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Critique de TerrainsVagues


Yoga, j'ai lu un bouquin dont le titre est Yoga. J'ai beau me pincer, non je ne rêve pas.
Le souvenir d'une bouddhiste adepte du yoga et du tai chi croisée trop longtemps dans une autre vie me fait, aujourd'hui, changer de trottoir quand je croise un habit orange ou une gymnaste contorsionniste mais là… le superbe billet de Lutvic ne m'a pas laissé d'autre choix que d'aller à la librairie la plus proche sitôt la lecture du billet terminée.

Je ne connaissais pas Emmanuel Carrère, et si je suis allé à sa rencontre les yeux fermés, je ne savais pas trop à quoi m'attendre.
Premier contact et dès la première page j'y vois plus clair si je puis dire car va y avoir du sombre, du yoga, de l'internement psychiatrique, de l'attentat, du déracinement, de la mort, du bi polaire… et que je me demande ce que je fais là.
Ce que je fais là ben… très vite je prends mon pied, trois pages, quatre peut être et je suis déjà conquis par le ton de l'auteur, enchanté par son écriture.
De l'ironie à tout va, tout comme j'aime, tout comme j'adore. le bonhomme pratique le yoga, la méditation et le tai chi chuan et part en immersion dans un stage pour écrire un petit livre traitant du yoga. Un sacré recul qu'il a Sir Emmanuel parce que les barbus du développement personnel en prennent pour leur grade et j'avoue que (c'est bas oui je sais mais là ben… même pas honte) le fait que les apôtres des sutras se fassent un peu bouger les chakras est loin de me déplaire. Point de mesquinerie dans cette petite jubilation mais les intégristes de la méditation croisés dans une autre vie ressemblaient en tout point à ceux croisés par l'auteur un jour de tsunami (vous comprendrez en lisant Yoga).
Rassurez vous, ce n'est que le point de départ du bouquin, on va aller ici et là, ailleurs, nulle part, partout. On va se régaler des humeurs, des déprimes, des euphories de l'auteur, entre deux méditations, entre deux vies.

J'ai l'impression qu'Emmanuel Carrère c'est l'écrivain type. le mec qui soigne ses névroses, du moins qui tente de les soigner, par l'écriture. Un stylo et du papier ou un clavier et un écran, ça vaut tous les divans pour affronter ses psychoses, assumer ses fantasmes, se libérer de ses obsessions, mettre au clair ses jeux d'ombre, laisser couler ses divagations oublier ses fantômes, enfin pour essayer d'aller un peu mieux quand on a une tite forme.
Oui, on a là un écrivain, il y a du moi, du moi et du moi. du moi assumé, du moi revendiqué du moi qui se paye de grandes tranches d'auto dérision, du moi qui se dégonfle le cigare contrairement aux disciples de la bienveillance qui n'en ont jamais un échantillon sur eux. Je crois qu'outre le ton et le style de l'auteur, c'est l'impression d'honnêteté morale et intellectuelle qui m'a séduit.
Merci Victoria pour cette belle découverte, moi aussi zen beaucoup.
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