexions du narrateur débouchent souvent sur une addition ramassée en une seule image ou une seule phrase des différents motifs qui, par contiguïté sémantique ou phonétique, s'amalgament en figures incongrues. Bien sûr, c'est ce qui fait la drôlerie de cette chronique douce-amère et désenchantée, mais ici la technique transparaît à mon avis de manière un peu trop appuyée et on ne parvient pas toujours à reconnaître l'intérêt de ce que Gérard Genette appelait des "syllepses" (regroupements anachroniques et ponctuels d'événements qui n'ont pas de rapport temporel au sein du récit, mais seulement un rapport spatial, thématique, symbolique, ludique ou stylistique...) Sinon le démontage en règle d'une certaine bêtise en vigueur dans la classe moyenne et le milieu de l'entreprise est jubilatoire, même si on n'est pas chez Flaubert.
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