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Critique de steph_bookin


Je ne suis pas fan d'autofiction, vraiment pas. Qu'un auteur parle de lui, qu'il se mette en scène dans son quotidien, qu'il raconte ses questionnements, ses doutes sans en passer par des personnages, une fiction, un filtre romanesque, ça a beau être réussi, en général ça ne m'emballe pas.
En me lançant dans la lecture de ce gros pavé d'Emmanuel Carrère, je savais donc que je sortais de ma zone de confort . Eh bien, même si j'y ai trouvé des longueurs fatigantes, des impudeurs inutiles (ahh la passion d'Emmanuel pour les vidéos de filles qui se masturbent...), un manque de modestie intellectuelle insupportable, j'ai pris plaisir à la lecture de ce « Royaume »!
Le point de départ de Carrère, c'est une crise de foi : il a été chrétien pendant trois années, il a trouvé refuge dans la religion, puis cette croyance a décru et s'est éteinte. Mais cette période a laissé des traces, la fréquentation des textes sacrés notamment. Ainsi, Carrère se lance pendant 7 années dans une quête spirituelle, dans l'étude des Evangiles, des textes historiques, il croise les sources, il mène l'enquête, approfondit sa réflexion pour nous livrer sa reconstitution des premières années du christianisme. Et ce qui l'intéresse, ce n'est pas tellement Jésus, ce sont ceux qui l'ont raconté, les évangélistes, et notamment Paul, et son compagnon de route, Luc. Il s'intéresse à la personnalité des auteurs, ceux qui ont élaboré le récit fondateur de cette secte juive qui « a dévoré de l'intérieur l'Empire Romain » et nous raconte, en bouchant les nombreux trous de l'histoire, ce qui s'est passé pendant ce Ier siècle qui a changé l'histoire de l'humanité.
Si j'ai éprouvé une difficulté constante à comprendre le projet global dans cette somme érudite et documentée que constitue « le Royaume », si j'ai rarement été aussi partagée entre fascination et exaspération pendant une lecture, je crois que je reviendrai vers Carrère, rien que pour retrouver la grâce qui se dégage de l'épilogue des laveurs de pied.
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