AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de VABO1


On ressent le caractère rêveur de l'autrice à sa propension pour imaginer des scènes dont son personnage Emma use afin de s'évader des difficultés de son quotidien ou tout simplement dans des situations banales auxquelles elle donne une tournure originale. Isabelle Carré nous offre également de nombreuses références cinématographiques ou littéraires pour émailler ses rêveries.

"Le jeu des si" est construit en trois parties comme certaines parties de jeux : première, la revanche et la belle.

Une jeune femme sort de l'aéroport pour rejoindre Martin, avec qui elle doit se marier et sur un coup de tête, suit un chauffeur de taxi avec une pancarte, au nom de Emma Auster. Elle se retrouve dans un petit village du pays basque sous cette nouvelle identité, est accueillie par une femme Adèle pour s'occuper des deux enfants et se forge une nouvelle vie. En devenant Emma, elle est sensée faire des photos des oiseaux de cet endroit réputé pour son intérêt faunistique, mais finalement photographie plutôt le quotidien. J'ai pensé à cette photographe américaine Vivian Maier, nounou pour survivre et dont on ne découvrira l'oeuvre que post mortem. Elle a rencontré un franc succès avec de belles expositions et un roman de Gaëlle Josse, qui nous parle de son talent à saisir les gens dans leur quotidien ou son propre reflet dans des vitrines avec un argentique. Reflet, ombre, mise en abîme de sa propre image... C'est un kaléidoscope d'images qui laisse deviner la photographe. C'est aussi cette impression fragmentée que je retrouve dans le roman d'Isabelle Carré. Je rédige ma critique au fur et à mesure de ma lecture et je découvre avec amusement page 267 cette référence à Vivian M... Les différentes facettes d'une femme sont incarnées par : Emma, personnage fictif qui change d'identité et ose l'aventure qu'offre "le jeu des si" et Isabelle Carré, parenthèse autobiographique oscillant entre souvenirs familiaux réels et adultère fantasmé qui néanmoins provoque une remise en question vertigineuse.
"Je lutte je suis en plein sevrage, l'imaginaire est une drogue dure. J'ai passé mon existence à m'en repaître, à travers les personnages auxquels je prêtais ma voix."
Les nombreux rôles que la comédienne a interprétés sont autant d'occasions de s'extraire de la réalité et de nourrir l'imaginaire. Son image de femme hypersensible se confirme. Elle nous emmène dans son imaginaire foisonnant, qui lui semble indispensable pour affronter le réel. Elle a une capacité à vivre intensément ses émotions et à leur donner chair avec élégance, son écriture est puissante et traduit ses désirs avec intensité.
La construction du livre déroute cependant et laisse un peu une sensation de confusion... et si ce ressenti était le coeur même du roman : confusion entre réel et imaginaire comme ligne de vie ?
I
Commenter  J’apprécie          00







{* *}